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Caractéristiques de base du film romantique

Les films romantiques représentent un genre qui met l'accent sur le motif amoureux de (généralement deux) protagonistes. Cela définit également leur intrigue principale, qui peut tourner autour de toutes les formes possibles d'amour entre partenaires : amour passionnel, platonique, tragique, interdit, destructeur, volage, réciproque et non réciproque, fugace et durable, et aussi coup de foudre. En général, les protagonistes sont un homme et une femme qui tombent amoureux, se font la cour, puis sont obligés de surmonter une série d'obstacles ou de complications relationnelles, et finissent par s'embrasser, avouer leur amour mutuel, le confirmer par un baiser, ce qui implique la fin du conte de fées "et ils vécurent heureux pour toujours". De nombreux films romantiques peuvent également se terminer par une demande en mariage ou un mariage, mais certains se terminent tristement, soit par la mort d'un ou des deux protagonistes, soit par leur rupture.

D'autres thèmes communs sont, par exemple, le dépassement des différences d'âge, ethniques ou sociales entre les protagonistes, le dépassement des préjugés, les querelles avec des parents désapprobateurs, les désaccords entre partenaires et les problèmes de communication, les rencontres et l'apprentissage de la connaissance mutuelle, l'intimité et le sexe, les séparations inattendues et les relations à distance, la fidélité et l'infidélité, les triangles amoureux, et parfois aussi les difficultés financières ou la lutte contre une maladie grave. Certains films romantiques sont très complexes sur le plan narratif, thématique et psychologique et contiennent des idées et des messages fondamentaux, tandis que d'autres sont plus simples et servent uniquement de divertissement récréatif et d'évasion. Dans les deux cas, cependant, ils ont un impact émotionnel sur le public, à travers des sentiments fortement exprimés et, d'une certaine manière, ils questionnent le couple et les relations d'amour. L’utilisation des clichés joue un rôle clé, ainsi qu'une structure narrative quelque peu prévisible et schématique, se déroulant à partir de l'histoire de deux personnages cherchant des moyens de reconnaissance mutuelle et une possible fusion de leurs chemins de vie.


Sous-catégories de films romantiques

La sous-catégorie la plus courante est la comédie romantique, qui combine une intrigue romantique et de l'humour, dans laquelle les personnages principaux sont deux personnes séduisantes et généralement aisées, qui sont destinées l'une à l'autre, et dont le dénouement heureux peut servir à encourager les spectateurs dans leur quête d'une vie de couple, et à renforcer leur confiance dans l'institution du mariage. Leur intrigue est généralement assez banale, mais sous la surface triviale, peut se cacher un réseau complexe de significations et de références au contexte social de leur époque. Les drames romantiques, en revanche, abordent l'histoire avec beaucoup de sérieux et plongent leurs héros dans des complications majeures, qui deviennent alors une épreuve mettant à l'épreuve la force de leur amour. On ne sait généralement pas à l'avance s'ils seront capables de tout surmonter ou si, pour une raison ou une autre, ils seront empêchés de poursuivre leur relation (par exemple, en raison de la mort de l'un d'entre eux). La catégorie des drames romantiques comprend généralement les romances historiques, dans lesquelles l'intrigue amoureuse, et souvent épique, se déroule dans une période spécifique de l'histoire, souvent entremêlée de conflits militaires.

Une catégorie spéciale est la romance fantastique, dans laquelle la ligne romantique centrale est renforcée par des éléments de contes de fées et de fantaisie. Un sous-ensemble de cette catégorie est la romance paranormale, dans laquelle au moins un des amants est un être surnaturel, tel qu'un ange, un vampire, un fantôme, un loup-garou, un sorcier ou toute autre entité irréelle. En outre, le genre romantique peut être entrelacé avec d'autres genres, de sorte que nous pouvons parler de comédies musicales, thrillers, science-fiction, crimes, horreur, et westerns romantiques sans oublier de nombreuses autres combinaisons. En fin de compte, on peut donc qualifier de romantique, tout film dont l'intrigue repose, entre autres, sur une ligne romantique forte dont les protagonistes sont le centre.

Charlot veut se marier (1915)

Charlot veut se marier - Charlie Chaplin, Lloyd Bacon, Edna Purviance

 

Films romantiques de l'époque du muet et burlesques romantiques

Les éléments romantiques ont été présents dans le cinéma depuis ses tout premiers débuts. Par exemple, la capture d'un baiser (un acte plutôt controversé à l'époque) était le sujet des courts métrages : Le Baiser (1896) et The Kiss in the Tunnel (1899). Plus tard, les thèmes romantiques ont fait leurs apparitions dans les intrigues des courts métrages tels que The Pasha's Daughter (1911), All for a Girl (1912) et The Sea Urchin (1913), entre autres, ainsi que dans un certain nombre de films réalisés par D. W. Griffith, tels que Le Lys brisé (1919), Le Pauvre amour (1919), Le Roman de la vallée heureuse (1919), À travers l'orage (1920), La Rue des reves (1921) et Drums of Love (1928). Les années 1920 ont également vu l’apparition d’une romance muette et naïve entre une Britannique et un cheik arabe intitulée Le Cheik (1921), un drame sur une courtisane amoureuse, La Dame aux camélias (1921), et un drame sur une ancienne prostituée et amante d'un homme marié, Zaza (1923). Parmi les autres films romantiques, citons La Chair et le diable (1926), un mélodrame sur un triangle amoureux, suivi de L'Heure suprême (1927), une romance sentimentale en temps de guerre, La Belle Ténébreuse (1928), un drame d'espionnage avec une intrigue amoureuse, et La Foule (1928), un récit réaliste du rituel de séduction d'un jeune couple et de ses difficultés conjugales. Trois Oscars (décernés pour la première fois en 1929) sont allés à L'Aurore (1927) de F. W. Murnau, dans lequel un fermier marié tombait amoureux d'une beauté urbaine inconnue, mais cela ne faisait que renforcer son amour pour sa femme. Mirages (1928), une comédie romantique sur les coulisses d'Hollywood, et Le Baiser (1929), une romance policière sur l'affaire d'une femme adultère et d'un mari jaloux, ont également eu un grand impact grâce à leurs prémisses. Cette époque a vu la production de beaucoup d'autres films romantiques, mais beaucoup d'entre eux sont aujourd'hui considérés comme perdus depuis longtemps.

Les couples amoureux, l'amour fatidique, le flirt, le sauvetage d'une femme aimée en difficulté, ou courtiser la femme de ses rêves, ont été autant de motifs dans de nombreux films d'aventure, et surtout dans la comédie burlesque. Dans les films d'aventure de Douglas Fairbanks, Le Signe de Zorro (1920), Robin des Bois (1922) et Le Voleur de Bagdad (1924), leurs protagonistes courtisaient des princesses et des dames d'honneur et jouaient le rôle de leurs protecteurs. Pour ce qui est de la comédie burlesque, Harold Lloyd poursuivait la fille de son cœur dans Quel numéro demandez vous ? (1920), Ma fille est somnambule (1920), Le Talisman de grand-mère (1922), Monte là-dessus (1923) et Ca t'la coupe (1924), tandis que Buster Keaton tente la même chose dans L’Épouvantail (1920), Les Trois Ages (1923), Les Lois de l'hospitalité (1923), Les Fiancées en folie (1925), Le Caméraman (1928) et Le Cadet d'eau douce (1928). Charlie Chaplin a également utilisé des thèmes romantiques dans ses courts métrages burlesques tels que Charlot et Mabel en promenade (1914), Charlot rival d'amour (1914), Fièvre printanière (1914), Le Maillet de Charlot (1914) et Charlot veut se marier (1915), et plus tard, dans ses longs métrages Le Cirque (1928), où il se battait pour l'amour d'une belle acrobate, Les Lumières de la ville (1931), dans lequel il essayait à plusieurs reprises d'être utile à une belle fleuriste aveugle, et Les Temps modernes (1936), dans lequel il se liait avec un voleur orphelin.

L'Aurore (1927)

L'Aurore - George O'Brien, Janet Gaynor

 

Les débuts des premiers films romantiques parlants

L'un des premiers films romantiques de l'ère du son a été Solitude (1928), qui racontait la rencontre fortuite de deux jeunes gens qui passaient une journée ensemble. À partir du début des années 30, les films romantiques les plus populaires ont été ceux dans lesquels jouait Greta Garbo, notamment Romance (1930), La Reine Christine (1933), Anna Karénine (1935), Le Roman de Marguerite Gautier (1936) et Ninotchka (1939), dans lequel elle jouait le rôle d'une commissaire russe tombant amoureuse d'un aristocrate parisien. Les comédies musicales romantiques ont été également populaires, notamment Parade d'amour (1929), Le Lieutenant souriant (1931), Le Tourbillon de la danse (1933), La Veuve joyeuse (1934), Le Danseur du dessus (1935), Sur les ailes de la danse (1936), L'Entreprenant M. Petrov (1937), La Folle Parade (1938) et Amanda (1938), où un couple de fiancés, en crise, décidaient de régler leurs problèmes de couple avec l'aide d'un psychiatre, ce qui donnait lieu, de façon inattendue, à un triangle amoureux. Parmi les autres films à succès, citons Coeurs brisés (1935), dans lequel les destins d'un chef d'orchestre coureur de jupons et d'un compositeur timide étaient bouleversés par l'amour, et Elle et lui (1939), sur l'étincelle se produisant entre deux personnes, elles-mêmes engagées auprès de partenaires différents, à bord d'un paquebot de luxe. Les romances historiques basées sur des romans et des pièces de théâtre célèbres étaient également courantes, comme Les Quatre Filles du Docteur March (1933) et Roméo et Juliette (1936), tous deux réalisés par George Cukor, et Les Hauts de Hurlevent (1939) de William Wyler. Cependant, le plus grand succès à cet égard a été, de loin, le monumental chef-d'œuvre narratif Autant en emporte le vent (1939), une romance historique récompensée par huit Oscars, avec Vivien Leigh et Clark Gable, dont l'action se déroulait pendant la guerre civile américaine et la reconstruction du Sud vaincu.

En revanche, le film romantique le plus réussi des années 40 a été Casablanca (1942) de Michael Curtiz, avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman, qui a obtenu trois de ses huit nominations aux Oscars et dont l'action se déroulait sur le terrain neutre d'une boîte de nuit de la capitale marocaine, pendant la Seconde Guerre mondiale. Le film d'après-guerre de William Wyler, Les Plus belles années de notre vie (1946), a remporté sept Oscars, avec son histoire sur la vie de plusieurs hommes qui tentaient de se réintégrer dans la société, après leur retour de l'armée. L'Héritière (1949), du même réalisateur, a remporté quatre statuettes dorées, avec une histoire sur la romance d'une jeune fille avec un jeune homme pauvre, qui provoquait une rupture avec son père. Il convient également de mentionner la comédie romantique Rendez-vous (1940), dans laquelle deux employés en conflit commençaient à correspondre amoureusement, en réponse à une publicité, sans savoir à qui ils écrivaient vraiment. Elle a été suivie par les drames romantiques Lettre d'une inconnue (1948) et Les Quatre Filles du docteur March (1949) et les comédies musicales romantiques L'Amour vient en dansant (1941), O toi ma charmante (1942), La Reine de Broadway (1944), Le Chant du Missouri (1944) et Parade de printemps (1948).

Autant en emporte le vent (1939)

Autant en emporte le vent - Clark Gable, Vivien Leigh

 

Les comédies romantiques loufoques des années 30 et 40

Le terme de « comédie loufoque » (en anglais, "screwball comedies") fait référence à un sous-genre spécifique de comédies romantiques réalisées à Hollywood depuis la Grande Dépression, dont le but était de donner au public quelques moments de répit face aux difficultés économiques et sociales que subissait la société dans son ensemble. Il s'agissait de comédies dialoguées, qui se moquaient des histoires romantiques traditionnelles et mettaient l'accent sur la conversation humoristique créative, plutôt que sur l'amour mutuel des deux protagonistes - la relation entre un homme et une femme ressemblait souvent à un duel verbal d'éloquence et d'esprit, utilisant des insinuations sexuelles ambiguës, au lieu d'un contact physique intime, interdit par la censure de l'époque. L'année 1930 a vu l'établissement du « Code de Production », un ensemble de règles morales et de directives selon lesquelles certaines choses et expressions étaient indésirables sur les écrans de cinéma. Ainsi, le flirt et la séduction étaient largement remplacés par des querelles verbales, qui aboutissaient néanmoins à l'expression classique de l'affection mutuelle et au mariage. Les protagonistes étaient généralement sûrs d'eux, têtus et rusés, et appartenaient souvent à des classes sociales différentes, ce qui permettait de thématiser le choc entre la classe moyenne laborieuse (typiquement masculine) et l'élite (typiquement féminine). Parmi les autres motifs traditionnels, citons le jeu des déguisements et des faux rôles, la construction de situations comiques improbables et une élocution extrêmement rapide.

Ce sous-genre, loufoque, a débuté avec des films tels que C'est une gamine charmante (1928), The Front Page (1931) et Mademoiselle Volcan (1933) ; cependant, New York-Miami (1934), de Frank Capra, a été considéré comme son film fondateur définitif, qui, pour son histoire romantique de la fille d'un millionnaire et d'un journaliste fauché, a été le premier film de l'histoire à remporter les cinq Oscars dans les principales catégories : Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, et pour les performances de Claudette Colbert et Clark Gable dans les rôles principaux. Outre Colbert et Gable, Katharine Hepburn, Cary Grant, Spencer Tracy, Irene Dunne, James Stewart, Barbara Stanwyck et William Powell étaient également devenus des stars des comédies romantiques de type "loufoque". Mon homme Godfrey (1936), sur un clochard au service d'une famille millionnaire excentrique, a été nommé pour six Oscars, et la comédie romantique Vous ne l'emporterez pas avec vous (1938), sur des fiancés aux prises avec leurs familles fondamentalement différentes, a obtenu deux de ses sept nominations aux Oscars. Une fine mouche (1936) tournait autour de situations loufoques causées par de faux ragots, L'Impossible Monsieur Bébé (1938) enrichissait l'intrigue absurde de la recherche d'un os de dinosaure, par la poursuite encore plus absurde d'un léopard apprivoisé, et dans la comédie Boule de feu (1941), un linguiste amoureux se retrouvait involontairement impliqué dans la Mafia. Il convient également de mentionner les comédies romantiques Vacances (1938), Miss Manton est folle (1938), Madame et ses flirts (1942), Plus on est de fous (1943) et Madame porte la culotte (1949), dont les protagonistes étaient un couple d'avocats mariés qui devenaient des adversaires dans une affaire judiciaire.

Le même genre comprenait également des comédies romantiques qui thématisaient la rupture d'une relation et son renouvellement, pouvant prendre la forme d'un divorce et d'un remariage ultérieur des partenaires - leur séparation temporaire apportant une énergie nouvelle, une confiance retrouvée et un désir d'intimité dans l'union. Parmi les exemples typiques, citons Cette sacrée vérité (1937), un film de Leo McCarey sur des époux en instance de divorce, la comédie Mon épouse favorite (1940) de Garson Kanin, dans laquelle un homme nouvellement marié est confronté à son ancienne épouse, qu'il considérait comme décédée, Indiscrétions (1940) de George Cukor, qui racontait l'histoire d'un journaliste de tabloïd, divorcé, qui se battait pour le cœur de son ex-femme avec deux autres prétendants, et La Dame du vendredi (1940) de Howard Hawks, dans lequel un rédacteur en chef de journal tentait de reconquérir son ancienne femme, une journaliste fiancée à un autre homme. Dans Un coeur pris au piège (1941) de Preston Sturges, les protagonistes inversaient leurs rôles habituels et laissaient à la femme le soin de mettre en scène l'homme indifférent, et dans la comédie Joies matrimoniales (1941) d'Alfred Hitchcock, un couple marié apprenait que son mariage avait toujours été invalide en raison d'une erreur juridique. Le film La Femme de l’année (1942), de George Stevens, suivait les débordements émotionnels, les disputes et la réconciliation finale d'un journaliste sportif et d'une journaliste internationale.

L'Impossible Monsieur Bébé (1938)

L'Impossible Monsieur Bébé - Cary Grant, Katharine Hepburn

 

Films romantiques des années 1950

La plus grande star des films romantiques des années 50 et du début des années 60 était Audrey Hepburn, dont beaucoup de films sont devenus des classiques mondiaux. Elle a reçu un Oscar en 1954 pour Vacances romaines de William Wyler, film qui a récolté trois de ses dix nominations aux Oscars, avec l'histoire d'une jeune princesse qui se faisait guider dans la capitale italienne par un journaliste américain avec lequel, malgré leur engouement mutuel, elle ne pourrait jamais se mettre en couple en raison de son statut social. Hepburn a ensuite joué dans les comédies romantiques de Billy Wilder, Sabrina (1954) et Ariane (1957), ainsi que dans la comédie musicale romantique Drôle de frimousse (1957). Un autre classique de sa carrière a été le film Diamants sur canapé de Blake Edwards (1961), nommé sept fois aux Oscars, dont l'héroïne représentai l'atmosphère sociale de l'époque, notamment l'exubérance légère, la célébration de la vie, et la joie de vivre. Elle serait ensuite la vedette du thriller romantique Charade (1963), de la comédie musicale My Fair Lady (1964), qui a remporté huit Oscars, et du road-movie romantique Voyage à deux (1967).

Les comédies musicales ont également été parmi les films les plus réussis du genre romantique, que ce soit Un Américain à Paris (1951), mettant en scène un peintre amoureux d'une jeune Française, fiancée à un chanteur de cabaret, à Chantons sous la pluie (1952), une satire romantique enjouée de Hollywood aux débuts du cinéma sonore, en passant par la romance musicale de guerre South Pacific (1958), qui se déroulait pendant la guerre du Pacifique. Parmi les autres classiques du genre, citons La Reine africaine (1951), une romance aventureuse entre une dame anglaise et un capitaine ivre dans la jungle du Congo, Une place au soleil (1951), qui a remporté six Oscars, Tant qu'il y aura des hommes (1953), une romance de guerre qui en a remporté huit, et Elle et lui (1957), un remake du film Elle et lui de 1939. Parmi les autres productions dignes de mention, citons les films romantiques britanniques L'Homme au million (1954), Vacances à Venise (1955) et Indiscret (1958), les adaptations shakespeariennes coproduites Othello (1952) et Roméo et Juliette (1954), et les contes de fées animés de Walt Disney Cendrillon (1950) et La Belle et le Clochard (1955).

Vacances romaines (1953)

Vacances romaines - Audrey Hepburn, Gregory Peck

 

Les comédies sexuelles des années 50 et 60

Alors que les comédies romantiques "loufoques" des années 30 et 40 passaient pratiquement sous silence les thèmes sexuels et intimes et les remplaçaient par des conversations pleines d'esprit et des doubles sens innocents, ce n'était pas le cas des comédies romantiques produites dans les années 50 ; pour la première fois, des choses qui avaient été interdites par le Code de Production, dans les décennies précédentes, étaient entendues à l'écran. L'année 1953 a souvent été considérée comme un tournant à cet égard, lorsque la comédie de mœurs La Lune était bleue, d'Otto Preminger a été présentée en première mondiale, malgré les objections et les procès avec la censure, traitant de l'histoire d'une jeune actrice sincère, qui passait une soirée avec ses deux prétendants, à discuter des problèmes moraux de la société de l'époque. Habituellement, les intrigues des comédies romantiques sexuelles tournaient autour de femmes séduisantes envisageant de se marier, et d'hommes, coureurs de jupons, ayant des arrière-pensées et essayant de gagner leur confiance, ce qu'ils obtenaient souvent par la tromperie et les faux-semblants (bien qu'elles se terminaient souvent par une réconciliation, des déclarations d'amour sincères et un mariage de toute façon).

Marilyn Monroe (Les Hommes préfèrent les blondes, 1953, Comment épouser un millionnaire, 1953 et Le Milliardaire 1960) et Doris Day (Un Pyjama pour deux, 1961, Un soupçon de vison, 1962) étaient devenues des stars célèbres de ce sous-genre. Les plus grands succès à cet égard ont été les comédies romantiques de Billy Wilder, avec Marilyn Monroe : Sept ans de réflexion (1955), dans lequel un homme marié passait des soirées solitaires avec une voisine naïve et irrésistible, et Certains l'aiment chaud (1959), l'histoire, nommée six fois aux Oscars, de deux musiciens qui, fuyant des gangsters, se déguisaient en femmes et se cachaient dans un orchestre de filles. Billy Wilder a ensuite réalisé des comédies romantiques, avec Jack Lemmon et Shirley MacLaine, par exemple, La Garçonnière (1960), film récompensé par cinq Oscars, sur un employé de bureau qui prêtait son appartement à des collègues pour qu'ils rencontrent des amants, et Irma la douce (1963), sur une prostituée parisienne dont un ancien policier tombait amoureux. Confidences sur l'oreiller (1959), une comédie de Michael Gordon avec Doris Day et Rock Hudson, a obtenu l'une de ses cinq nominations aux Oscars, avec son histoire d'un homme qui séduisait les femmes par diverses tromperies puis, déguisé en riche Texan, s'intéressait à une styliste recluse, avec laquelle il partageait une ligne téléphonique et qui le prenait pour un obsédé sexuel. Mais la révolution sexuelle de la seconde moitié des années 1960 allait introduire de nouvelles tendances aux États-Unis, et les comédies romantiques dans lesquelles les femmes étaient de simples proies tombaient rapidement en disgrâce.

La Garçonnière (1960)

La Garçonnière - Shirley MacLaine, Jack Lemmon

 

Autres films romantiques des années 1960

La comédie musicale West Side Story (1961), de Robert Wise et Jerome Robbins, qui a remporté dix Oscars, basée sur la tragédie de Shakespeare Roméo et Juliette, mais située dans le New York moderne, a connu un énorme succès. La même pièce fera plus tard l'objet d'une adaptation classique sous la forme de Roméo et Juliette (1968), par le réalisateur, Franco Zeffirelli, qui avait déjà eu l'expérience du matériau shakespearien en réalisant La Mégère apprivoisée (1967). Le drame romantique, Lolita, (1962) de Stanley Kubrick, et Loin de la foule déchaînée (1967) de John Schlesinger, étaient également basés sur des romans célèbres. En revanche, les comédies romantiques Pieds nus dans le parc (1967) et Fleur de cactus (1969) étaient basées sur des pièces de théâtre. Deux films sont devenus de grands événements, Cléopâtre (1963), une romance historique pompeuse, récompensée par trois Oscars, avec Elizabeth Taylor dans le rôle de la célèbre souveraine égyptienne, et Docteur Jivago (1965) de David Lean, récompensé par cinq Oscars, narrant l'histoire d'amour d'un médecin marié et d'une aristocrate mariée sur fond de Première Guerre mondiale et de guerre civile russe.

Devine qui vient dîner... (1967), de Stanley Kramer, un film se déroulant en huis clos, aux dix nominations aux Oscars, dans lequel un couple marié blanc devait faire face au petit ami noir de sa fille, était très progressiste pour l'époque. Il convient également de mentionner les comédies musicales romantiques Madame croque-maris (1964) et Hello, Dolly ! (1969), ainsi que Le Rendez-vous de septembre (1961) et La Fièvre dans le sang (1961). Un phénomène de longue durée en Europe, à cette époque, a été une série française, coproduite, de films de romance historique, avec Michèle Mercier et Robert Hossein, racontant l'histoire d'une noble mariée à un riche comte, composée d'Angélique, Marquise des anges (1964), Merveilleuse Angélique (1965), Angélique et le Roy (1966), Indomptable Angélique (1967) et Angélique et le sultan (1968). Parmi les autres productions purement européennes des années 1960, méritant d'être mentionnées, citons les films romantiques italiens Hier, aujourd'hui et demain (1963) et Mariage à l'Italienne (1964), les films français Jules et Jim (1962) et Baisers volés (1968), et le film tchécoslovaque Les Amours d'une blonde (1965).

Roméo et Juliette (1968)

Roméo et Juliette -

 

Le déclin des comédies romantiques dans les années 1970 et 1980

Les changements survenus à Hollywood dans la seconde moitié des années 1960 ont été répercutés sur la réalisation des films de la décennie suivante : la nouvelle génération de cinéastes n'adhérait plus à des modèles de genre fixes, et proposait au contraire de nouveaux thèmes et de nouvelles techniques, tandis que l'abolition du Code de Production contribuait également à l'ouverture de nouveaux thèmes. En 1967, Le Lauréat de Mike Nichols, une comédie dramatique romantique nommée pour sept Oscars, a connu un énorme succès avec Dustin Hoffman, dans le rôle d'un étudiant qui entamait une liaison secrète avec une femme mariée plus âgée, avant de tomber amoureux de sa fille. À la fin du film, un mariage était gâché au dernier moment et le jeune couple s'échappait de la fête, mais l'embarras et l'incertitude qui se lisaient sur leurs visages laissaient entendre qu'il n'y aurait pas de fin heureuse - il s'agissait plutôt d'un film polémique sur le genre romantique et ses formules. Les comédies romantiques noires, telles que Un nouveau départ (1971), dont le protagoniste, appauvri, choisissait d'épouser une riche héritière pour sa fortune, en prévoyant de la tuer au moment opportun, et la comédie romantique Annie Hall (1977) de Woody Allen, récompensée par quatre Oscars, dans laquelle le couple central se faisait la cour, tout en débattant constamment, paradoxalement, de l'absurdité des relations et de l'impossibilité du véritable amour, ont également suscité la controverse.

D'une manière générale, le genre romantique de type classique était en déclin dans les années 1970, et même dans la première moitié des années 1980 et, à quelques exceptions près, il ne suscitait pas un écho très important. Seuls quelques films ont suivi les modèles familiers, comme Même heurel'année prochaine (1978), nommé à quatre Oscars, et les comédies de Billy Wilder, Avanti ! (1972) et Spéciale première (1974) de Billy Wilder. D'autres films, en revanche, ont brisé le moule : Harold et Maude (1971), par exemple, était une romance plutôt non conventionnelle à cet égard, racontant l'histoire de l'amitié entre un jeune homme de vingt ans, obsédé par la mort, et une femme énergique de quatre-vingt ans. Un autre héros romantique non conventionnel a été le critique de cinéma à lunettes, interprété par Woody Allen, dans Tombe les filles et tais-toi (1972), dont le dialogue tourne largement autour de la péripétie relationnelle et sexuelle, et qui est aussi un hommage démythifiant à Casablanca. Après Annie Hall, Woody Allen s'attaquerait à nouveau au genre romantique dans Manhattan (1979), La Rose pourpre du Caire (1985) et Hannah et ses sœurs (1986). Tootsie (1982) de Sydney Pollack, avec Dustin Hoffman dans le rôle d'un acteur négligé qui décide de tenter sa chance en se déguisant en femme, a été nommé pour neuf Oscars, tandis que dans le film fantastique Splash (1984) de Ron Howard, le personnage principal, joué par Tom Hanks, tombait amoureux d'une sirène.

Dans la seconde moitié des années 1980, Baby Boom (1987), une comédie avec Diane Keaton, a connu un certain succès, et a été suivie de Eclair de lune (1987), qui a remporté trois Oscars, de Broadcast News de James L. Brooks (1987), qui a été nommé sept fois, de Working Girl de Mike Nichols (1988), qui a été nommé six fois, de Un prince à New York avec Eddie Murphy (1988) et de Un monde pour nous (1989), une romance de lycée de Cameron Crowe. Les comédies romantiques de type "loufoque", des années 1930 et 1940, trouvaient un écho dans On s'fait la valise, docteur ? (1972), Dangereuse sous tous rapports (1986) et Overboard (1987) de Garry Marshall, dans lequel un simple charpentier convainquait une femme riche, ayant des pertes de mémoire, qu'elle était sa femme. Un grand succès de l'époque a été la comédie romantique Quand Harry rencontre Sally... (1989) de Rob Reiner, qui entremêlait des conversations sur les relations et le sexe, et l'histoire de deux personnages interprétés par Meg Ryan et Billy Crystal qui, au cours de quelques rencontres fortuites, passaient du statut d'étrangers opposés à celui d'amis intimes, puis à celui de couple amoureux.

Harold et Maude (1971)

Harold et Maude - Bud Cort, Ruth Gordon

 

Autres films romantiques des années 70 et 80

Au milieu d'une atmosphère d'agitation et de conflit, Love Story d'Arthur Hiller, film aimable et sensible, est entré dans les salles de cinéma en 1970, capturant l'esprit et les techniques cinématographiques de l'époque, et transformant ses graves problèmes sociaux en une romance sobre et classiquement conçue entre deux jeunes gens de classes différentes. Ce film, d'une tristesse poignante, est devenu un succès d'audience et un modèle pour de nombreux drames romantiques réconfortants ultérieurs. Le drame amoureux, Le Dernier Tango à Paris (1972), de Bernardo Bertolucci a suscité une réaction considérable et une vague de controverses en raison de son ouverture sexuelle. Huit Oscars sont allés à Cabaret (1972) de Bob Fosse, qui explorait les relations amoureuses de plusieurs personnages, sur fond de fascisme naissant dans le Berlin des années 30. La comédie musicale Grease (1978), avec John Travolta et Olivia Newton-John, a connu un énorme succès, en rappelant avec nostalgie les années 1950, avec des chansons qui ont connu une popularité durable. Parmi les autres films dignes d'intérêt, citons le drame romantique musical de Martin Scorsese, New York, New York (1977), qui racontait l'histoire d'amour compliquée entre un saxophoniste de jazz et une chanteuse pop, et la romance anti-guerre Retour (1978) de Hal Ashby, nommée aux huit Oscars, qui racontait l'histoire d'un soldat dont la femme tombait amoureuse d'un vétéran handicapé, après son départ pour la guerre du Vietnam.

Dans les années 1980, le genre romantique a connu un succès particulier aux Oscars, avec Tendres passions (1983) de James L. Brooks, qui traitait des relations entre une mère et une fille, et Souvenirs d'Afrique (1985) de Sydney Pollack, avec Meryl Streep et Robert Redford, dans le rôle d'un couple d'amoureux, composé d'une propriétaire de plantation de café et d'un chasseur charismatique. Parmi les autres films qui ont remporté la bataille des statuettes dorées, citons Yentl (1983), réalisé par Barbra Streisand, avec le rôle d'une femme qui, dans son désir d'étudier la religion, se faisait passer pour un homme, Les Enfants du silence (1986) de Rand Haines, qui racontait l'histoire d'amour d'un professeur et d'une ancienne élève dans un pensionnat pour sourds, et Les Liaisons dangereuses de Stephen Frears (1988), adaptation d'un roman historique sur un vicomte et un marquis qui aimaient jouer avec les sentiments des autres. Un grand succès d'audience a été Dirty Dancing (1987), dans lequel Patrick Swayze et Jennifer Grey jouaient les rôles d'un professeur de danse et, respectiveme’t, d'une jeune fille issue d'une famille conservatrice qui devient inopinément sa partenaire pour un spectacle important. Il convient également de mentionner Falling in Love (1984), le film français Le Grand Bleu (1988) et Potins de femmes (1989), ainsi que certains films romantiques relevant d'autres genres, comme la science-fiction (Starman, 1984), l'aventure (À la poursuite du diamant vert, 1984), les contes de fées fantastiques (Ladyhawke, la femme de la nuit, 1985, Princess Bride, 1987) et les films d'animation (La Petite Sirène, 1989).

Grease (1978)

Grease - Olivia Newton-John, John Travolta

 

Les films romantiques des années 1990

Les plus grands succès romantiques au box-office des années 1990 ont été Ghost (1990) de Jerry Zucker, une histoire récompensée par deux Oscars, avec Patrick Swayze et Demi Moore dans le rôle d'un employé tragiquement décédé, et de sa partenaire, qu'il tente de contacter depuis l'au-delà, et Titanic (1997) de James Cameron, récompensé par onze Oscars, qui, outre le naufrage du célèbre paquebot, racontait l'histoire d'amour entre deux jeunes gens de classes sociales différentes, interprétés par Leonardo DiCaprio et Kate Winslet, et a détenu pendant de nombreuses années, le record du film le plus rentable de tous les temps. Parmi les autres films qui ont eu du succès aux Oscars, citons Le Patient anglais d'Anthony Minghella (1996), un drame romantique de guerre où un soldat blessé racontait, à son infirmière, ses souvenirs de la Seconde Guerre mondiale, la comédie Pour le pire et pour le meilleur (1997) de James L. Brooks, sur la relation entre un bourru colérique et sa serveuse préférée, jouée par Jack Nicholson et Helen Hunt, et Shakespeare in Love (1998) de John Madden, sur l'amour entre le célèbre dramaturge londonien et sa muse. Un autre film qui a suscité un vif intérêt de la part du public a été Bodyguard (1992) de Mick Jackson, avec Whitney Houston et Kevin Costner, qui dépeignait l'histoire d'une chanteuse célèbre et de son garde du corps.

La couleur de la peau était le sujet du drame romantique militant Jungle Fever (1991), de Spike Lee, dans lequel un architecte afro-américain, marié, se lie à sa secrétaire italo-américaine. Un été en Louisiane (1991), de Robert Mulligan, était un film sur le passage à l'âge adulte, la comédie Méprise multiple (1997), de Kevin Smith, était axée sur des thèmes lesbiens, et Rencontre avec Joe Black (1998), de Martin Brest, prouvait que le pouvoir de l'amour entre les personnages principaux, interprétés par Claire Forlani et Brad Pitt, pouvait vaincre la Mort elle-même, incarnée dans l'un d'eux. Dans La Cité des anges (1998) de Brad Silberling, remake libre du film allemand Les Ailes du désir (1987) de Wim Wenders, l'un des personnages principaux est un ange amoureux, tandis que Edward aux mains d'argent (1990) de Tim Burton offrait un protagoniste encore plus étrange, sous la forme d'un homme artificiel doté de lames tranchantes à la place des mains. A noter que Le Temps de l'innocence (1993) de Martin Scorsese, Les Quatre filles du Dr March (1994) de Gillian Armstrong, Raison et sentiments (1995) d'Ang Lee, Emma l'entremetteuse (1996) de Douglas McGrath, Le Choix d'aimer (1991) de Joel Schumacher, Lunes de fiel (1992) de Roman Polanski, Sur la route de Madison (1995) de Clint Eastwood et Lolita (1997) d'Adrian Lyne, entre autres, sont tous basés sur des romans célèbres.

En 1993, l'Oscar du meilleur film en langue non anglaise a été décerné au drame romantique français Indochine (1992), qui racontait l'histoire d'une propriétaire de plantation de caoutchouc dans le Vietnam colonial, qui tombait amoureuse d'un soldat français, lequel tombait à son tour amoureux de sa fille adoptive. Une attention particulière a également été accordée aux films romantiques de Hong Kong, du réalisateur Kar-wai Wong, notamment Chungking Express (1994), Les Anges déchus (1995), Happy Together (1997) et In the Mood for Love (2000), qui dépeignaient l'histoire d'un amour illégitime entre deux personnes, dont les partenaires passaient beaucoup de temps à voyager pour leur travail, et n'avaient d'autre choix que de passer des soirées solitaires dans un appartement partagé. Before Sunrise (1995), un drame romantique, et intimiste, avec Ethan Hawke et Julie Delpy, a été le début d'une expérience remarquable, dans laquelle le réalisateur Richard Linklater s'était concentré sur une rencontre fortuite entre deux personnes et leur journée ensemble, avant de revenir aux mêmes personnages, et aux mêmes acteurs, dans Before Sunset (2004) et Before Midnight (2013), capturant ainsi leur vie ultérieure, à intervalles réguliers, y compris leur vieillissement réel. Entre les mains du réalisateur Baz Luhrmann, Roméo + Juliette (1996) a fait l’objet d’une adaptation, modernisée, de la célèbre tragédie de Shakespeare, tandis que Beaucoup de bruit pour rien (1993), La Nuit des rois (1996) et Le Songe d'une nuit d'été (1999) s'inspiraient également de ses comédies.

Ghost (1990)

Ghost - Patrick Swayze, Demi Moore

 

La renaissance des comédies romantiques dans les années 1990

Le succès du film précité, Quand Harry rencontre Sally (1989), a conduit au début des années 90 à un regain de popularité des comédies romantiques. Celles-ci étaient pour la plupart exemptes des conversations sur le sexe, populaires dans les années 1970 et 1980, et revenaient plutôt à des modèles de genre plus anciens et éprouvés. Pretty Woman (1990), de Garry Marshall, a été un énorme succès avec son histoire d'amour, entre une prostituée et un homme d'affaires millionnaire, qui utilisait le choc de deux personnes de classes sociales complètement différentes, et a fait de Julia Roberts et Richard Gere des stars du genre romantique. En fait, les films avec Julia Roberts figureront parmi les films romantiques les plus rentables de la seconde moitié de cette décennie. Il en va ainsi de Le Mariage de mon meilleur ami (1997), dans lequel elle tentait de courtiser son ancien partenaire, fiancé à une autre femme ; Coup de foudre à Notting Hill (1999), dans lequel un libraire ordinaire, joué par Hugh Grant, tombait amoureux d'elle en tant que star de cinéma, et Just married (ou presque) (1999), dans lequel elle retrouvait Richard Gere dans le rôle d'une femme fuyant à plusieurs reprises son fiancé devant l'autel.

L'un des personnages clés dans l’élaboration finale de Coup de foudre à Notting Hill a été le scénariste, puis réalisateur, britannique Richard Curtis, qui a apporté aux comédies romantiques, un humour anglais sec, des protagonistes maladroits et des personnages secondaires excentriques - par exemple, dans Quatre mariages et un enterrement (1994), de Mike Newell. Par rapport aux décennies précédentes, les années 1990 ont également été caractérisées par la représentation plus fréquente des héroïnes de comédies romantiques, en tant que femmes indépendantes et émancipées qui construisent leur carrière, tout en faisant face à des problèmes relationnels. Par exemple, dans Un Beau jour (1996), Michelle Pfeiffer jouait le rôle d'une architecte et mère célibataire, dans La Famille parfaite (1997), Jennifer Aniston jouait le rôle d'une employée d'une agence de publicité en quête d'avancement professionnel, et dans Ce que veulent les femmes (2000), Helen Hunt était la directrice, et patronne, du protagoniste qui, un jour, commençait à entendre les pensées des femmes qui l'entouraient.

La plus grande concurrente de Julia Roberts, dans les comédies romantiques, était alors Meg Ryan, qui brillait, dans les années 1990, dans des films tels que L'Amour en équation (1994), dans lequel la relation avec son futur fiancé est favorisée par l’entremise d’Albert Einstein lui-même, French Kiss (1995), dans lequel elle rencontrait un charmant escroc, lors d'un voyage à Paris, pour retrouver son amoureux, et Addicted to Love (1997), dans lequel elle faisait face à la fin d'une relation. Ses comédies romantiques les plus célèbres, durant cette période, ont toutefois été celles dans lesquelles elle a été associée à Tom Hanks, d'abord dans Joe contre le volcan (1990), puis dans une paire de films de la réalisatrice, et scénariste, Nora Ephron : Nuits blanches à Seattle (1993), dans lequel ils organisaient une rencontre à l'aveugle le jour de la Saint-Valentin, et Vous avez un message (1998), dans lequel ils incarnaient deux rivaux professionnels s'envoyant anonymement des messages d'amour sur Internet, en ignorant qui en était réellement le destinataire. Sandra Bullock a également souvent joué dans des comédies romantiques, par exemple dans Les Ensorceleuses (1998) et Vent de folie (1999), tandis que dans L'Amour à tout prix (1995), elle trouvait le partenaire idéal, avant de se rendre compte, une fois son rêve réalisé, que le véritable amour l'attendait ailleurs. Parmi les autres actrices populaires de comédies romantiques, citons Drew Barrymore (Demain on se marie, 1998, Collège attitude, 1999), Andie MacDowell (Green Card, 1990, Un jour sans fin, 1993), Cameron Diaz (Mary à tout prix, 1998) et Julia Stiles (10 bonnes raisons de te larguer, 1999).

Quatre mariages et un enterrement (1994)

Quatre mariages et un enterrement - Andie MacDowell, Hugh Grant

 

Les films romantiques du nouveau millénaire

D’entrée de jeu, au début du XXIè siècle, le film romantique français Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (2001) a été une sensation internationale, avec Audrey Tautou dans le rôle d'une serveuse qui décidait d'aider les gens à trouver le bonheur. Un autre film extrêmement populaire a été la comédie musicale Moulin Rouge ! (2001), de Baz Luhrmann, nommée huit fois aux Oscars, dont l'intrigue sur l'amour entre un poète et une courtisane parisienne, était entrecoupée d'extraits de chansons célèbres des décennies passées. Plus tard, la comédie musicale romantique à succès La La Land (2016), raflait six de ses treize nominations aux Oscars, avec son histoire d'un couple amoureux, incarné par Emma Stone et Ryan Gosling, confronté à des rêves ambitieux et à de dures réalités, que son réalisateur Damien Chazelle avait conçu comme un hommage aux comédies musicales de l'époque classique hollywoodienne. The Artist (2011), qui a remporté cinq Oscars, était un autre hommage à Hollywood, cette fois à la fin de l'ère du muet. Les romances historiques Retour à Cold Mountain de 2003 (guerre de Sécession), La Jeune Fille à la perle de 2003 (17e siècle) et Deux soeurs pour un roi de 2008 (16e siècle) étaient encore plus ancrées dans le passé.

Certains drames romantiques ont abordé les relations homosexuelles. Par exemple, les trois films oscarisés Le Secret de Brokeback Mountain (2005), Seule la Terre (2017) et Call Me by Your Name (2017) traitaient de l'union, prudente, d'hommes homosexuels, tandis que La Vie d'Adèle (2013), Carol (2015), Portrait de la jeune fille en feu (2019) et Ammonite (2020), étaient axés sur des thèmes lesbiens. On a également constaté une augmentation du nombre de films romantiques traitant de conditions médicales ou mentales graves, ou de la maladie mortelle de l'un ou des deux personnages principaux, qu'il s'agisse de la leucémie (Le Temps d'un automne, 2002, Now Is Good, 2012), de la maladie d'Alzheimer (N'oublie jamais et A Moment to Remember, tous deux en 2004), du syndrome d'Asperger (Adam, 2009), la maladie de Parkinson (Love, et autres drogues, 2010), la bi-polarité (Happiness Therapy, 2012), la perte soudaine de mémoire (Je te promets, 2012), un accident vasculaire cérébral (Amour, 2012), le cancer (50/50, en 2011, Nos étoiles contraires, en 2014), la paralysie (Avant toi, 2016, Breathe, 2017) et l'allergie au soleil (Midnight Sun, 2018).

Le réalisateur, Joe Wright, a relancé les adaptations romantiques de romans classiques, avec Keira Knightley, et les films Orgueil et préjugés (2005), Reviens-moi (2007) et Anna Karenine (2012), qui ont été suivis, entre autres, par Les Hauts de Hurlevent d'Andrea Arnold (2011), Jane Eyre de Cary Fukunaga (2011) et Gatsby le Magnifique de Baz Luhrmann (2013). D'autres films, basés sur des livres, ont été Loin de la foule déchaînée (2015), de Thomas Vinterberg ; Brooklyn (2015) ; Une vie entre deux océans (2016) et Les Filles du Docteur March (2019), qui partagaient avec Reviens-moi, de Wright, leur conclusion postmoderne métafictionnelle. Certains films romantiques sud-coréens sont également devenus extrêmement populaires, par exemple, My Sassy Girl (2001), Classic (2003), Daisy (2006), Des nouilles aux haricots noirs (2009), The Beauty Inside (2014) et le thriller romantique Mademoiselle (2016).

La La Land (2016)

La La Land - Emma Stone, Ryan Gosling

 

Films romantiques non conventionnels après 2000

De nombreux films romantiques ont enrichi leur intrigue d'éléments non conventionnels ou fantastiques. Par exemple, dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004), le protagoniste faisait effacer les souvenirs de son ex-petite amie ; les protagonistes de Entre deux rives (2006) communiquaient à travers le temps ; et la romance de science-fiction I Origins (2014) interrogeait le motif de la réincarnation. Dans L'Étrange Histoire de Benjamin Button (2008), nommé pour treize Oscars, un couple d'amoureux se débattait avec le vieillissement inverse de l'un d'entre eux, tandis que dans le drame fantastique Adaline (2015), le processus de vieillissement du personnage principal était complètement interrompu. Il y a également eu des films de guerre romantiques (Pearl Harbor, 2001, Australia, 2008, et Alliés, 2016) ; des comédies musicales (A Star Is Born, 2018) ; des films érotiques (La Secrétaire, 2002, Cinquante nuances de Grey, 2015) ; et des contes de fées, en prise de vue réelle (Cendrillon, en 2015 ; La Belle et la Bête, en 2017), et en animation (Les Noces funèbres, en 2005, et Raiponce, en 2010).

Filmé en trois versions, The Disappearance of Eleanor Rigby (2013 et 2014) racontait la même histoire selon deux perspectives différentes. Les personnages de Phantom Thread (2017) construisaient leur relation romantique inhabituelle, entre un créateur de mode et sa muse, sur une dévotion totale et une dépendance et une obsession malsaines. Certains films ont été distingués par leurs décors inhabituels, qu'ils soient exotiques (Mémoires d'une geisha, 2005, Le Voile des illusions, 2006) et dans l'espace (Passengers, 2016), et d'autres, par leur protagoniste non conventionnel : ainsi, par exemple, le protagoniste du conte de fées, Stardust, le mystère de l'étoile (2007), tombait amoureux d'une étoile déchue ; Her (2013) traitait de la relation entre un homme et un système d'exploitation d'intelligence artificielle ; et La Forme de l'eau (2018), qui a raflé quatre de ses treize nominations aux Oscars, traitait de l'étrange romance entre une femme de ménage muette et un monstre amphibie. Le plus grand phénomène à cet égard est resté, toutefois, Twilight (2008), dont l'histoire d'amour entre une lycéenne et un vampire a donné naissance à une série de films fantastiques immensément populaires.

Phantom Thread (2017)

Phantom Thread - Daniel Day-Lewis, Vicky Krieps

 

Les visages des comédies romantiques au XXIe siècle

En ce qui concerne les comédies romantiques, le début du nouveau millénaire a été marqué par les grands succès britanniques qu’ont été Le Journal de Bridget Jones (2001), de Sharon Maguire, avec Renée Zellweger dans le rôle d'une femme trentenaire, avec des kilos en trop et manquant de confiance en elle, qui luttait pour trouver un partenaire, et Love Actually (2003), de Richard Curtis, devenu un classique romantique de Noël. Certaines des actrices établies dans le genre romantique au cours de la décennie précédente, ont continués à être des stars, notamment Jennifer Aniston (2006 : La Rupture ; 2010 : Une famille très moderne), Sandra Bullock (2002 : L'Amour sans préavis ; 2009 : La Proposition), Cameron Diaz (2006 : The Holiday ; 2008 : Jackpot) et Drew Barrymore (2004 : Amour et amnésie), tandis que les acteurs qui sont restés pertinents étaient : Hugh Grant (2002 : Pour un garçon ; 2006 : Le Come-back), Ben Stiller (2000 : Au nom d'Anna ; 2004 : Polly et moi) et Adam Sandler (2002 : Punch-drunk love - Ivre d'amour ; 2004 : Spanglish).

Mais de nouveaux visages ont peu à peu rejoint les anciens, comme Reese Witherspoon (2000 : La Revanche d'une blonde), Anne Hathaway (2001 : Princesse malgré elle), Sarah Jessica Parker (2008 :  Sex and the City - le film), Jennifer Lopez (2001 : Un mariage trop parfait), Kirsten Dunst (2004 : La Plus belle victoire), Katherine Heigl (2009 : L'Abominable vérité), Mila Kunis (2011 : Sexe entre amis) et Emma Stone (2011 : Crazy, Stupid, Love). Les hommes qui ont réussi dans les comédies romantiques ont été John Cusack (Un amour à New York, en 2001), Matthew McConaughey (Comment se faire larguer en 10 leçons, en 2003) et Ashton Kutcher (Sex Friends, en 2011).

Love Actually (2003)

Love Actually - Hugh Grant, Martine McCutcheon

 

Comédies romantiques non conventionnelles après 2000, et lassitude du genre

Alors que le modèle de la comédie romantique classique commençait à s'épuiser, de nombreux cinéastes ont tenté de le faire revivre avec des prémisses ou des thèmes peu familiers. Parmi les grands succès, citons Mariage à la grecque (2002), qui s'inspirait des différences culturelles entre les amoureux, la comédie En cloque, mode d'emploi (2007), qui tournait autour d'une grossesse non désirée, et la comédie musicale Mamma Mia ! (2008), qui reprenait des chansons d'ABBA. Kate & Leopold (2001) et Minuit à Paris (2011) traitait du voyage dans le temps ; Et si c'était vrai... (2005) voyait son protagoniste tomber amoureux du fantôme d'une ancienne locataire décédée ; et la comédie Pénélope (2007) enrichissait l'intrigue romantique avec des éléments de conte de fées. Parmi les innovations, citons également le travail sur le style rétro (Bye Bye Love, de Peyton Reed, 2003), la recherche de nouveaux niveaux de vulgarité et de limites sexuelles (Zack et Miri font un porno, de Kevin Smith, 2008), ou le récit d'histoires d'amour de générations plus âgées, comme, par exemple, Tout peut arriver, de Nancy Meyers, en 2003, et Pas si simple, en 2009.

En dehors des conventions du genre, de nombreuses comédies romantiques ont bricolé le concept de protagoniste. Dans Sans Sarah rien ne va ! (2008), le protagoniste était un individu extrêmement sensible ; dans (500) jours ensemble (2009), c'était un rêveur qui tombait amoureux d'une femme cynique qui refusait fondamentalement de croire à l'existence de l'amour ; et dans la comédie Scott Pilgrim (2010), chargée de culture pop, c'était un geek qui devait se battre pour son élue, avec ses anciens petits amis. Ont également été populaires, les comédies romantiques appelées "bromance", c'est-à-dire des films réalisant certains schémas romantiques, tout en se concentrant sur l'amitié de deux hommes, comme Serial noceurs (2005), SuperGrave (2007) et I Love You, Man (2009).

Dans les années qui suivirent, cependant, la comédie romantique a été en perte de vitesse, et seules les comédies vraiment non conventionnelles, comme celles combinées avec un film d'action (Target, 2012), un thème fantastique sur le voyage dans le temps (Il était temps, 2013), l'horreur (Warm Bodies, 2013), une intrigue homosexuelle (Love, Simon, 2018) ou un thème de Noël (Last Christmas, 2019), ont eu un impact significatif. Parmi les autres films populaires, citons Elle s'appelle Ruby (2012), dans lequel l'héroïne fictive de romans d'amour prenait magiquement vie, sous les yeux de son jeune auteur ; The Big Sick (2017), inspiré d'une romance réelle entre une Américaine et un Pakistanais ; Yesterday (2019), qui se déroulait dans un monde alternatif où les Beatles n'ont jamais existé, et Palm Springs (2020), qui explorait les paradoxes de la boucle temporelle.

(500) jours ensemble (2009)

(500) jours ensemble - Joseph Gordon-Levitt, Zooey Deschanel

 

Séries télévisées romantiques, sitcoms, soap operas et telenovelas

Aux débuts de la télévision, les séries romantiques prenaient souvent la forme de feuilletons, c'est-à-dire de séries aux histoires romantiques ou mélodramatiques simples, dont certaines ont été diffusées pendant plusieurs décennies, donnant naissance à l'expression "série sans fin". Leurs épisodes se construisaient les uns sur les autres, se déroulaient dans les mêmes décors et mettaient en scène, au fil des ans, de nombreux personnages, le plus souvent liés par des liens familiaux, amicaux ou professionnels. Parmi les séries les plus anciennes, citons Haine et passion (1952-2009), As the World Turns (1956-2010), Coronation Street (depuis 1960), Alliances & trahisons (depuis 1963), Des jours et des vies (depuis 1965), La Force du destin (1970-2011), Les Feux de l'amour (depuis 1973) et Amour, gloire et beauté (depuis 1987). Parmi les autres séries populaires de longue durée, citons La Croisière s'amuse (1977-1987), qui traitait des romances des passagers d'un bateau de croisière de luxe, Dallas (1978-1991), qui tournait autour des riches membres de la famille du fondateur d'une compagnie pétrolière, et Falcon Crest (1981-1990), qui se concentrait sur une famille possédant un domaine viticole.

En revanche, les mini-séries et les feuilletons télévisés britanniques basés sur les romans de Jane Austen, qui existaient déjà dans les années 1950 (deux versions de Orgueil et préjugés ayant été réalisées, en 1952 et 1958), étaient plus dignes d'intérêt sur le plan artistique. Cette tendance a continué à être populaire à la télévision dans les années 1960 et 1970 (Orgueil et préjugés, en 1967 ; Persuasion, en 1971 ; et Emma, en 1972) et s'est poursuivie dans les décennies suivantes (Orgueil et préjugés, en 1980 et 1995 ; Mansfield Park, en 1983 ; Raisons et Sentiments, en 2008 ; Emma, en 2009).

Les années 1990 ont vu la création de plusieurs séries, qui reprenaient la formule du feuilleton, mais s'adressaient principalement à un public jeune et adolescent. La série pionnière en la matière était Beverly Hills (1990-2000), dont les protagonistes étaient des lycéens séduisants, issus de familles aisées, qui vivaient ensemble leurs premiers amours, leurs ruptures et autres événements. Parmi les autres séries basées sur un principe similaire, citons Melrose Place (1992-1999) ; et That '70s Show (1998-2006), qui, outre le cadre scolaire, reposait également sur un style rétro ; suivies plus tard par Newport Beach (2003-2007) et Gossip Girl (2007-2012). Dans les années 1990, il y a également eu de nombreuses telenovelas (l'équivalent latino-américain des feuilletons), notamment au Venezuela (Kassandra, 1992), en Argentine (Wild Angel, 1998-1999) et au Mexique (Esmeralda, 1997, Rosalinda, 1999, et When You Are Mine, 2001-2002). Certaines séries télévisées traitaient également de questions liées aux relations et aux partenaires, notamment Friends (1994-2004) et Sex and the City (1998-2004), et d'autres, plus tardives, comme How I Met Your Mother (2005-2014), The Big Bang Theory (2007-2019) et Modern Family (2009-2020), tandis que Gilmore Girls (2000-2007) abordait les problèmes relationnels du point de vue de deux femmes, une mère et sa fille précoce.

Parmi les autres succès notables après 2000, citons les séries dramatiques romantiques Grey's Anatomy (depuis 2005) et The L Word (2004-2009), ainsi que les séries romantiques fantastiques True Blood (2008-2014) et The Vampire Diaries (2009-2017). Parmi les séries de comédie-romance qui ont réussi à s'imposer, citons Lovesick (2014-2018), Insecure (depuis 2016), Love (2016-2018) et You're the Worst (2014-2019), qui brisait le genre de manière sarcastique. Un certain nombre de séries romantiques sud-coréennes ont également gagné des fans, comme Full House (2004), You're Beautiful (2009), You are My Destiny (2014), My Secret Romance (2017), Crash Landing on You (2019-2020) et Love Alarm (2019).

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