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Critiques (2 769)

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Champions (2023) 

français Un grand Woody Harrelson, une Kaitlin Olson très stylée, et une réplique drôle et pertinente que je n’avais (naturellement) jamais encore entendue dans un film américain. Le reste n’est constitué que des clichés les plus éculés des films sportifs plein de bons sentiments, présentés dans un scénario médiocre. Mais que pouvait-on attendre de plus de la part de Farrelly ?

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Oppenheimer (2023) 

français Christopher Nolan, dans son film le plus mature et le moins facile d’accès pour le public, étonne et stupéfie les spectateurs de tous niveaux d’intelligence et d’éducation avec trois heures de discours sur la physique nucléaire et la politique. Il faut bien s’incliner. Filmer en 57 jours une mosaïque d’événements aussi concentrée, interprétée avec autant de justesse, riche en informations et assemblée de manière aussi élaborée, et qui ne perd pas un instant de son intérêt ou de sa crédibilité sur le plan historique, relève de la maîtrise cinématographique. Le fait que Nolan ait été aidé dans sa tâche par un sujet qui préoccupe et terrifie chacun d’entre nous n’est pas une raison. Quel autre réalisateur aurait pu insuffler plus de dynamisme à une telle histoire ? L’intensité et l’urgence de la narration du film sont une fois de plus renforcées par la bande originale, mixée à grand renfort de vacarme par le magicien Ludwig Göransson (Tenet), et dont l’originalité et la créativité jusque dans les moindres détails font une œuvre à part entière, digne d’admiration. La stylisation des personnages, le montage, le casting d’acteurs que l’on ne s’attendrait pas à trouver ici et qui pourtant s’intègrent parfaitement (Benny Safdie assure) sont brillants. Et ces deux scènes clés, construites à partir d’éléments cinématographiques de base et sans recours au numérique, sont un véritable régal. Immédiatement après la fin du film, j’ai éprouvé des sentiments mitigés, car je m’attendais à quelque chose de différent, comme peut-être chacun d’entre nous. Mais avec le temps, Oppenheimer m’a séduit et je suis heureux que Nolan l’ait fait « à sa façon ».

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Barbie (2023) 

français L’exploration du monde réel par les personnages issus du monde de Barbie est intéressante, originale et laisse augurer d’une satire intelligente, fraîche et inédite des pseudo-problèmes de la société (occidentale) contemporaine. Mais le « conflit des sexes » qui s’ensuit et la solution puérile à laquelle le film a recours gâchent tout le potentiel de ce qui précède. Dommage. Même l’équilibre entre un divertissement pour enfants et pour adultes ne fonctionne pas : il ne s’agit pas du tout ici d’un film pour enfants. Mais réjouissons-nous qu’après la pandémie, le public revienne en nombre dans les salles de cinéma. Pour cela, on peut remercier Barbie. Et bravo à l’auteur de l’idée marketing géniale du « Barbenheimer », même si l’équipe qui travaille dur autour de Tom Cruise ne méritait pas que M:I-7 s’en trouve ainsi éclipsé.

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Indiana Jones et le Cadran de la Destinée (2023) 

français La distribution des acteurs et la partition musicale de John Williams sont réjouissantes, Harrison Ford est rajeuni de façon remarquable, et la surprise du dénouement final est plus crédible que les absurdités d’extraterrestres du film précédent. Mais l’omniprésence du numérique, où même le tuk‑tuk circulant dans les étroites rues marocaines n’est pas réel, est quelque chose que JE NE VEUX PAS dans un film d’Indiana Jones, parce que j’ai fait l’expérience de la trilogie d’origine et que je l’aime toujours pour son inventivité et son honnêteté. Cette routine dans laquelle les réalisateurs n’ont pas besoin de se montrer créatifs sur le plan cinématographique, parce que la post-production en images de synthèse fait tout pour eux, est tout à fait à l’opposé de l’approche originale de Spielberg. Le potentiel de chaque scène en souffre.

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Mission : Impossible - Dead Reckoning Partie 1 (2023) 

français En première impression, un volet un peu anémique de la série qui, malgré sa durée la plus longue, offre moitié moins d’attraits que les meilleurs des épisodes précédents. La poursuite en voiture à Rome n’a rien de révolutionnaire et la scène du train est une redite du premier Mission impossible, avec en prime une version modifiée de la scène la plus palpitante du Monde Perdu de Jurassic Park. MAIS ! Lors d’un second visionnage, Dead Reckoning, Partie 1 est l’épisode qui m’a le plus diverti de tous les volets de la série grâce à son intrigue : la parfaite actualité du sujet avec la menace de l'intelligence artificielle ; la constellation de personnages tirés des précédents volets, y compris Kittridge du premier film ; Gabriel, le nouveau méchant ultime qu’Ethan Hunt a deux fois plus de raisons de haïr plus que tout au monde ; l’émotion sincère de la scène sur le pont Conzafelzi de Venise ; la nouvelle beauté Hayley Atwell, parfaitement assortie à Tom Cruise sur le plan de l’alchimie à l’écran ; et de nombreux détails pleins d’humour et d’imagination venant agrémenter les scènes qui semblent au premier abord moins innovantes – l’aéroport, la poursuite à Rome, l’incorporation du célèbre saut en moto dans la scène du train, et le final cinématographiquement quasi-organismique, qui transforme la scène du Monde perdu citée plus haut en un authentique frisson de film à grand spectacle… Et nous n’en sommes qu’à la moitié du film ! Si la deuxième partie monte en puissance comme Cruise et McQuarrie savent qu’elle doit le faire, Dead Reckoning deviendra l’épisode alpha de la franchise et lui donnera peut-être une nouvelle direction pour une livraison en plusieurs parties des futures missions impossibles d’Ethan Hunt. La nouvelle selon laquelle Tom Cruise prévoit de les tourner jusqu’à l’âge de 80 ans m’a absolument ravi.

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Tyler Rake 2 (2023) 

français Un tas de clichés scénaristiques dans une histoire simple digne des années 80, avec une bonne dose d’action énergique et bien réalisée. La scène de l’évasion de prison, composée de plans longs, dure 21 minutes bien remplies ! Par la suite, malheureusement, on ne trouve rien de comparable.

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Tetris (2023) 

français La naïveté est ici sans importance, elle fait partie du jeu. Et Tetris parvient à divertir, à incorporer avec goût des références à la culture populaire tout en préservant la clarté d’une trame scénaristique plutôt sophistiquée. Une sorte de Free Guy pour un public plus adulte, mais pas conservateur – d’autant plus si vous vous intéressez au business et à l’histoire qui entourent la genèse de ce phénomène du jeu vidéo. Le film est sorti en VOD en même temps que Air de Ben Affleck, une « aventure entrepreneuriale » assez différente mais tout aussi réussie qui a pour cadre la même époque.

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Úsvit (2023) 

français Pour un réalisateur de 29 ans, ce film est une entreprise extrêmement ambitieuse, avec des moments intimistes et forts sur un sujet inédit, délicat sur le plan social. Úsvit fonctionne à merveille, avec son message intemporel sur l’incurable étroitesse d’esprit de la société, ses préjugés et son intolérance à l’égard de tout ce qui est différent. Cependant, le film ne conviendra pas à tout le monde du fait de la juxtaposition des différentes intrigues secondaires (la relation problématique entre la protagoniste et son mari carriériste, la figure troublante d’un officier du contre-espionnage) ou parce qu’il se déroule dans un microcosme industriel à la « Bata ». Pourtant, c’est cet univers qui ajoute à l’attrait du film pour le public et à l’ancrage historique du récit, pour mieux en souligner l’idée. Et avec des décors de studio joliment stylisés au premier plan de la chaîne de montagne des Hautes Tatras, cela ajoute également au caractère esthétique de cette parabole artistique. L’œuvre n’est certes pas complètement aboutie dans tous ses détails, mais il s’agit sans aucun doute d’un film que la plupart des cinéastes tchèques n’oseraient pas réaliser. Matěj Chlupáček est vraiment dans un autre monde et si dans les dix prochaines années il parcourt le même chemin qu’entre Bez doteku et Úsvit, le public sera debout à Cannes et à Venise pour y applaudir son troisième long-métrage. [Festival du film de Karlovy Vary]

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Le Règne animal (2023) 

français Lorsque les productions européennes s’essaient au film de genre intégrant des éléments de fantastique ou de science-fiction, le résultat est rarement au rendez-vous. Le Règne animal échappe de peu à ce travers. Il n’explique pas les raisons de la transformation des humains en créatures animales, et au lieu d’être intéressant, il est d’une naïveté risible. De plus, avec son caractère prévisible et son intrigue stéréotypée, il n’a pas la touche artistique qui fait le succès de la « parabole animale » suédo-norvégienne Border. [Festival du film de Karlovy Vary]

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Les Feuilles mortes (2023) 

français Une vision fraîche et comique de la Finlande, par un auteur classique qui n’a toujours pas perdu une once de son talent narratif. L’ère du féminisme lui fournit au contraire une nouvelle histoire bien à propos sur les « gros durs » finlandais. Des dialogues absurdes avec un humour pince-sans-rire au rythme soutenu, un style rétro traditionnel (intérieurs, costumes) doublé de reportages radiophoniques sur la guerre en cours en Ukraine, et des affiches de cinéma, parce que Kaurismäki aime le cinéma. Un magnifique clin d’œil cinématographique au « cousin » Jarmusch. La durée réduite des Feuilles mortes est une véritable révélation au milieu des films actuels et confirme à quel point Kaurismäki reste fidèle à lui-même. [Festival du film de Karlovy Vary]