Goldbeater

Vincent doit mourir est l'histoire d'un homme d'âge moyen timide qui commence soudainement à être la cible d'attaques brutales aléatoires de la part de ses connaissances ou de passants. Ce qui commence comme une prémisse assez comique monte ensuite progressivement de niveau en niveau. En révéler plus serait rendre un mauvais service à cette histoire, car il est très amusant de voir comment le film prend de nouvelles directions au fur et à mesure que les minutes passent. [Sitges 2023]

Dans Lake Michigan Monster, j'apprécie la passion créative et la capacité à faire quelque chose de si compact et stylisé avec un budget pourtant minuscule. Malgré tout, les créateurs Ryland Brickson Cole Tews et Mike Cheslik comptent ici plus sur les gags verbaux que visuels, et ça, ça ne leur réussit pas tellement au final, rendant le film moins drôle qu'il ne tente de l'être. Ce problème a été parfaitement résolu dans leur film suivant Hundreds of Beavers, qui mise à 99 % sur un humour visuel inventif et qui est absolument génial. [Sitges 2023]

Après un séisme dévastateur en Corée du Sud, un seul bâtiment reste debout au milieu des décombres de Séoul, servant de complexe résidentiel pour la classe moyenne. Les survivants des alentours entrent alors très rapidement dans une lutte pour déterminer qui accèdera à ce dernier refuge et qui n'en fera pas partie. Et voilà, vous avez la recette d'une satire sociale qui pourrait représenter la Corée du Sud dans la course aux Oscars l'année prochaine ! Cependant, les éléments satiriques sont parfois poussés à des sphères si absurdes qu'ils transforment le film en une comédie, comédie dans laquelle l'élaboration autour du comportement des personnages en situation de crise semble plus forcée et artificielle que dans la réalité. Et cette divergence de ton et de genre, qui se rencontre souvent dans les films coréens, agit malheureusement en sa défaveur. Avec ce thème, j'aurais grandement préféré un survival catastrophe sérieusement construit, explorant la logistique réelle de la survie dans un monde postapocalyptique, et que je pourrais prendre au sérieux en tant que spectateur. Celui-ci, c'était difficile de le prendre au sérieux ! [Sitges 2023]

Avez-vous déjà été tenté par une plongée plus profonde dans le thème de la connexion entre les films d'horreur et la musique métal ou plutôt rock ? Alors ce documentaire est exactement pour vous. Il a une structure un peu punk et vaguement construite, mais compte tenu du sujet choisi et des personnes interrogées, cela convient bien au film et ne dérange pas. Il est assez admirable de voir combien de personnalités marquantes de la scène cinématographique et musicale Mike Schiff a réussi à attirer dans ce documentaire, et écouter certaines d'entre elles parler simplement de leurs films d'horreur préférés est tout simplement captivant et amusant. J'ai vu la version courte de cent minutes, mais avec la fertilité du sujet et la façon amusante dont il est présenté, j'aimerais aussi regarder un jour la version de deux heures et demie. [Sitges 2023]

Une comédie discrète sur les relations entre vampires qui n'essaie pas d'aborder des idées et des thèmes plus profonds comme d'autres films similaires précédents, mais reste fondamentalement agréable sans non plus être sujet à des polémiques. [Sitges 2023]

Un film d'horreur mystérieux brillamment progressif et inventif sur les horreurs que peut cacher le somnambulisme. Bien que le film Sleep contienne beaucoup d'humour, il construit progressivement une atmosphère très forte d'incertitude et d'inquiétude, conduisant à un final très impressionnant qui offre plus d'une interprétation. [Sitges 2023]

Sharksploitation est un documentaire très réussi et épatant de par ses couches multiples, où le thème de l'exploitation des requins est traité à plusieurs niveaux, que ce soit cinématographique, mythologique ou réel. C'est aussi une compilation très amusante d'extraits de divers films de requins, qu'ils soient de relativement bonne qualité ou objectivement horribles, lesquels peuvent vous donner beaucoup de suggestions de films dont l'insuccès est mérité ou non et que vous aurez envie de regarder après avoir vu ce documentaire. [Sitges 2023]

The Sacrifice Game est une tentative très artificielle de créer un film d'horreur soi-disant cool situé en 1971. C'est que le tout semble si propre et poli, façon studio, qu'il est difficile de croire un instant qu'on se trouve face à un environnement réel, à des personnages réels ou à une terreur réelle. Ajoutez à cela le jeu tragiquement surjoué de la plupart des acteurs impliqués et on croirait assister à une pièce amateur portée à l'écran. C'est un film qui convient seulement comme remplissage pour la vidéothèque d'un service de streaming de seconde zone, où il finira de toute façon. Voir ce film dans le cadre d'un festival de films de genre à côté d'œuvres capables de faire des merveilles avec des budgets comparables ou bien inférieurs et de rendre réalistes leurs décors rétro, c'est véritablement une sentence de mort pour cette connerie maniérée et agaçante. [Sitges 2023]

Des morts du monde entier commencent à se transformer en zombies. C'était normalement un motif déjà exploité sous tous les angles, sauf que dans ce film-ci, les morts-vivants ne cherchent pas du tout à consommer de la chair humaine ou à tuer, ils restent pacifiquement dans ce monde et deviennent juste progressivement un fardeau pour la société. C'est une idée porteuse qui avait presque pour vocation une forme de satire sociale, sauf que ce n'était pas du tout l'intention des créateurs. Ceux-ci nous ont donc servi une comédie simple avec des personnages endurcis, cherchant à tirer le meilleur parti de la situation. Parmi les deux œuvres du groupe créatif RKSS de cette année, We Are Zombies est le film de moindre qualité, moins important et visiblement bâclé, mais en tant que petite comédie sans prétention, ça le fait. [Sitges 2023]

Pourquoi diable ce genre de conneries amateur doivent-elles être étirées sur 100 minutes ? All You Need Is Blood raconte l'histoire d'un garçon de seize ans déterminé à réaliser un film amateur, en utilisant le fait que son père vient de se transformer en zombie. Rien n'a de sens dans le film, les événements se déroulent de manière aléatoire et le comportement des personnages manque totalement d'ancrage dans la réalité (en plus, le protagoniste central est un crétin insupportable). On commence à s'amuser un peu genre cinq minutes avant la fin au moment où un mini-gorefest survient, mais c'est bien maigre après l'heure et demie de méandres pénibles qui ont précédé. [Sitges 2023]