Comédie - Genres

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Origine et caractéristiques de la comédie

La comédie est un genre fictionnel dont le but principal est de divertir le public par l'humour, en lui offrant une échappatoire hilarante à la banalité quotidienne. Elle est à l'opposé de la tragédie, par rapport à laquelle elle a toujours été considérée comme une forme inférieure d'œuvre dramatique. Son aspect fondamental est l'humour, qui peut prendre diverses formes, mais qui se divise essentiellement en deux catégories : le verbal (parlé) et le non-verbal (principalement les mouvements comiques, les gestes et les mimiques, ou le travail drôle avec des accessoires). Certains types d'humour peuvent également avoir un ton plus sérieux et pessimiste. À quelques exceptions près, la comédie se caractérise par des fins heureuses et joyeuses, dans lesquelles les actions des protagonistes, après toutes les vicissitudes possibles, sont menées à bien. Une caractéristique typique est l'exagération de l'effet comique de toutes sortes de situations ainsi que du discours, du comportement et des actions des personnages en utilisant l'hyperbole, l'ironie, la satire et la parodie, au moyen desquelles toutes sortes de phénomènes sociaux et de caractéristiques, faiblesses et défauts humains sont thématisés et parfois ridiculisés. Outre le théâtre et le cinéma, la comédie est un genre couramment associé à la littérature, aux programmes de télévision, aux pièces radiophoniques et à d'autres formes de divertissement médiatique ou de spectacles publics.

La comédie est née en même temps que la tragédie dans la Grèce antique, le terme "comédie" signifiant lui-même "chant joyeux", en référence à la tradition de l'époque des spectacles festifs composés de danse, de chant choral et de scènes de vie humoristiques (ou critiques). Dans la Grèce antique, il existait un théâtre institutionnalisé basé sur des textes dramatiques de différents auteurs, et l'un des plus célèbres en matière de comédie était Aristophane. Son principal objectif était le divertissement, mais il avait également une fonction religieuse et politique - les représentations étaient souvent accompagnées de rituels cérémoniels, et la comédie était souvent associée à la farce politique. L'utilisation de masques, de costumes et d'accessoires était également courante. Ces traditions se perpétuèrent dans la Rome antique, enrichies de nouvelles coutumes, comme l'utilisation de maquillage au lieu de masques, et le théâtre subit également une transformation importante à l'époque médiévale. Pendant la Renaissance, les premiers théâtres couverts furent construits et des compagnies itinérantes, avec des acteurs et des jongleurs, créées (commedia dell' arte). Les pièces de William Shakespeare eurent une influence majeure sur la forme de la tragédie et de la comédie à cette époque. Le théâtre continua de se développer pendant les périodes dites baroque, classique, romantique, réaliste et à travers d'autres mouvements ultérieurs. La comédie, en particulier, se développa à travers par exemple la pantomime, le théâtre de l'absurde et les traditions du cabaret, du burlesque, de la variété et du cirque.


Les différentes formes du genre comique

La comédie prit des formes très différentes au cours des âges, en raison non seulement de l'évolution de la société et du développement continu du cinéma, mais aussi de sa combinaison avec d'autres genres. Les aspects les plus importants qui distinguent les différentes formes de comédie sont la nature de l'humour, la typologie des personnages principaux et la nature de l'intrigue. La comédie classique (dite aussi, en anglais : conversational comedy) contient par exemple principalement un humour verbal de nature plus retenue, tandis que le « slapstick » (ou comédie burlesque) repose purement sur l'humour non verbal généré par les actions physiques des protagonistes et les gags visuels. La comédie déjantée est également basée davantage sur l'humour non verbal, complété par un plus grand degré d'exagération et une intrigue loufoque. La comédie noire, quant à elle, se caractérise par un style d'humour spécifiquement sombre, travaillant de manière satirique des motifs morbides tels que la mort, la maladie en phase terminale, le meurtre ou le suicide. La comédie amère travaille également sur des thèmes graves, en mêlant humour et tristesse. La comédie de mœurs correspond fondamentalement aux aspects de la comédie classique, mais son thème principal est un commentaire ironique sur les conventions sociales et le comportement humain. La critique humoristique des défauts de la société ou de la politique fait l'objet de la comédie satirique, qui, outre l'ironie, utilise souvent la caricature. L'humour du comique de situation, quant à lui, découle des réactions cocasses d'un groupe de personnages exposés à des situations inhabituelles. La base de la parodie est, à son tour, l'imitation de quelque chose ou de quelqu'un, en lui donnant une forme différente et en l'enrichissant d'une dimension humoristique - les parodies de films se moquent souvent des clichés traditionnels d'autres genres ou de films spécifiques.

La combinaison de la comédie avec un autre genre se produit lorsque le film qui en résulte, remplit simultanément les spécificités des deux genres. On reconnaît donc les comédies romantiques, les comédies d'action, les comédies policières, les comédies d'horreur, les comédies fantastiques, les comédies de science-fiction, les comédies d'aventure, les comédies de guerre, les comédies musicales, les thrillers comiques, les drames comiques (ou tragicomédies), les westerns comiques et bien d'autres variantes. Un sous-genre particulier des comédies romantiques est constitué par les comédies loufoques (en anglais. « screwball »), qui, en plus de se moquer des histoires romantiques traditionnelles, y ajoutent des éléments absurdes et remplacent la séduction mutuelle des personnages principaux par leur conversation pleine d'esprit. Les comédies sexuelles sont généralement associées au genre romantique, en thématisant la défiance, les désirs et les motivations sexuelles des personnages.

La comédie du passage à l'âge adulte se définit par ses protagonistes adolescents, tandis que la comédie pour adolescents, qui s'inscrit dans la continuité des comédies sexuelles, s'en distingue par un humour plus cru et plus vulgaire et une intrigue basée sur les motivations sexuelles. Selon les types de personnages, on peut également distinguer les comédies familiales, policières, d'espionnage, mafieuses, d'arts martiaux ou redneck (en français : comédie de plouc). On ajoutera que les films d'animation et de marionnettes peuvent également être des comédies. Par rapport aux autres comédies, les comédies de Noël ont pour thème les fêtes de fin d'année, tandis que les comédies sportives se déroulent dans l'environnement des sportifs. Un sous-genre de la comédie d'horreur, outre la comédie de zombies, est le "splatter", caractérisé par des scènes de violence brutale excessivement sanglantes et d'une inventivité hilarante qui servent d'élément comique. Le terme "mockumentary" désigne les faux documentaires qui utilisent des formes d'apparence authentique du genre pour dépeindre des événements fictifs, et qui, dans certains cas, peuvent également être des comédies.

L'Arroseur arrosé (1895)

L'Arroseur arrosé - François Clerc, Benoît Duval

 

Les premières comédies muettes et la comédie burlesque (« slapstick »)

La comédie est le plus ancien genre cinématographique, remontant à l'année de la naissance du cinéma lui-même. L'Arroseur arrosé (1895) de Louis Lumière, un film de cinquante-deux minutes dans lequel un gamin se moquait d'un jardinier arrosant un parterre de fleurs, est considéré comme la toute première comédie cinématographique, et fit l’objet de diverses nouvelles versions (en anglais : « remake ») en 1896 et, respectivement 1897. La plupart des premières comédies cinématographiques furent réalisées par des Français, et leur première vedette était le comédien André Deed. Ce qui n’empêche pas l’acteur américain Max Linder d’avoir été beaucoup plus célèbre. Contrairement à d'autres acteurs comiques souvent recrutés pour leur apparence comique, il incarnait des hommes élégants aux moustaches soignées qui couraient après des femmes séduisantes. Au sommet de sa gloire, il tournait un court métrage par semaine, souvent écrit et réalisé lui-même (par exemple, Les Surprises de l'amour, 1909) et réalisa ensuite des comédies de moyen métrage aux États-Unis (par exemple, Soyez ma femme et Sept ans de malheur, tous deux en 1921).

En Amérique, la comédie n'entra véritablement en scène qu'en 1912, avec les films du réalisateur et producteur Mack Sennett (Charlot et Fatty sur le ring, 1914), qui faisait souvent appel à des artistes de cirque ou à des acteurs au physique particulier (gros, trapu, louche, sourire de travers, etc.) et utilisait des images accélérées, des poursuites, des cascades et toutes sortes de gags farfelus - par exemple, A Noise from the Deep (1913) est le premier film où une tarte à la crème fouettée est jetée au visage du protagoniste. Le genre comique dominant était, bien sûr, la comédie burlesque (« slapstick »), car elle ne pouvait s'appuyer que sur l'action physique, et non sur le son et la parole. Les acteurs comiques les plus populaires de l'époque furent Harry Langdon (1924 : The Hansom Cabman, 1926 : L'Athlete incomplet), Roscoe "Fatty" Arbuckle (1918 : Fatty Groom ; 1920 : Fatty et Malec mecanos), Mabel Normand (1926 : Raggedy Rose) et Ben Turpin, qui louchait (1921 : L'Idole du village). Mais les plus grandes stars du burlesque muet furent de loin Charlie Chaplin, Buster Keaton et Harold Lloyd.

Sept ans de malheur (1921)

Sept ans de malheur - Max Linder, Harry Mann

 

Charlie Chaplin, Buster Keaton et Harold Lloyd

Charlie Chaplin est né et a grandi en Angleterre, mais n'a atteint la gloire qu'aux États-Unis. Il est devenu célèbre pour ses talents de pantomime et son personnage stylisé de vagabond obstiné portant une canne, un chapeau melon et une moustache en brosse. Son premier rôle est dans le court métrage Pour gagner sa vie (1914), et la même année, il apparaît dans des dizaines d'autres comédies burlesques, dont Le Roman comique de Charlot et Lolotte (1914), qui est la toute première comédie de longue durée. Mais les points forts de sa carrière dans les courts métrages burlesques sont ses propres films dont Charlot pompier (1916), Charlot patine (1916), Charlot rentre tard (1916), Charlot fait du cinéma (1916), Charlot s'évade (1917) et Charlot policeman (1917). En 1919, il cofonde une société cinématographique où il réalisera ses comédies les plus célèbres : Le Kid (1921), dans lequel il joue le tuteur d'un jeune orphelin Le Pélerin (1923), dans lequel il incarne un prisonnier évadé qui se fait passer pour un prêtre, La Ruée vers l'or (1925), une comédie sur le thème de l'Ouest avec des chercheurs d'or en Alaska, le romantique Le Cirque (1928), dans lequel il est un employé de cirque qui se bat pour l'amour d'une belle acrobate, le mélodramatique Les Lumières de la ville (1931), dans lequel il tente d'aider un jeune fleuriste aveugle, et le satirique Les Temps modernes (1936), dans lequel il fait ses adieux au cinéma muet et critique la mécanisation de l'existence humaine. Dans la comédie Le Dictateur (1940), il fait la satire des pratiques fascistes du Troisième Reich, et il combine également l'humour avec des thèmes sérieux dans la comédie policière noire et enjouée Monsieur Verdoux (1947), la comédie amère Les Feux de la rampe (1952) et la satire Un Roi à New York (1957).

Buster Keaton devint célèbre pour sa technique de jeu comique basée sur une expression sévère, un visage de pierre, signifiant un stoïcisme total qui contrastait fortement avec la folie de l'action environnante et renforçait ainsi le comique de la situation (plus tard, le terme "deadpan" (« impassible » ou « pince-sans-rire » en français) a été inventé pour ce style de jeu). Il apparaissait pour la première fois au cinéma avec Roscoe Arbuckle dans le court métrage Fatty garçon boucher (1917), et il jouera avec lui dans d'autres films jusqu'en 1920, date à laquelle il créa son propre studio et commença à travailler sur ses plus grands succès, notamment La Maison démontable (1920), L’Épouvantail (1920), La Voisine de Malec (1920), Frigo fregoli (1921), La Guigne de Malec (1921), Malec l’insaisissable (1921), Malec forgeron (1922) et Frigo déménageur (1922). Il enchaîna ensuite sans discontinuer avec des longs métrages, dont Les Trois Ages (1923), Les Lois de l'hospitalité (1923), La Croisière du Navigator (1924), Sherlock Junior (1924), Les Fiancées en folie (1925), Le Mécano de la Générale (1926) et Le Cadet d'eau douce (1928). Dans nombre d'entre eux, Keaton réalisait des cascades délirantes, par exemple son gag avec la chute du mur d'une maison, scène passée à la postérité.

Harold Lloyd, qui joua dans environ trois cents films burlesques au cours de sa vie, devint célèbre pour ses rôles d'hommes maladroits portant des lunettes et des chapeaux de paille dans les courts métrages Ask Father (1919), Le Manoir hanté (1920), Oh, la belle voiture ! (1920) et Marin malgré lui (1921), puis dans les longs métrages Grandma's Boy (1922), Et puis ça va ! (1922), Ca t'la coupe (1924), Vive le sport ! (1925) et Le Petit Frère (1927). Cependant, on se souvient surtout de lui pour ses scènes dans Look Out Below (1919), Ma fille est somnambule (1920) et Voyage au Paradis (1921), dans lesquelles il faisait des acrobaties en équilibre, haut perché sur des rebords de fenêtres et des échafaudages. Son film le plus célèbre à cet égard fut le palpitant Monte là-dessus (1923), dans lequel il tentait de réunir suffisamment d'argent pour un mariage, en escaladant un mur jusqu'au toit d'un bâtiment élevé, sans aucune protection.

Les Temps modernes (1936)

Les Temps modernes - Charlie Chaplin

 

Laurel & Hardy et autres comédiens des années 30

Après l'avènement du cinéma sonore, le cinéma burlesque traditionnel fut en déclin, alors que la comédie cinématographique évoluait vers de nouvelles formes et commençait à travailler avec de nouveaux thèmes et motifs. L'humour pouvait désormais être créé non seulement par des gags physiques mais aussi par des dialogues pleins d'esprit. Néanmoins, la comédie burlesque visuelle resta en vogue tout au long des années 30, grâce à plusieurs acteurs qui travaillaient souvent en duo ou en groupes plus importants. Les plus célèbres d'entre eux furent Stan Laurel et Oliver Hardy, qui jouèrent ensemble dans plus de cent courts et longs métrages. Ils se caractérisaient par leurs costumes et leurs chapeaux melon et leur comportement ressemblant à celui d'un duo d'enfants trop grands en raison de leur maladresse et de leurs chamailleries mutuelles. Ils débutèrent dans des courts métrages muets à caractère burlesque, d'abord chacun de leur côté, avant de se rencontrer pour la première fois dans Le Chien chanceux (1921). Cependant, ce n'est qu'en 1927 qu'ils devinrent de façon permanente un duo comique, lorsqu'ils tournèrent ensemble le long métrage La Bataille du siècle, suivie de nombreux courts métrages tels que Justes noces (1931), Les Deux vagabonds (1932), Livreurs, sachez livrer ! (1932), Laurel et Hardy menuisiers (1933), Les Jambes au cou (1934) et Les Rois de la gaffe (1935), mais aussi de nombreux longs métrages comme Laurel et Hardy au Far West (1937), Têtes de pioche (1938), Les Conscrits (1939), Les As d’Oxford (1940) et En croisière (1940), entre autres.

Le burlesque était également présent dans les films des Marx Brothers, comédiens américains spontanés et farfelus, au nombre de cinq, dont seulement quatre d'entre eux apparaissaient au cinéma, parmi lesquels trois devinrent des vedettes populaires. Chacun d'entre eux utilisait un type d'humour différent et, ensemble, ils développèrent plusieurs traditions comiques. Ils jouèrent d'abord des comédies musicales à Broadway avant de faire leurs débuts au cinéma avec l'adaptation de l'une d'entre elles, Noix de coco (1929). Ensemble, ils réalisèrent treize films, dont les plus réussis furent la comédie absurde Monnaie de singe (1931), la satire anarchique contre la guerre La Soupe au canard (1933) et Une nuit à l'opéra (1935), qui raconte le sabotage d'une représentation théâtrale, mais il faut également mentionner L'Explorateur en folie (1930) et Un Jour aux courses (1937). Un autre trio populaire fut les Three Stooges, qui entrèrent en scène avec Soup to Nuts (1930) et devinrent célèbres par la suite pour leurs escapades humoristiques basées sur la gaffe, les cris et les coups, accompagnés de divers sons et hurlements (par exemple : Men in Black, 1934 ; ou Three Missing Links, en 1938). Parmi les autres acteurs populaires de cette période figurent W. C. Fields (Mines de rien, 1940), Joe E. Brown (The Circus Clown, 1934) et Mae West (Je ne suis pas un ange, 1933).

La Soupe au canard (1933)

La Soupe au canard - Chico Marx, Zeppo Marx, Groucho Marx, Harpo Marx

 

Les comédies romantiques farfelues des années 30 et 40

Le terme "screwball comedy", que l’on peut traduire par comédie loufoque, fait référence à un sous-genre spécifique de comédies romantiques qui ont été réalisées à Hollywood depuis la Grande Dépression. Il s'agissait de films dialogués qui se moquaient des histoires romantiques traditionnelles, en ajoutant des éléments absurdes et en remplaçant la séduction mutuelle des personnages principaux par leur conversation pleine d'esprit. Les relations entre hommes et femmes y ressemblaient donc souvent à un duel verbal d'éloquence et de chamaillerie créative. En plus du langage rapide, ils incluaient traditionnellement des motifs utilisés dans les comédies burlesques tels que les déguisements et les faux rôles, la construction de situations comiques improbables et le choc de deux classes sociales différentes, typiquement la classe moyenne (hommes) et la classe supérieure (femmes). Les prototypes de ces films furent, par exemple, New York-Miami (1934) de Frank Capra, qui remporta cinq Oscars, avec Claudette Colbert et Clark Gable dans les rôles de la fille d'un millionnaire et d'un journaliste pauvre, et Mon homme Godfrey (1936) de Gregory La Cava, nommé six fois aux Oscars, avec William Powell dans le rôle d'un homme des bidonvilles qui trouvait un emploi dans une famille riche excentrique et y trouvait celle qu’il finirait par épouser à la fin.

Parmi les autres stars des comédies romantiques déjantées, citons Katharine Hepburn, Cary Grant, Spencer Tracy, Irene Dunne, James Stewart et Barbara Stanwyck, et parmi les réalisateurs associés à ce sous-genre, on trouve George Cukor, Howard Hawks, Leo McCarey, Mitchell Leisen, Preston Sturges et George Stevens. Les plus célèbres représentants des comédies loufoques furent L'Impossible Monsieur Bébé (1938), qui enrichissait l'intrigue absurde sur la recherche d'un os de dinosaure par la garde encore plus absurde d'un léopard apprivoisé ; Indiscrétions (1940), sur un journaliste de tabloïd divorcé qui se bat pour le cœur de son ex-femme avec deux autres prétendants ; La Dame du vendredi (1940), sur un rédacteur en chef de journal qui tente de reconquérir son ex-femme, une journaliste fiancée à un autre homme, et Madame porte la culotte (1949), dont les protagonistes sont un couple d'avocats mariés qui deviennent adversaires dans une affaire judiciaire. Les films suivants méritent également d'être mentionnés : Cette sacrée vérité (1937), La Vie facile (1937), Vacances (1938), Vous ne l'emporterez pas avec vous (1938), La Baronne de minuit (1939), Boule de feu (1941), Un Coeur pris au piège (1941), Joies matrimoniales (1941), La Femme de l'année (1942) et Plus on est de fous (1943).

La Dame du vendredi (1940)

La Dame du vendredi - Cary Grant, Rosalind Russell

 

Autres variations comiques dans les périodes d'avant-guerre et d'après-guerre

Alors que pendant la Grande Dépression, les comédies servaient principalement à fuir les problèmes économiques et sociaux, d'autres objectifs s’y ajoutèrent au cours des années 1940. Le début de la décennie fut marqué par des parodies du nazisme et du Troisième Reich. Outre Le Dictateur de Chaplin, le court-métrage grotesque You Nazty Spy ! (1940) des Trois Stooges ou le film d'animation Der Fuehrer's Face (1942) de Disney sont également à mentionner, et les années suivantes reflétèrent les thèmes de la guerre et de l'armée (par exemple Jeux dangereux de 1942 ou Allez coucher ailleurs de 1949). La série de films de comédie policière Thin Man, avec William Powell, connut le succès dès les années 30, en combinant humour et intrigues policières (L'Introuvable en 1934, L'Ombre de l'Introuvable en 1941). Plus tard, une série de sept comédies musicales exotiques avec Bing Crosby, Bob Hope et Dorothy Lamour (1940 : En route pour Singapour, 1942 : En route pour le Maroc) devint également populaire.

Parmi les autres comédies populaires, citons L'Extravagant Mr. Deeds (1936) et Arsenic et vieilles dentelles (1944) de Frank Capra, Les Invités de huit heures (1933) de George Cukor, et Ninotchka (1939) et Rendez-vous (1940) d'Ernst Lubitsch. Les comédies musicales (La Joyeuse divorcée en 1934, O toi ma charmante en 1942), les comédies dramatiques (Pension d'artistes en 1937) et les satires (Gouverneur malgré lui en 1940 était une satire sociale, Les Voyages de Sullivan en 1941 était une satire du monde Hollywoodien) eurent également du succès. Il y eut aussi davantage de comédies fantastiques avec des éléments surnaturels ; par exemple, dans Le Couple invisible (1937), un banquier reçoit une précieuse leçon de vie d'un groupe de fantômes, Le Defunt récalcitrant (1941) travaillait sur le thème de la réincarnation, le protagoniste de Le Ciel peut attendre (1943) se repentait, ayant péché, aux portes de l'enfer, alors que la comédie romantique Un caprice de Vénus (1948) racontait l'histoire d'un homme amoureux d'une statue plus vraie que nature de la déesse de la beauté. Les dessins animés avec Mickey, Donald et Goofy de Walt Disney et Bugs, Daffy et Porky de Warner Bros. Furent également des comédies.

Jeux dangereux (1942)

Jeux dangereux - Charles Halton, Carole Lombard, George Lynn, Jack Benny

 

Les années 1950, les comédies sexuelles et l'arrivée de la télévision

Dans les années 40, le duo comique Bud Abbott et Lou Costello (Who Done It ?, 1942) s'inspira du style de Laurel et Hardy. Ils furent également relativement populaires dans les années 1950 lorsqu'ils réalisèrent des comédies d'horreur en collaboration avec Universal (Deux nigauds contre le Docteur Jekyll et M. Hyde, 1953). À cette époque, cependant, la comédie cinématographique était déjà confrontée à l'influence croissante de la télévision, un concurrent de taille pour l'ensemble de l'industrie cinématographique, ce qui se manifestait surtout dans le genre de la comédie. De nombreux comiques passèrent à la télévision avec du burlesque et des sketches courts, et les téléspectateurs furent captivés par l'émergence des sitcoms télévisés, c'est-à-dire des comédies de situation en série. Les nouveaux visages de la comédie au cinéma sont Dean Martin et Jerry Lewis (Artistes et modèles, 1955) et Judy Holliday (Comment l'esprit vient aux femmes, 1950), mais la plupart de leurs films n’eurent pas le succès escompté. On assista à une diminution tant de la qualité des comédies en général, que du nombre de comédies produites. La seule exception fut constituée par les comédies sexuelles qui, contrairement aux productions télévisées (souvent familiales), étaient destinées à un public adulte. Les facteurs qui contribuèrent à leur émergence apparaissent liés tant à la fondation du magazine Playboy dans la première moitié des années 50, qu’à la publication de nombreux ouvrages du sexologue Alfred Kinsey et à la sortie de la comédie de mœurs controversée d'Otto Preminger, La Lune était bleue (1953), qui racontait l'histoire d'une jeune actrice passant une soirée à discuter des problèmes sociaux de l'époque avec ses deux prétendants.

Les comédies sexuelles thématisèrent la défiance, les désirs et les motivations sexuelles des personnages, les intrigues tournant généralement autour de femmes séduisantes qui envisagaient de se marier et de coureurs de jupons aux motivations inavouées qui tentaient de gagner leur confiance, parfois par la tromperie et les faux-semblants. Les plus réussis à cet égard furent les films de Billy Wilder avec Marilyn Monroe, Sept ans de réflexion (1955), dans lequel un homme marié passait des soirées solitaires avec une voisine naïve et irrésistible, et Certains l'aiment chaud (1959), l'histoire, nommée six fois aux Oscars, de deux musiciens joués par Tony Curtis et Jack Lemmon qui, fuyant des gangsters, se déguisaient en femmes et se cachaient dans un orchestre de filles. Marilyn Monroe joua également dans les comédies Les Hommes préfèrent les blondes (1953) et Comment épouser un millionnaire (1953), devenant la star la plus célèbre des comédies sexuelles, suivie de Doris Day, dont la comédie la plus réussie fut Confidences sur l'oreiller (1959), nommée cinq fois aux Oscars, dans laquelle elle s'intéressait à un homme joué par Rock Hudson, avec qui elle partageait par hasard une ligne téléphonique.

Sept ans de réflexion (1955)

Sept ans de réflexion - Marilyn Monroe, Tom Ewell

 

Comédies britanniques des années 50 et 60

En Angleterre, les adaptations cinématographiques de farces théâtrales étaient déjà populaires dans les années 1930, mais les comédies à succès international, qui excellaient dans l'humour sec et les jeux de mots britanniques, ne commencèrent à émerger qu'à la fin des années 1940 au studio Ealing de Londres, qui continua à produire des comédies dans les années 1950. Les plus célèbres d'entre elles eurent pour vedette Alec Guinness ; par exemple, Noblesse oblige (1949) racontait cyniquement l'histoire d'un meurtrier emprisonné et de sa quête d'un titre de noblesse convoité, De l'or en barres (1951) portait sur un trafic d'or volé raté, la comédie de science-fiction L'Homme au complet blanc (1951) racontait l'histoire d'un inventeur et de sa découverte d'une substance indestructible, et dans la comédie policière Tueurs de dames (1955), une bande de voleurs, préparant un casse difficile dans le logement d'une vieille propriétaire, se faisaient passer pour les musiciens d’un quatuor à cordes. Whisky à gogo (1949), Passeport pour Pimlico (1949) et Tortillard pour Titfield (1953) conquirent également leurs fans. Parmi les comédies des autres studios, L'Homme au million (1954), coproduit avec les États-Unis, la comédie policière Hold-up à Londres (1960), et la série de comédies médicales commencée avec Toubib or not Toubib (1954) marquèrent l'histoire.

Dans les années 1960, la plupart des productions comiques britanniques se déplacèrent vers la télévision, mais il y eut de nombreuses exceptions mémorables. Quatre Oscars (dont celui du meilleur film) furent décernés à la comédie romantique en costumes Tom Jones : de l'alcôve à la potence (1963). Les comédies musicales mettant en scène les Beatles furent également très appréciées, notamment Quatre garçons dans le vent (1964), dont les scènes coupées devinrent le prototype du clip vidéo Help ! (1965), et le film d'animation Yellow Submarine (1968). Les films A Stitch in Time (1963), Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines (1965), Fantasmes (1967) et L'Or se barre (1969), une comédie d'action avec Michael Caine, se firent également une place au soleil. Cependant, la plus grande réussite revient à une série de comédies policières avec Peter Sellers dans le rôle de l'inspecteur de police Jacques Clouseau. Sellers, qui avait déjà tenu les rôles principaux dans les films satiriques La Souris qui rugissait (1959) et Mr. Topaze (1961), incarna le personnage d'un enquêteur maladroit, célèbre pour ses déguisements et ses accents, tout d'abord dans La Panthère Rose (1963) et Quand l'inspecteur s'emmêle (1964), qui furent tournés en Amérique. Cependant, dans le film suivant, Inspecteur Clouseau (1968), une production purement britannique, il fut remplacé par Alan Arkin dans le rôle principal et le résultat fut un flop. La résurrection de la série et le retour de Peter Sellers n'intervinrent que dans les années 1970 avec Le Retour de la Panthère rose (1975), Quand la Panthère rose s’emmêle (1976) et La Malédiction de la Panthère rose (1978).

Tueurs de dames (1955)

Tueurs de dames - Danny Green, Alec Guinness, Cecil Parker, Herbert Lom, Peter Sellers

 

Les comédies italiennes et françaises des années 1950 et 1960

L'Italie produisit des comédies à succès, connues sous le nom de "Commedia all'italiana", surtout entre la fin des années 1950 et le milieu des années 1970. Il s'agissait souvent de comédies de mœurs ou de comédies relationnelles à l'humour farcesque, axées sur des questions sociales épineuses et sur les thèmes sociaux, religieux et économiques du néoréalisme italien. Les créateurs les plus fréquents en furent les réalisateurs Mario Monicelli, Dino Risi, Pietro Germi, Ettore Scola, Vittorio De Sica, parmi beaucoup d'autres. Le premier représentant de ce courant fut considéré comme étant la comédie policière Le Pigeon (1958), qui racontait l'histoire d'un groupe d'escrocs tentant un vol organisé de grande envergure. Un autre exemple notable fut Divorce à l'italienne (1961), qui narrait l'histoire satirique d'un baron tentant de se débarrasser de sa femme, pour une prétendante plus séduisante (à une époque où le divorce était illégal en Italie et constituait une plus grande tache sur l'honneur que le meurtre pour infidélité), film qui remporta l'Oscar du scénario. Parmi les nominations à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère figuraient la comédie de guerre La Grande Guerre (1959), la comédie romantique Mariage à l'Italienne (1964), La Fille au pistolet (1968), Parfum de femme (1974) et le film d'anthologie Les Nouveaux Monstres (1978). Et c’est la comédie romantique Hier, aujourd'hui et demain (1963), comprenant trois histoires différentes, qui remporta le dit Oscar. Parmi les autres films notables, citons La Grande Pagaille (1960), Le Fanfaron (1962), les comédies policières Mafioso (1962) et Les Camarades (1963), la comédie d'aventure L'Armée Brancaleone (1966), et plus tard, Romances et confidences (1974) et Un bourgeois tout petit, petit (1977).

La comédie fut toujours le genre cinématographique le plus populaire en France, et sa forme, basée principalement sur la satire et l'humour verbal, fut fortement influencée par la Seconde Guerre mondiale et la transformation de l'Europe d'après-guerre. Les films de Jacques Tati connurent une popularité considérable, notamment Les Vacances de M. Hulot (1953), dans lequel il jouait le rôle principal, tout en dépeignant divers personnages à l'image des vacanciers d'été de divers pays européens. Il reprit le personnage de M. Hulot, maladroit et gentil, dans le film oscarisé Mon oncle (1958), dans lequel il jetait un regard sceptique sur le mode de vie urbain et le processus d'automatisation, ainsi que dans Playtime (1967), dans lequel il offrit une satire du modernisme. Fernandel fut un autre acteur comique français important des années 1950. Après avoir joué dans la comédie policière L'Auberge rouge (1951), il devint célèbre pour son rôle principal de curé combattant les communistes dans Le Petit Monde de Don Camillo (1952), qui connut quatre suites au fil des ans. Dans les années 1960, les réalisateurs de la Nouvelle Vague française, Jean-Luc Godard (Une Femme est une femme, 1961) et François Truffaut (Baisers volés, 1968) introduisirent le sous-genre de la comédie romantique.

Mon oncle (1958)

Mon oncle - Jacques Tati

 

Louis de Funès et Jean-Paul Belmondo

L'acteur français Louis de Funès gagne en popularité dès les années 1950 avec les comédies Au diable la vertu (1953) et La Traversée de Paris (1956), mais son premier rôle principal est celui de Comme un cheveu dans la soupe (1957), dans lequel il incarne un compositeur dont la carrière est inopinément relancée par une tentative de suicide ratée. Il a ensuite joué dans Ni vu, ni connu (1958), La Belle Américaine (1961) et Pouic-Pouic (1963), entre autres, mais ce qui l'a fait entrer dans la légende, c'est une série en six épisodes sur un homme de loi colérique de la Côte d'Azur, qui a débuté avec Le Gendarme de Saint-Tropez (1964). Son collaborateur fréquent était Bourvil, qui jouait également dans Le Passe-muraille (1951) et Tout l'or du monde (1961). Il forme un duo inoubliable avec Funès dans la comédie de guerre La Grande Vadrouille (1966), dans laquelle ils deviennent les guides involontaires de pilotes britanniques abattus par les Allemands au-dessus de Paris. Dans la série des Gendarmes, le partenaire régulier de Funès est Michel Galabru (La Guerre des boutons, 1962), tandis que dans la trilogie Fantômas (1964), Fantômas se déchaîne (1965) et Fantômas contre Scotland Yard (1967), il est accompagné de Jean Marais (L'Honorable Stanislas, agent secret, 1963). Parmi les autres succès comiques de Funès dans les années 1960, citons Faites sauter la banque ! (1964), Le Grand Restaurant (1966), Le Petit Baigneur (1967), Les Grandes Vacances (1967), Oscar (1967) et Le Tatoué (1968). Dans les années 1970, il ajoute L'Homme orchestre (1970), La Folie des grandeurs (1971), Les Folles Aventures de Rabbi Jacob (1973), L'Aile ou la cuisse (1976) et La Zizanie (1978), entre autres.

Jean-Paul Belmondo devint célèbre pour ses comédies et ses films policiers et d'action, dans lesquels il jouait les rôles de charmants voleurs, aventuriers, policiers et agents secrets. Le début de sa carrière fut influencé par la Nouvelle Vague française (par exemple, la comédie policière Pierrot le Fou, 1965), alors que l'ère du héros parfait dans les films classiques touchait à sa fin et que Belmondo impressionnait par son apparence décontractée et ses performances charismatiques. Des comédies d'aventure telles que L'Homme de Rio (1964) et Les Tribulations d’un Chinois en Chine (1965) feront de lui une star recherchée sur le plan commercial. Il tint ensuite des rôles principaux dans Tendre voyou (1966), Le Cerveau (1969), Les Mariés de l’an II (1971) et Le Magnifique (1973), dans lesquels il devint célèbre pour son double rôle d'écrivain et son alter ego fictif, un super agent d'élite. Un autre double rôle vint avec la comédie d'action L’Animal (1977), dans laquelle il jouait un acteur efféminé et sa doublure, effectuant lui-même toutes ses cascades. En outre, Belmondo apparut, entre autres, dans L’Incorrigible (1975) et Joyeuses Pâques (1984), les comédies de guerre L’As des as (1982) et Les Morfalous (1984), et les comédies policières Flic ou voyou (1979) et Hold-Up (1985).

La Grande Vadrouille (1966)

La Grande Vadrouille - Bourvil, Louis de Funès

 

Les comédies américaines des années 1960

Docteur Folamour (1964), la satire de guerre de Stanley Kubrick, nommée quatre fois aux Oscars, utilisant l'humour noir pour se moquer de la guerre froide et de la menace de guerre nucléaire, mettait en scène Peter Sellers (tout juste sorti du succès de La Panthère rose) dans le rôle de trois personnages différents. La comédie musicale My Fair Lady (1964) de George Cukor, avec Audrey Hepburn dans le rôle d'une fleuriste au franc-parler avant d’être éduquée aux formes cérémonieuses dans les relations sociales dans le cadre d'un pari, remporta huit Oscars. Audrey Hepburn joua également dans les comédies romantiques Diamants sur canapé de Blake Edwards (1961) et Deux têtes folles de Richard Quine (1964), ainsi que dans la comédie policière Comment voler un million de dollars (1966) de William Wyler.

Doris Day fut présentée comme la parfaite femme au foyer dans plusieurs comédies, telles que Le Piment de la vie (1963) et Pousse-toi cherie (1963). Le phénomène de la comédie sexuelle des années 1950 fut suivi par des films tels que Le Milliardaire (1960) et La Garçonnière (1960) de Billy Wilder, qui remporta cinq Oscars, avec Jack Lemmon et Shirley MacLaine dans l'histoire d'un employé de bureau prêtant son appartement à des collègues pour qu'ils y rencontrent leurs maîtresses. Mais la révolution sexuelle des années 1960 introduisit de nouvelles tendances aux États-Unis, et les comédies romantiques dans lesquelles les femmes étaient de simples proies tombèrent rapidement en disgrâce. La disparition du « Code de production » hollywoodien et l'avènement de l'ère du "Nouvel Hollywood" dans la seconde moitié de cette décennie influencèrent également fondamentalement la forme du cinéma. Dans le domaine de la comédie, le point culminant fut atteint avec Le Lauréat (1967) de Mike Nichols, nommé pour sept Oscars, qui racontait l'histoire d'un étudiant (Dustin Hoffman) entamant une liaison secrète avec une femme mariée plus âgée (Anne Bancroft), avant de tomber amoureux de sa fille (Katharine Ross).

La comédie de conversation Devine qui vient dîner... (1967) de Stanley Kramer, obtint deux de ses dix nominations aux Oscars avec son histoire d'un couple marié blanc qui doit faire face au petit ami noir de sa fille, et les comédies Un Monde fou fou fou fou (1963) et La Grande course autour du monde (1965) ont également été nommées pour plusieurs statuettes dorées. Parmi les autres productions comiques américaines des années 1960, on peut citer Un, deux, trois (1961) de Billy Wilder, la comédie policière L’Inconnu de Las Vegas (1960), les comédies musicales Madame croque-maris (1964), Mary Poppins (1964) et Hello, Dolly ! (1969), les comédies romantiques Le Rendez-vous de Septembre (1961), Pieds nus dans le parc (1967) et Fleur de cactus (1969), la comédie de science-fiction Docteur Jerry et Mister Love (1963), la comédie d'horreur La Petite boutique des horreurs (1960) et la coproduction italienne La Mégère apprivoisée (1967).

Diamants sur canapé (1961)

Diamants sur canapé - George Peppard, Audrey Hepburn

 

Woody Allen, Mel Brooks et les années 70 en Amérique

Le Nouvel Hollywood apporta de nouveaux thèmes, sujets et techniques cinématographiques, ainsi que de nombreux changements - les formules de genre traditionnelles furent brisées et les films devinrent plus ouverts. Par exemple, la comédie noire A New Leaf (1971), dont le protagoniste, appauvri, décidait d'épouser une riche héritière pour sa fortune, en prévoyant de la tuer au bon moment, et Harold et Maude (1971), sur l'amitié d'un homme de vingt ans, obsédé par la mort, et d'une femme énergique de quatre-vingts ans, offrirent une nouvelle approche de la romance comique. Un autre héros romantique, non conventionnel, fut le critique de cinéma à lunettes, interprété par Woody Allen dans Tombe les filles et tais-toi (1972), dont le dialogue tournait largement autour des péripéties relationnelle et sexuelle, et qui fut, aussi, un hommage démythifiant à Casablanca (1942). Woody Allen fut également un scénariste et un réalisateur qui créa son propre sous-genre de comédie, profondément influencé par ses protagonistes intellectuels névrosés, dans lesquels il se mettait souvent lui-même en scène.

Il avait commencé en tant qu'humoriste solo en traitant des relations avec les femmes, de la mort et de la psychanalyse, thèmes qui imprégneront plus tard ses films. Ses premières œuvres comprenaient la comédie policière Prends l'oseille et tire-toi (1969), la satire politique Bananas (1971), Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe... sans jamais oser le demander (1972), inspiré de la révolution sexuelle, la comédie de science-fiction Woody et les robots (1973) et Guerre et amour (1975), un hommage comique à la littérature russe du XIXe siècle. Sa percée, cependant, lui vint de la comédie romantique Annie Hall (1977), récompensée par quatre Oscars, dans laquelle Diane Keaton et Woody Allen incarnaient un couple qui se fait mutuellement la cour, tout en débattant de l'absurdité des relations et de l'impossibilité du grand amour. Ce film influença les tendances de la mode, introduisit pour la première fois dans l'histoire la rupture de ce qu’il est convenu de nommer le « quatrième mur » (soit, la communication directe du personnage du film avec le spectateur) et fit de Woody Allen le roi du cinéma indépendant new-yorkais. Ce film fut suivi par Manhattan (1979), un hommage comique à New York, qui eut pour effet de consolider sa position de cinéaste au cours des décennies suivantes.

Une autre figure de proue est Mel Brooks, qui débuta comme scénariste pour la télévision et le théâtre et fit ses débuts dans le monde du cinéma avec Les Producteurs (1967), une comédie traitant des coulisses de l'industrie du théâtre. Brooks remporta un Oscar pour son scénario, qui racontait l'histoire d'une paire de protagonistes rusés (Zero Mostel et Gene Wilder) qui décidaient de collecter de l'argent auprès d'une compagnie d'assurance en vue de monter un flop théâtral, obtenant néanmoins, sans le vouloir, un succès d'audience surprise. Brooks se fit ensuite un nom en tant que créateur de parodies de films loufoques, comme Le Shérif est en prison (1974), une parodie de westerns, Frankenstein Junior (1974), qui se moquait des films d'horreur d'Universal, et Le Grand Frisson (1977), qui visait les films d'Alfred Hitchcock, tandis que dans La Dernière folie de Mel Brooks (1976), il tenta de réaliser un film muet, burlesque et en couleurs, avec des stars jouant leur propre rôle.

Neil Simon fut une autre figure marquante, un scénariste dont la plume produisit, entre autres, les comédies Escapade à New York (1970), Plaza Suite (1971), The Heartbreak Kid (1972), Adieu, je reste (1977) et Un cadavre au dessert (1976), qui jouait avec les clichés des romans policiers. On s'fait la valise, docteur ? (1972) de Peter Bogdanovich s'inspirait des comédies romantiques déjantées des années 1930 et 1940, tandis que Catch 22 (1970) de Mike Nichols et M.A.S.H. (1970) de Robert Altman, nommé cinq fois aux Oscars et dont l'action se déroulait pendant la guerre de Corée, furent des satires de guerre. Sept statuettes dorées allèrent à la comédie policière L'Arnaque (1973) de George Roy Hill, qui racontait l'histoire de deux escrocs attirant un gangster redouté dans une course automobile. Same Time, Next Year (1978) de Robert Mulligan fut nommé pour quatre Oscars, pendant que le réalisateur Billy Wilder poursuivait son travail avec des comédies romantiques telles que Avanti ! (1972) et Spéciale première (1974).

Annie Hall (1977)

Annie Hall - Woody Allen, Diane Keaton

 

Les Monty Python et la comédie britannique des années 1970 et 1980

Au Royaume-Uni, un certain nombre de comédies cinématographiques furent réalisées au début des années 1970 à partir de séries télévisées à succès du même nom (par exemple Dad's Army, 1971), et le groupe comique Monty Python, fondé en 1969, était également un pur produit de la télévision. Ses membres étaient les humoristes John Cleese, Graham Chapman, Eric Idle, Michael Palin, Terry Gilliam et Terry Jones, et ils devinrent célèbres grâce à une série de sketches intitulée Monty Python's Flying Circus, dans laquelle ils jouaient généralement plus d'un personnage, et qui était pleine d'humour britannique sec, de gags dadaïstes et de blagues verbales. Leur premier film, La Première Folie des Monty Python (1971), fut essentiellement une compilation du meilleur des deux premières saisons de la série et fut destiné au marché américain, où la série n'était pas diffusée à l'époque. Son succès fut suivi par les comédies purement cinématographiques Monty Python, sacré Graal (1975), une parodie loufoque des légendes arthuriennes, le controversé Monty Python, la vie de Brian (1979), qui se moquait de l'église, de l'histoire de Jésus-Christ et du fanatisme religieux, et Monty Python, le sens de la vie (1983), un film d'anthologie musical sur les différentes étapes de l'existence humaine.

En outre, des membres des Monty Python apparaîtront dans d'autres comédies, notamment la parodie de pirate Barbe d'or et les pirates (1983) et la comédie policière coproduite par les États-Unis Un poisson nommé Wanda (1988), qui dépeignait l'histoire de quatre voleurs se disputant un butin. Parmi les autres comédies britanniques des années 80 qui méritent d'être mentionnées, citons la comédie de conversation Withail et moi (1987) de Bruce Robinson et Shirley Valentine (1989) de Lewis Gilbert, dont le personnage principal, interprété par Pauline Collins, décidait de résoudre sa propre crise de la quarantaine en partant en Grèce, ainsi que la comédie loufoque Clockwise (1986) et la comédie policière Elementaire, mon cher... Lock Holmes (1988), qui se moquait des histoires de Sherlock Holmes.

La Vie de Brian (1979)

La Vie de Brian - Graham Chapman

 

Les nouveaux visages de la comédie à la française dans les années 1970 et 1980

Outre les acteurs comiques confirmés des décennies précédentes (Funès, Belmondo, Galabru, etc.), de nouveaux venus tels que Gérard Depardieu, Pierre Richard, Daniel Prévost et des acteurs associés à la compagnie de théâtre Le Splendid, comme Christian Clavier, Michel Blanc, Gérard Jugnot et Thierry Lhermitte, commencèrent à s'imposer dans les comédies françaises des années 1970. À l'origine simple groupe musical, Les Charlots furent également populaires, ses membres s'illustrant également au cinéma avec les comédies loufoques Les Bidasses en folie (1971), Les Fous du stade (1972), Le Grand Bazar (1973), Les Bidasses s’en vont en guerre (1974) et bien d'autres. Les nouveaux réalisateurs de comédies les plus en vue de cette période sont Claude Zidi, Francis Veber, Bertrand Blier et Jean-Marie Poiré, qui réalisèrent notamment Papy fait de la résistance (1983), Twist Again à Moscow (1986) et la comédie de Noël politiquement incorrecte Le Père Noël est une ordure (1982).

Gérard Depardieu, lui, débuta au cinéma avec les comédies Le Viager (1972) et Les Gaspards (1974), puis il tint l'un des rôles principaux de Les Valseuses (1974), l'histoire controversée d'un couple de loubards cyniques errant à travers la France. Par la suite, sa carrière suivit davantage la voie d'un acteur dans des rôles de caractère, primé, dans des drames sérieux, sans cependant négliger d’apparaître encore dans des comédies telles que Préparez vos mouchoirs (1978) et Tenue de soirée (1986), ainsi que dans la comédie policière à l'humour noir Buffet froid (1979). Dans les années 1980, on le retrouva également aux côtés de Pierre Richard dans La Chèvre (1981), Les Compères (1983) et Les Fugitifs (1986). Pierre Richard, en revanche, se concentra uniquement sur les comédies, où il excellait dans ses rôles de héros distraits, gaffeurs et timides. Il s'imposa d'abord avec son premier film, Le Distrait (1970), dans lequel il commettait plusieurs scandales en tant qu'employé d'une agence de publicité. Il enchaîna avec, entre autres, Les Malheurs d'Alfred (1972) et Je suis timide, mais je me soigne (1978) et joua dans Le Grand Blond avec une chaussure noire (1972), La Moutarde me monte au nez (1974), La Course à L’échalote (1975), Le Jouet (1976), Le Coup du parapluie (1980) et À gauche en sortant de l'ascenseur (1988).

Quant au groupe autour de la compagnie théâtrale Le Splendid, outre les films précités, les comédies Pour 100 briques t'as plus rien... (1982), Les Rois du gag (1985), et la trilogie commencée avec Les Bronzés (1978) ont également obtenu un grand succès. Les comédies policières Les Ripoux (1984) et Ripoux contre Ripoux (1990), avec Philippe Noiret et Thierry Lhermitte, eurent cependant plus de succès. Parmi les autres comédies françaises, citons la trilogie guerrière Mais où est donc passée la septième compagnie ? (1973), On a retrouvé la 7ème compagnie (1975) et La 7ème compagnie au clair de lune (1977), ainsi que des films comme La Belle affaire (1973), Le Chasseur de chez Maxim's (1976), On a volé la cuisse de Jupiter (1980), Banzaï (1983), et La Cage aux folles (1978), qui connut un grand succès aux États-Unis et fut nommé trois fois aux Oscars.

Le Grand Bazar (1973)

Le Grand Bazar - Gérard Filippelli, Jean Sarrus, Jean-Guy Fechner, Gérard Rinaldi

 

Autres comédies européennes des années 70 et 80

En Italie, des films avec Terence Hill (la comédie western Et maintenant, on l'appelle El Magnifico, de 1972 et Mon nom est Personne de 1973) et Bud Spencer (Un flic hors-la-loi en 1973 et Pied-plat sur le Nil en 1980) devinrent des succès comiques, tout comme les films dans lesquels ils jouaient tous les deux (notamment On l'appelle Trinita en 1970, On continue à l'appeler Trinita en 1972, Attention, on va se fâcher ! en 1974 et Pair et impair en 1978), tandis que des films comme The Diamond Peddlers (1975) et Kid Stuff (1975) présentèrent d'autres variations de leurs comédies. Paolo Villaggio devint également un acteur comique populaire grâce à ses premiers rôles dans le rôle de l'éternel outsider, dans Fantozzi (1975), The Second Tragic Fantozzi (1976) et Fantozzi Against the Wind (1980) et leurs suites. On peut également citer les comédies tardives Bonnie and Clyde Italian Style (1982) et The Country Boy (1984), tandis que les films plus artistiques comprennaient le controversé La Grande Bouffe (1973) et certains des films plus comiques de Federico Fellini, comme Amarcord (1973) et La Cité des femmes (1980).

En Tchécoslovaquie, l'invasion des troupes soviétiques en 1968 mit fin à une période prolifique du cinéma de la Nouvelle Vague, les œuvres les plus remarquées étant les comédies de Miloš Forman comme L'As de pique (1963) et Au feu les pompiers ! (1967). Cette période fut suivie par les comédies dites de normalisation, savoir des films d'évasion apolitiques furent réalisés conformément à l'idéologie du parti au pouvoir, légitimant ainsi leur vision du monde comme étant la norme (voir, par exemple, We'll Kick Up a Fuss Tomorrow, Darling... de 1976). Cependant, les comédies satiriques sur le plan social, comme celles réalisées par les réalisateurs Jiří Menzel (À l'orée de la forêt, 1976) et Ladislav Smoljak (Ball Lightning, 1978), jouirent aussi d'une popularité considérable, tout comme les comédies contenant divers éléments parodiques, surnaturels et féeriques, dans lesquelles se spécialisent Václav Vorlíček (La Fille sur le balai, 1971) et Oldřich Lipský (Adèle n'a pas encore dîné, 1977). Parmi les comédies les plus populaires de cette période, citons également Monsieur, vous êtes veuve (1970), Marecek, Pass Me the Pen ! (1976), Waiter, Scarper ! (1980), I Enjoy the World With You (1982), et Mon cher petit Village (1985). En Pologne, le principal réalisateur de comédies fut Juliusz Machulski, qui se rendit au début de sa carrière avec Hit the Bank (1981) et Point of No Return (1984), la comédie de science-fiction Sexmission (1983) et la comédie fantastique King Size (1987).

Le réalisateur espagnol Luis Buñuel réalisa ses derniers films comiques surréalistes en France dans les années 1970 : Le Charme discret de la bourgeoisie (1972) et Le Fantôme de la liberté (1974), récompensés par un Oscar. Dans les années 1980, le réalisateur Pedro Almodóvar commença à se faire un nom en Espagne, avec la comédie Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier (1980), suivie de Le Labyrinthe des passions (1982), nommé aux Oscars, puis, Dans les ténèbres (1983), suivi de Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? (1983) et, surtout, de Femmes au bord de la crise de nerfs (1988), également nommé aux Oscars. Quant à Aki Kaurismäki, il commença à tourner des films en Finlande dans les années 1980 et sa filmographie comprend plusieurs comédies caractéristiques, telles que Calamari Union (1985), Ombres au paradis (1986), Hamlet Goes Business (1987) et Leningrad Cowboys Go America (1989). Parmi les comédies suédoises, la plus remarquable fut une parodie loufoque de la vie de Pablo Picasso intitulée The Adventures of Picasso (1978). La Yougoslavie produisit une série de comédies qui marquèrent l'histoire par leur humour déjanté : National Class Category Up to 785 Ccm (1979), Qui chante là -bas ? (1980), Mes amours de 68 (1984), Unseen Wonder (1984) et The Beauty of Vice (1986).

Au feu les pompiers ! (1967)

Au feu les pompiers ! - Josef Šebánek, František Debelka, Josef Valnoha, Jan Vostrčil

 

L'essor des parodies et autres comédies américaines des années 1980

Dix ans après sa sortie, le film catastrophe Airport (et ses nombreuses suites) fut tourné en dérision dans la parodie Y a-t-il un pilote dans l'avion ? (1980), réalisée par Jerry Zucker, David Zucker et Jim Abrahams, suivie de la parodie de guerre d'espionnage Top Secret ! (1984). Mel Brooks continua à travailler sur des parodies avec La Folle Histoire du monde (1981), qui se moquait des films historiques épiques, et La Folle Histoire de l'espace (1987), dans lequel il s'attaquait au genre de la science-fiction et à la franchise Star Wars en particulier. La comédie Police Academy (1984), qui donna naissance à six suites, se concentrait sur les clichés des films policiers, tout comme la trilogie avec Leslie Nielsen qui débuta avec Y a-t-il un flic pour sauver la reine ? (1988), de David Zucker. Le documentaire mystificateur de Rob Reiner sur un groupe de hard rock fictif, Spinal Tap (1984), eut pour effet de questionner les documentaires musicaux et les stéréotypes de la musique populaire.

Des comédiens, comme Bill Murray (Caddyshack - Le Golf en folie, 1980), Steve Martin (Les Cadavres ne portent pas de costard, 1982), Dan Aykroyd (Un Fauteuil pour deux, 1983), Chevy Chase (Drôles d'espions, 1985), Rick Moranis (La Petite Boutique des horreurs, 1986), Robin Williams (Good Morning, Vietnam, 1987), Tom Hanks (Big, 1988) et Eddie Murphy (Un prince à New York, 1988) devinrent les nouveaux visages de la comédie cinématographique. Murphy se fit également un nom dans le sous-genre des comédies d'action avec 48 heures (1982) et Le Flic de Beverly Hills (1984), un grand succès d'audience qui fut suivi de deux suites. La comédie S.O.S. Fantômes (1984) d'Ivan Reitman, qui mettait en scène quatre enquêteurs paranormaux, et la trilogie comique de science-fiction Retour vers le futur (1985, 1989 et 1990) de Robert Zemeckis, dont les protagonistes voyagaient à plusieurs reprises entre le passé, le présent et le futur pour tenter de corriger leurs propres erreurs, ce qui entraînait des paradoxes existentiels, connurent également un grand succès financier. Robert Zemeckis connut aussi le succès avec la comédie policière Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (1988), qui associait élégamment acteurs vivants et personnages animés et a reçu trois Oscars.

Tootsie (1982) de Sydney Pollack, avec Dustin Hoffman dans le rôle d'un acteur négligé qui décidait de tenter sa chance en se déguisant en femme, fut nommé pour neuf Oscars. Cinq statuettes dorées furent attribuées à Tendres passions (1984) de James L. Brooks, qui traitait des relations amoureuses d'une mère et d'une fille, trois Oscars furent remportés par la comédie romantique Eclair de lune (1987) de Norman Jewison, six récompenses sont allées à Working Girl (1988) de Mike Nichols, alors que Miss Daisy et son chauffeur (1989) récoltait quatre de ses neuf nominations. Woody Allen continua à développer son humour névrotique et auto-ironique dans Stardust Memories (1980), Comédie érotique d'une nuit d'été (1982), Zelig (1983), Broadway Danny Rose (1984), La Rose pourpre du Caire (1985), Hannah et ses sœurs (1986) et Radio Days (1987). Jim Jarmusch, quant à lui, devint le roi du cinéma indépendant avec ses films tragicomiques Stranger Than Paradise (1984) et Down by Law (1986). Les comédies de John Hughes, en particulier les films sur le passage à l'âge adulte (1984 : Seize bougies pour Sam, 1985 : Breakfast Club), mais aussi La Folle journée de Ferris Bueller (1986) et Un ticket pour deux (1987), conquirent de nombreux fans. Il fut également le scénariste de Bonjour les vacances (1983) et Le Sapin a les boules (1989), associés au magazine d'humour National Lampoon, entré en scène, avec succès, avec la comédie American College (1978).

Parmi les comédies, on trouve les comédies sur la musique (Blues Brothers, 1980), de guerre (To Be or Not to Be, 1983), d'aventure (À la poursuite du diamant vert, 1984), d'horreur (Re-Animator, 1985), d'action (Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin, 1986), fantastique (Les Sorcières d'Eastwick, 1987), de science-fiction (L'Aventure intérieure, 1987), de contes de fées (Princess Bride, 1987) et policière (Midnight Run, 1988). Une catégorie spéciale fut les comédies familiales, telles que A Christmas Story (1983), Allo maman ici bébé (1989) et Chérie, j'ai rétréci les gosses (1989). Un monde pour nous (1989) de Cameron Crowe, une romance de lycée, et Quand Harry rencontre Sally (1989) de Rob Reiner, une comédie imprégnée de conversation et de sexe, l'histoire de deux personnes passant du statut d'étrangers à celui d'amis intimes puis d'amants au cours de plusieurs rencontres fortuites, furent de grands succès qui contribuèrent au développement du sous-genre de la comédie romantique à la fin des années 1980 et préparèrent le terrain pour leur essor dans les années 1990. Parmi les autres films notables, citons Arizona Junior des frères Joel et Ethan Coen (1987), Overboard de Garry Marshall (1987), Broadcast News de James L. Brooks (1987), Le Plus escroc des deux de Frank Oz (1988), la comédie noire La Guerre des Rose de Danny DeVito (1989), et les éclaboussures d'horreur sanglantes et drôles Toxic Avenger (1984), Bad Taste (1987) et la trilogie Evil Dead (1981, 1987 et 1992).

S.O.S. Fantômes (1984)

S.O.S. Fantômes - Bill Murray, Harold Ramis, Dan Aykroyd

 

La renaissance des comédies romantiques dans les années 1990

Le début des années 1990 vit une résurgence de la popularité des comédies romantiques, mais celles-ci étaient pour la plupart exemptes de conversations sur le sexe qui étaient populaires dans les années 1970 et 1980, et réutilisèrent plutôt des modèles de genre plus anciens et éprouvés. Pretty Woman (1990) de Garry Marshall fut un énorme succès, faisant de Julia Roberts et Richard Gere des stars dans une histoire d'amour entre un homme d'affaires millionnaire et sa prostituée qui se retrouvaient soudainement en bonne compagnie. Julia Roberts joua dans d'autres comédies à succès, notamment Le Mariage de mon meilleur ami (1997), Just married (ou presque) (1999) et Coup de foudre à Notting Hill (1999), dont la forme finale fut aussi le fruit du travail du scénariste et futur réalisateur britannique Richard Curtis, qui y apporta l'humour anglais pince-sans-rire et les personnages secondaires excentriques qu'il avait déjà adoptés en tant que scénariste de la comédie britannique Quatre mariages et un enterrement (1994) de Mike Newell, avec Hugh Grant et Andie MacDowell.

Meg Ryan, qui joua dans French Kiss (1995) et Addicted to Love (1997), fut la principale concurrente de Julia Roberts dans les comédies romantiques, et ses succès les plus connus furent ceux qu'elle obtint dans les films de la réalisatrice Nora Ephron, dans lesquels elle était associée à Tom Hanks : Nuits blanches à Seattle (1993) et Vous avez un message (1998). Parmi les autres actrices populaires, citons Sandra Bullock (L'Amour à tout prix, 1995), Drew Barrymore (Collège attitude, 1999), Jennifer Aniston (La Famille parfaite, 1997), Alicia Silverstone (Première sortie, 1999) et Julia Stiles (10 bonnes raisons de te larguer, 1999). Les comédies telles que Un jour sans fin (1993), sur un journaliste de télévision maladroit qui se retrouve piégé dans une boucle temporelle répétitive, et Mary à tout prix (1998) des frères Peter et Bobby Farrelly, dont les protagonistes, joués par Cameron Diaz, Ben Stiller et Matt Dillon, traversaient une série de moments embarrassants impliquant l'utilisation inédite de fluides corporels et d'autres formes d'humour vulgaire, furent aussi très bien accueillies.

Pretty Woman (1990)

Pretty Woman - Richard Gere, Julia Roberts

 

Autres comédies des années 1990

L'un des humoristes les plus populaires des années 1990 fut Jim Carrey, célèbre pour son style de jeu fou et son visage en caoutchouc. Il travaillait déjà dans le cinéma dans les années 1980, mais sa percée eut lieu en 1994 avec les films à succès Ace Ventura, détective chiens et chats, The Mask et Dumb and Dumber. Il joua ensuite dans les comédies Disjoncté (1996) et Menteur, menteur (1997), ainsi que dans la satire beaucoup plus sérieuse The Truman Show (1998) et dans le biopic tragicomique encore plus sérieux Man on the Moon (1999). Eddie Murphy bénéficia aussi d'une attention considérable, jouant dans des comédies telles que Monsieur le Député (1992), Le Professeur Foldingue (1996), Dr. Dolittle (1998) et Bowfinger, roi d'Hollywood (1999). Robin Williams promena également sa silhouette de film en film, endossant des rôles principalement dans des comédies familiales telles que Madame Doubtfire (1993), Jumanji (1995) et Flubber (1997), tout en récoltant des récompenses en tant que comédien dans des films plus sérieux. Adam Sandler commença, lui aussi, à connaître le succès, avec des rôles principaux dans les comédies Happy Gilmore (1996), Wedding singer - Demain on se marie ! (1998) et Big Daddy (1999).

Le grand succès des années 1990 fut cependant la comédie familiale Maman, j'ai raté l'avion ! (1990), dont l'histoire d'un garçon oublié défendant sa maison contre deux cambrioleurs devint un classique de Noël. Parmi les autres films à succès, citons la comédie noire La Famille Addams (1991), la comédie sportive sur l'équipe olympique jamaïcaine de bobsleigh Rasta Rockett (1993) et la comédie de science-fiction Men in Black (1997), sur des agents secrets luttant contre les activités indésirables d'extraterrestres vivant sur Terre. Quant aux réalisateurs qui continuèrent à enrichir leur filmographie de comédies, on trouve les frères Joel et Ethan Coen (Barton Fink, 1991, Le Grand Saut, 1994, et The Big Lebowski, 1998), Jim Jarmusch (Night on Earth, 1991), et Woody Allen (Meurtre mystérieux à Manhattan, 1993, Coups de feu sur Broadway, 1994, et Maudite Aphrodite, 1995), qui furent rejoints par de nouveaux réalisateurs tels que Tom DiCillo (Ca tourne à Manhattan, 1995), Betty Thomas (Parties intimes, 1997), Todd Solondz (Happiness, 1998), Wes Anderson (Rushmore, 1998) et Spike Jonze (Dans la peau de John Malkovich, 1999). Kevin Smith devint, lui, un cinéaste culte, en commençant par Clerks, les employés modèles (1994) et Les Glandeurs (1995), puis en abordant des thèmes lesbiens dans la comédie Méprise multiple (1997), et enfin en faisant la satire de l'église dans Dogma (1999).

En Australie (dont le plus grand succès comique fut Crocodile Dundee en 1986), le réalisateur Chris Noonan a réalisé Babe, le cochon devenu berger (1995), une comédie familiale avec des animaux qui parlent, qui obtint sept nominations aux Oscars. Également nommée pour le même nombre de prix, la comédie américaine Pour le pire et pour le meilleur (1997) de James L. Brooks, qui explorait la relation compliquée entre un bourru colérique et sa serveuse préférée, jouée par Jack Nicholson et Helen Hunt. Parmi les autres comédies ayant des ambitions pour les Oscars, citons Mon Cousin Vinny (1992), une comédie de mœurs qui se déroulait inhabituellement dans une salle d'audience ; Des hommes d'influence (1997), une satire politique qui détournait l'attention des scandales du président par une guerre fictive, et Pleasantville (1998) de Gary Ross, qui racontait l'histoire de deux frères et sœurs tombant dans une série télévisée nostalgique. Au Royaume-Uni, la comédie sociale Full Monty / Le Grand jeu (1997) connut un succès considérable avec son histoire de six hommes au chômage qui décident de gagner leur vie en se produisant dans leur propre spectacle de strip-tease masculin. Les comédies noires de Danny Boyle, Petits meurtres entre amis (1994) et Trainspotting (1996), la comédie de gangsters de Guy Ritchie, Arnaques, crimes et botanique (1998), le film Créatures féroces (1997) aux accents Monty Python, Bean, le film le plus catastrophe (1997) avec Rowan Atkinson, et plusieurs adaptations de Shakespeare telles que Beaucoup de bruit pour rien (1993), La Nuit des rois (1996), et Rosencrantz et Guildenstern sont morts (1990), à la narration peu conventionnelle.

L'acteur et scénariste Mike Myers connut le succès avec sa comédie musicale déjantée Wayne's World (1992), puis il s’offrit un rôle principal dans Austin Powers - l'espion qui m'a tirée (1997), une parodie des films de James Bond. Parmi ses autres parodies, citons Hot Shots ! (1991), Hot Shots ! Part Deux (1993), Alarme fatale (1993) et Galaxy Quest (1999), qui se moquait de la popularité de Star Trek et du genre de la science-fiction. Mel Brooks poursuivit son travail de parodie avec Life Stinks (1991), qui se moquait des films de Frank Capra, ainsi que Sacré Robin des Bois (1993) et Dracula mort et heureux de l'être (1995). American Pie (1999) devint un phénomène, fusionnant les traditions des comédies du passage à l'âge adulte avec celles des comédies sexuelles et des blagues de pets pour créer un sous-genre spécifique de comédies pour adolescents dont de nombreux cinéastes du monde entier s’inspirèrent dans les années qui suivirent. Parmi les autres films notables de la fin de la décennie, citons la comédie familiale A nous quatre (1998), la comédie d'action Rush Hour (1998), la comédie sur la drogue Las Vegas parano (1998), le film d'animation South Park, le film - Plus long, plus grand et pas coupé (1999), et la comédie de gangsters avec Billy Crystal et Robert De Niro : Mafia Blues (1999).

South Park, le film - Plus long, plus grand et pas coupé (1999)

South Park, le film - Plus long, plus grand et pas coupé -

 

Comédies des années 1990 en France et dans d'autres pays européens

En France, Gérard Depardieu et Christian Clavier, notamment, restèrent dans le genre de la comédie, que ce soit ensemble (par exemple, la comédie d'action Les Anges gardiens de 1995 ou la comédie d'aventure Astérix et Obélix contre César de 1999) ou séparément. Gérard Depardieu joua, entre autres, dans Mon père, ce héros (1991), Le Placard (2001) et RRRrrrr!!! (2004), tandis que Christian Clavier tenait des rôles principaux dans des films tels que La Soif de l'or (1993), Lovely Rita, sainte patronne des cas désespérés (2003), Les Profs (2013), Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? (2014), À Bras ouverts (2017) et Ibiza (2019). Tous deux furent accompagnés par Jean Reno dans plusieurs films - Clavier et lui formaient un couple dans la série de comédies fantastiques qui débuta avec Les Visiteurs (1993), mais également dans L’Enquête corse (2004) et On ne choisit pas sa famille (2011), et Depardieu fut son partenaire dans Tais-toi ! (2003). Jean Reno fut également la vedette des comédies Le Jaguar (1996), Wasabi (2001) et Comme un chef (2012).

Une série de comédies d'action qui débuta avec Taxi (1998), fut aussi populaire en France, tout comme l'absurde Les Acteurs (2000), qui réussit à rassembler une véritable pléthore de noms français célèbres. Après 2000, une autre vague d'acteurs entra dans le jeu, notamment Omar Sy (Intouchables, 2011, Demain tout commence, 2016), Dany Boon (Mon meilleur ami, 2006 ; Bienvenue chez les Ch’tis, 2008, et Rien à déclarer, 2010), Romain Duris (L'Arnacoeur, 2010 ; Populaire, 2012) et Philippe Lacheau (Babysitting, 2014 ; Alibi.com, 2017). Parmi les autres comédies françaises à succès, citons Delicatessen (1991), Le Dîner de cons (1998), Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (2001), Louise-Michel (2008), Le Petit Nicolas (2009), Réalité (2014), Hors normes (2019) et La Belle Époque (2019). Les comédies belgo-françaises avec Benoît Poelvoorde, comme Les Emotifs anonymes (2010) et Le Tout Nouveau Testament (2015), remportèrent également un succès international.

Certaines productions allemandes connurent un succès particulier, par exemple Paradis Express (1997) et Goodbye Lenin ! (2003), la série de films Un prof pas comme les autres (depuis 2013) et le succès festivalier Toni Erdmann (2016). En Finlande, le réalisateur Aki Kaurismäki enchaîna les comédies décalées avec J'ai engagé un tueur (1990), Au loin s'en vont les nuages (1996), L´Homme sans passé (2002), Le Havre (2011) et L’Autre côté de l’espoir (2017). Emir Kusturica fut le principal réalisateur serbe avec une filmographie comprenant les comédies Chat noir, chat blanc (1998), La Vie est un miracle (2004) et Promets-moi (2007), le film satirique serbo-croate Bonté divine (2013) et la comédie noire Train Driver’s Diary (2016). En Espagne, les comédies Spanish Affair (2014) et Spanish Affair 2 (2015), la série Torrente (depuis 1998) et la comédie sportive Champions (2018) furent des succès financiers. Parmi les comédies polonaises qui méritent d'être mentionnées, citons Nothing Funny (1995) et Day of the Wacko (2002), la comédie policière Vinci (2004) et les comédies romantiques Letters to Santa (2011) et Planet Single (2016). En ce qui concerne la République tchèque et la Slovaquie, les comédies les plus réussies furent The Elementary School (1991), Le Jardin (1995), Buttoners (1997), Terrier Intime (1999), Les Solitaires (2000), Smart Philip (2003), Sunday League – Pepik Hnatek’s Final Match (2012), Lost in Munich (2015) et Women on the Run (2019). Les comédies cultes Peculiarities of the National Hunt (1995) et Peculiarities of the National Fishing (1998) furent réalisées en Russie, et plusieurs films firent l'objet de coproductions internationales européennes massives, comme Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire (2013).

Tais-toi ! (2003)

Tais-toi ! - Gérard Depardieu, Jean Reno

 

Les comédies américaines et britanniques du nouveau millénaire

Certaines des comédies les plus réussies, réalisées peu après le tournant du millénaire, mirent en vedette les membres d'un groupe d'acteurs connu sous le nom de "Frat Pack" qui comprenait Ben Stiller (Mon beau-père et moi, 2000), Owen Wilson (Starsky & Hutch, 2004), Vince Vaughn (Même pas mal !, 2004), Jack Black (Rock Academy, 2003), Will Ferrell (L'Incroyable destin de Harold Crick, 2006), Steve Carell (Little Miss Sunshine, 2006) et Luke Wilson (Idiocracy, 2006). Plusieurs d'entre eux ont partagèrent l'écran dans des films tels que La Famille Tenenbaum (2001), Zoolander (2001), Old School (2003), Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy (2004), Serial noceurs (2005), La Nuit au musée (2006), Tonnerre sous les Tropiques (2008) et The Big Year (2011). En outre, Jack Black apparut dans Soyez sympas, rembobinez (2008), Will Ferrell joua dans la comédie d'action Very Bad Cops (2010), Ben Stiller réussit avec La Vie rêvée de Walter Mitty (2013) et Steve Carell joua l'un des rôles principaux dans Crazy, Stupid, Love (2011) et Battle of the Sexes (2017). Owen Wilson fut régulièrement choisi par le réalisateur Wes Anderson pour ses comédies La Vie aquatique (2004), À bord du Darjeeling Limited (2007) et The Grand Budapest Hotel (2014).

Des comédiennes telles que Kristen Wiig (Mes meilleures amies, 2011), Melissa McCarthy (Spy, 2015), Amy Schumer (Crazy Amy, 2015), Kate McKinnon (S.O.S Fantômes, 2016) et Rebel Wilson (Isn't It Romantic, 2019) furent particulièrement remarquées. La forme des comédies américaines fut influencée par le réalisateur et scénariste Judd Apatow, qui réalisa des films empreints de grossièreté comme 40 ans, toujours puceau (2005), En cloque, mode d'emploi (2007), Funny People (2009) et The King of Staten Island (2020), et produisit aussi SuperGrave (2007), Sans Sarah rien ne va ! (2008), American Trip (2010) et The Big Sick (2017), entre autres. Kevin Smith poursuivit son travail précédent avec des films tels que Jay & Bob contre-attaquent (2001) et Clerks II (2006), tout comme Adam Sandler avec Mi-temps au mitard (2005) et Le Mytho - Just Go With It (2011). Parmi les autres acteurs et actrices ayant une carrière prometteuse dans la comédie, citons Katherine Heigl (L'Abominable vérité, 2009), Mila Kunis (Sexe entre amis, 2011), Jonah Hill (21 Jump Street, 2012), James Franco (C´est la fin, 2013) et Seth Rogen (L’ Interview qui tue !, 2014). Des stars de films d'action comme Mark Wahlberg (Ted, 2012) et Dwayne Johnson (Jumanji : Bienvenue dans la jungle, 2017) trouvèrent également leur place dans le genre de la comédie.

Les comédies romantiques des premières années du nouveau millénaire furent marquées par de grands succès britanniques tels que Le Journal de Bridget Jones (2001) de Sharon Maguire et Love Actually (2003) de Richard Curtis, un film plein de stars qui finit par devenir un classique romantique de Noël. Parmi les autres films à succès, citons Pour un garçon (2002), Punch-drunk love - Ivre d'amour (2002), Mariage à la grecque (2002) et Amour et amnésie (2004). Cependant, dans les années qui suivirent, les thèmes classiques des comédies romantiques commencèrent à s'essouffler, et des films présentant des thèmes peu orthodoxes et des éléments non conventionnels firent leur apparition. Certaines comédies romantiques, par exemple, furent pimentées par des thèmes surnaturels (2005 : Et si c'était vrai, 2012 : Elle s'appelle Ruby), des voyages dans le temps (2011 : Minuit à Paris, 2013 : Il était temps, 2020 : Palm Springs), des références à la culture pop et à l'esthétique des bandes dessinées (2010 : Scott Pilgrim), ou l'exploration de nouveaux niveaux de vulgarité et de limites sexuelles (2008 : Zack et Miri font un porno). Les films Tout peut arriver (2003) et Pas si simple (2009), réalisés par Nancy Meyers, offrirent de nouveaux récits sur les relations amoureuses des générations plus âgées.

Les "stoner comedies" (montrant souvent la consommation de canabis) telles que Eh mec, elle est où ma caisse ? (2000), How High (2001), Harold & Kumar Chassent Le Burger (2004) et Délire Express (2008) furent également populaires au début du millénaire. La série Scary Movie (depuis 2000) profita de la popularité des parodies, tout comme la trilogie avec Rowan Atkinson, commencée avec Johnny English (2003), qui se moquait des films de James Bond, tandis que Shaun of the Dead (2004) et Hot Fuzz (2007) du réalisateur britannique Edgar Wright se moquaient des clichés de divers genres. La satire sociale et politique atteignit son apogée avec les films controversés de Sacha Baron Cohen, tels que Borat, leçons culturelles sur l'Amérique au profit glorieuse nation Kazakhstan (2006), Brüno (2009) et The Dictator (2012), tandis que les films comiques de super-héros Kick-Ass (2010) et Deadpool (2016) devinrent des phénomènes, et que la trilogie Very Bad Trip (2009, 2011 et 2013) connut un succès considérable. Il convient également de mentionner les comédies d'horreur Bienvenue à Zombieland (2009) et Tucker & Dale fightent le mal (2010), Thank You for Smoking (2005), Juno (2007) et In the Air (2009) de Jason Reitman, ces deux derniers films étant des prétendants aux Oscars, ainsi que plusieurs autres comédies nommées aux Oscars, telles que Birdman (2014), The Big Short : le Casse du siècle (2015), Green Book : Sur les routes du sud (2018) et Jojo Rabbit (2019).

La Vie aquatique (2004)

La Vie aquatique - Waris Ahluwalia, Michael Gambon, Anjelica Huston, Noah Taylor, Bud Cort, Bill Murray, Seu Jorge, Cate Blanchett, Willem Dafoe

 

Sitcoms et autres séries comiques

Le terme "sitcom" est un raccourci pour la comédie de situation, née à la radio mais devenue depuis la forme dominante du genre comique à la télévision. Ses protagonistes sont un groupe fixe de personnages évoluant dans un nombre limité de lieux et vivant des situations de nature diverse, l'humour provenant d'abord de leurs réactions et ensuite de leurs interactions et conversations. Les sitcoms prennent généralement la forme de séries dont les épisodes ne sont pas très longs (généralement une demi-heure environ), et certaines sont filmées devant un public en direct. Les gags sont généralement accompagnés d'une bande sonore capturant les rires du public, mais de nombreuses sitcoms utilisent également des rires préenregistrés. L'une des toutes premières sitcoms fut la série britannique Pinwright's Progress, diffusée sur la BBC de 1946 à 1947. La sitcom britannique la plus populaire des années 1950 fut la série sur le thème de la guerre The Army Game (1957-1961), tandis qu'en Amérique, la plus regardée fut L’Extravagante Lucy (1951-1957). Les séries comiques familiales The Andy Griffith Show (1960-1968) et The Dick Van Dyke Show (1961-1966), qui portaient le nom des acteurs dans les rôles principaux, et la série britannique Dad's Army (1968-1977), une satire de la guerre, connurent un succès particulier dans les années 1960.

Dans les années 1970, The Mary Tyler Moore Show (1970-1977), Au fil des jours (1975-1984) et plusieurs autres furent les séries les plus populaires en Amérique, mais la plus mémorable resta la légendaire M.A.S.H. (1972-1983). L'émission Saturday Night Live, qui débuta en 1975 et devint l'une des émissions les plus anciennes des États-Unis, joua également un rôle crucial, avec des sketches qui permirent de présenter un grand nombre des futures stars de la comédie des décennies suivantes. Au Royaume-Uni, les années 1970 et 1980 furent l'âge d'or des sitcoms et des séries comiques. Monty Python's Flying Circus (1969-1974) avait déjà commencé en 1969, mais les sitcoms L'Hôtel en folie (1975-1979), The Good Life (1975-1978), Porridge (1974-1977) et la série Last of the Summer Wine (1974-2010) furent également inoubliables. Dans les années 1980, elles furent rejointes par les satires politiques Yes, Minister (1980-1984) et Yes, Prime Minister (1986-1988), les séries La Vipère noire (1983-1989), The Young Ones (1982-1984) et la sitcom de science-fiction culte Red Dwarf (1988-1993), qui connut de nouveaux épisodes en 2009 et 2012 et entre 2016 et 2020.

Parmi les productions télévisées comiques américaines des années 1980 qui méritent d'être mentionnées, citons Cheers (1982-1993), Mariés, deux enfants (1987-1997) et la sitcom de science-fiction familiale ALF (1986-1990). Dans les années 1990, Mr Bean (1990-1995), Friends (1994-2004), Sex & the City (1998-2004), ainsi que les séries animées Les Simpson (depuis 1989) et South Park (depuis 1997) devinrent toutes des phénomènes. Parmi les autres émissions populaires, citons Notre belle famille (1991-1999), Papa bricole (1991-1999), Frasier (1993, 2004), Une nounou d'enfer (1993-1999), Seinfeld (1989-1998) et les sitcoms britanniques Father Ted (1995-1998), Mr. Fowler, Brigadier chef (1995-1996) et Absolutely Fabulous (1992-2012). Après l’an 2000, les séries comiques occupèrent majoritairement les écrans de télévision, avec des créations telles que Gilmore Girls (2000-2007), The Office (2001-2003), Black Books (2000-2004), Little Britain (2003-2006), Mon oncle Charlie (2003-2015), How I Met Your Mother (2005-2014), Earl (2005-2009), The Big Bang Theory (2007-2019), The IT Crowd (2006-2010), The Inbetweeners (2008-2010), Modern Family (2009-2020), New Girl (2011-2018), Brooklyn Nine-Nine (depuis 2013) et What We Do in the Shadows (depuis 2019). Il y eut également un grand nombre de séries comiques animées, les plus intéressantes étant Futurama (1999-2013), Les Griffin (depuis 1999), American Dad ! (depuis 2005), Ugly Americans (2010-2012), Rick et Morty (depuis 2013), BoJack Horseman (depuis 2014) et Désenchantée (depuis 2018).

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