Goldbeater

Parmi les séries B qui ont fait suite au succès du film Les Dents de la mer, la mexicaine Tintorera (Les Dents d'acier/Du sang dans les Bermudes) est l'une des plus intrigantes. C'est surtout dû au fait que les cinéastes ont osé tourner l'action avec de vrais requins, rendant ainsi les séquences sous-marines et les scènes d'attaques de requin-tigre vraiment impressionnantes. Cela dit, ça a aussi son côté sombre, vu que ces créatures sous-marines étaient réellement prises en chasse devant la caméra, ce qui rend les scènes en question quelque peu dérangeantes. En fait, le véritable divertissement sans artifice provient de la ligne narrative romantique exagérée du film, qui, avec ses complications, son érotisme et sa nudité constante, rappelle pratiquement la sexploitation, et qui, associée à l'acting délicieusement maladroit de Hugo Stiglitz, est vraiment, mais vraiment hilarante. [Sitges 2023]

Une prémisse mystérieuse très simple digne d'un épisode de La Quatrième Dimension, laquelle aurait dû être réduite à un court-métrage de quarante minutes, mais qui se voit étirée sur une longue heure et demie. Et ce ne sont malheureusement pas les quelques scènes d'horreur punchy ni cet accident de voiture bizarrement filmé qui pourraient sauver l'histoire de son élongation et de sa stagnation. [Sitges 2023]

Fishmonger est un court-métrage très marrant et déjanté produit par l'American Film Institute (AFI) dans lequel le personnage principal, un pauvre pêcheur irlandais, se lance dans une quête pour sauver l'âme de sa mère mourante. Une quête qui inclut, entre autres, des fiançailles forcées, des tentatives de suicide, un numéro musical romantique et des ébats tentaculaires avec une sirène. Une fable marine drôle, dont l'intrigue dramatique fonctionne mieux en 26 minutes que celle d'autres films facilement trois fois plus longs. [Sitges 2023]

Plutôt qu'un court-métrage sensé avec un message à transmettre, il s'agit plus de la showreel d'un maquilleur réputé qui cherche à agrémenter son portfolio avec un monster make up en bonne et due forme. Dommage que tout soit si sombre, parce que la plupart du temps, on n'y voit pas grand-chose. [Sitges 2023]

Un drame familial plutôt ordinaire en provenance du Pakistan. Les scènes d'horreur y sont assez superflues et sont plus un obstacle au récit qu'autre chose. Certains choix des personnages et leurs conséquences subséquentes sont exagérément représentés et n'ont pas de raison d'être apparente. In Flames n'est en rien offensant, mais manque de sens et fait du sur-place dans de nombreux passages. [Sitges 2023]

La prémisse apocalyptique selon laquelle la Terre est balayée par des pluies acides extrêmes (équivalant pratiquement à une pluie d'acide hautement concentré tombant du ciel) est une idée porteuse et offre certainement un spectacle très sombre et physiquement désagréable. Dommage que les créateurs n'aient pas exploité celle-ci avec plus de finesse que de se borner à la fuite chaotique incessante des personnages face à la récurrence du danger. Une fois qu'Acide atteint sa vitesse de croisière, il devient un thriller assez intense qui ne vous laisse pas le temps de vous ennuyer. Malheureusement, il souffre aussi de l'écueil habituel des films catastrophes, où les personnages affichent des réactions bizarres ou totalement idiotes, ou alors s'occupent de choses complètement futiles au vu du critique de la situation, ce qui, à certains moments de l'histoire, est assez fatigant. [Sitges 2023]

Un slasher canadien sur des ados qui décident de passer la nuit dans un centre commercial après les heures de fermeture, après quoi des gardiens de nuit dysfonctionnels s'en prennent à eux avec un zèle sanglant. Thématiquement, rien de bien neuf sous le soleil et on se rappellera de classiques des années 80 comme Shopping, mais on peut dire que Wake Up est filmé de façon très dynamique et que le collectif créatif RKSS, responsable des films rétro throw-back comme Turbo Kid ou Summer of 84, sait comment styliser l'action en couleurs néon et surfer sur la vague des clichés du genre sans être agaçant. C'est simple et pas vraiment original, mais ce qui importe, c'est que c'est aussi amusant et relativement mordant. [Sitges 2023]

C'est pas vraiment ma tasse de thé. Je reconnais et apprécie l'animation vraiment admirable et la construction imaginative du monde représenté, mais je mentirais si je disais que j'ai été satisfait en tant que spectateur. Le protagoniste unidimensionnel et taciturne est un lien barbant et peu intéressant entre les nombreux tableaux fantastiques et oniriques de Hayao Miyazaki. Émotionnellement, ça m'a laissé de marbre et, en particulier, dans le dernier tiers, j'ai trouvé ça assez oppressant. Je ne suis pas fan, sorry. [Sitges 2023]

Joe Lynch adapte très librement la nouvelle «Le Monstre sur le seuil» de H.P. Lovecraft ; à sa façon, il rend hommage à l'œuvre de Stuart Gordon, dont les adaptations cinématographiques des nouvelles du reclus de Providence ont été saluées. Attendez-vous à une narration rétrospective classique par la protagoniste enfermée dans un hôpital psychiatrique, un brin d'érotisme, quelques explosions spontanées de violence et une bonne dose de surjeu jouissif et d'humour noir. Cependant, on fait l'impasse sur les effets spéciaux marquants, contrairement à ce qu'on aurait pu attendre d'une adaptation lovecraftienne. Les délices visuels sont ici compensés par des jeux de caméra et par le montage, lesquels ne sont pas très impressionnants dans un tel cadre à petit budget. En fait, avec son approche et ses visuels cheap, on se croirait presque face à un film direct-to-video comme dans les années 90. Alors, si on devait comparer  Suitable Flesh  à l'œuvre de Stuart Gordon, il s'apparenterait plutôt à l'ère de Castle Freak que de Re-Animator/From Beyond, ce qui n'est pas nécessairement un reproche – plutôt une précision. Pour les fans du genre, cela peut être un retour en arrière intéressant, mais pour n'importe qui d'autre, j'aurais des réserves à le recommander en raison de cette spécificité d'approche. Heather Graham et Barbara Crampton forment ici un duo très dynamique, or elles ne partagent pas tellement de temps à l'écran. [Sitges 2023]

Film d'horreur indie sur un loup-garou qui décide d’alléger le monde de son existence, mais avant cela, il compte régler ses comptes avec quelques-uns de ses voisins dans un bled new-yorkais et affronter un magnat de l'immobilier local usant de pratiques malhonnêtes. En fait, c'est un drame indépendant plutôt charmant, naïvement amateur, qui cache son très bas budget autant qu'il le peut, sauf que le côté cheap est très perceptible. Et il en découle, notamment dans le dernier tiers du film, quelques scènes qui se révèlent – sans doute involontairement – amusantes. [Sitges 2023]