claudel

Ah là là, mais pourquoi je m’acharne toujours comme un idiot à regarder ce genre d’histoires de guerre stupides où les Américains, seuls héros sur Terre, combattent sans relâche sous les couleurs de leur drapeau ? Bon, c’est ma faute et rien ne sert de me plaindre. Je ne vais pas non plus m’étendre comme avec American Sniper, parce qu’ici, au lieu d’Arabes, ce sont des Allemands et que ceux-ci sont dépeints comme désespérés, lâches, bêtes ou sournois, tandis que l’équipage du tank quasi indestructible ne ferait pas le poids face à une bande de canailles rencontrée au hasard d’une rue glauque américaine. Brad Pitt, avec sa coupe de cheveux bizarrement actuelle, semble avoir oublié qu’il ne joue plus dans Inglourious Basterds et puis je ne vois pas trop quel est pour lui l’intérêt d’incarner un enfoiré aux cheveux bien coiffés qui tue de l’Afrique à l’Allemagne. D’après moi, le seul point positif de tout le film, c’est Logan Lerman. Son personnage m’a beaucoup parlé au cours des quatre-vingt-dix minutes et c’est un acteur qui m’est sympathique plus ou moins dans tous les rôles. Pour être critique, il me faut reconnaître que la scène avec les trois chars contre un était bien faite et efficace. Et si je veux ne plus devoir mettre de « Navet ! » à l'avenir, je devrais sérieusement envisager de boycotter ce genre de lavage de cerveau américain héroïque et glorifié.

L'Irlande est un pays imprégné de légendes et d'histoires mystérieuses et ça transparaît bien dans ce film d'animation. Un film beau, agréable et visuellement intéressant. Dommage que je l’aie vu dans sa version doublée ; les voix de B. Gleeson et de L. Hannigan auraient encore intensifié l’expérience.

Vybíjená est mon livre préféré et, à mes yeux, le meilleur que Viewegh a écrit. J’ai toujours imaginé que celui-ci serait très difficile à filmer et j’attendais l’occasion de pouvoir demander à l’auteur en personne ce qu’il en pensait. Et l’improbable s’est produit. En voyant les premières bandes-annonces, j’étais très sceptique, parce que je voyais comme une erreur le fait d’avoir recruté la quasi-totalité du casting de Partička. Le scepticisme m’est resté pendant à peu près la moitié du film, mais ensuite, il s’est en quelque sorte évaporé. Je pourrais concevoir une meilleure distribution, mais ce n’est finalement pas si désastreux. Surtout, il me faut saluer le choix de Simona Babčáková pour le rôle de Hujerová, parce que, même en passant toute la Tchéquie au peigne fin, on n'aurait pas trouvé mieux qu'elle. De même, le duo Krainová-Bartošová était une bonne idée. Petr Nikolaev, lui, ne m’a encore jamais déçu et ça vaut aussi pour Vybíjená. Il s’avère que ça reste infilmable pour moi, mais j’apprécie l’effort et l’ambiance douce-amère qui imprégnait le livre et a pu être transposée au film. Ce n’est pas un pur quatre étoiles, mais compte tenu de l’évaluation globale excessivement critique que l’on trouve ici, je relève délibérément le niveau. De plus, la comparaison avec Andělé všedního dne m’est venue à l’esprit et, dans ce contexte, Nikolaev l’emporte d’un – gros – poil. Un décompte sportif donnerait un score de deux-zéro pour un match Nikolaev-Nellis sur les trois dernières années.

Ce film ne peut être qualifié que de beau, car on n’y trouve aucun véritable conflit, ce qui correspond au fait qu’il se base sur les mémoires de Jane Hawking, une femme qui, semble-t-il, était douce et gentille. Eddie Redmayne livre une prestation digne d’un Oscar et il mérite vraiment une statuette. L’histoire ne lasse pas et a un bon tempo général, mais je n’ai pas pu éviter de percevoir le tout comme une variation et combinaison de films comme Un Homme d’exception, Imitation Game ou encore My Left Foot. Cela dit, Une merveilleuse histoire du temps est un baume pour l’âme comparé à des concurrents tels qu’American Sniper ou Foxcatcher.

En regardant Lincz, une seule chose m’est venue à l’esprit : la célèbre citation qui dit que « la justice de la loi, c'est chier par le trou de la serrure ». C'est précisément à cause de gens comme l’était le procureur de district que je ne pourrais pas travailler au barreau ou au ministère public. Ces gens n’affichent généralement pas la moindre émotion et ne font que citer des paragraphes et faire les malins en jonglant avec le droit et les lois. Pouah ! Ce drame déprimant se déroule dans un espace très petit – physiquement et temporellement – et ne peut laisser le public indifférent. Je ne devrais sans doute pas le répéter sans arrêt, mais les cinéastes polonais sont, somme toute, épatants !

Si l'année 2014 s’est montrée avare en performances masculines fortes pour les rôles principaux dans le cinéma tchèque, en ce mois de mars 2015, on peut directement en mentionner deux : à côté de Matěj Hádek, Karel Roden excelle dans Fotograf. C’est très bien filmé et joué, Karel Roden est habilement secondé par Marie Málková et la performance de Zuzana Vejvodová dans son rôle secondaire mérite également d'être saluée. Alors, le tout est peut-être un peu long à mon goût, mais je ne me suis certainement pas ennuyé. La connexion Pavlásková-Roden fonctionne bien et continuera probablement à bien fonctionner – Roden jouera sûrement le rôle de Zuckermann dans Pražské orgie de Roth, si, du moins, il n'y a pas de problème d'âge.

Il est presque incroyable que le réalisateur de Joe contre le volcan ait sorti quelque chose d'aussi brillant et intemporel que Doute ! En fait, ça dépasse l’entendement ! Et puis, même si j’avais tout oublié du contenu du film, je garderais pour toujours en mémoire la scène finale – une scène qui peut être transposée à nombre de moments et de circonstances de la vie. Eh oui, le doute est l’un des sentiments les plus terribles qu’une personne puisse éprouver !

Les comédiens ont fait fort une fois encore et leur jeu est expressif, extrême… Comme on dit au foot, « un théâtre total ». Du côté formel et pour respecter les traditions du théâtre Komedie, c’est encore une fois peu conventionnel et original. Mais, contrairement à Spílání publiku, Antiklimax ne m’a pas plu. Il se peut qu’il nécessite une plus grande concentration et un état d’esprit différent que quand je l’ai regardé.

Un film bizarre et assez triste et déprimant qui me donne le mal à l’âme. Eduardo Noriega assume son rôle sérieux comme un as. Les personnages féminins sont, eux aussi, tous joués avec brio et leurs destins sont plus que touchants. C’est que les Espagnols savent y faire avec ce genre de drame-thriller à énigmes ! Je ne suis pas si sûr qu'il mérite beaucoup d’étoiles, mais il y a quelque chose de fort qui émane de ce film et, côté forme, Le Pacte du mal s’en sort haut la main également.

Christian Petzold est un réalisateur remarquable, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Sur le plan de la forme, Phoenix est superbement abouti, mais par rapport à son contenu, il ne m’a absolument pas satisfait. Il est possible que j’aie vu le film dans un état d’esprit inapproprié, les drames intimistes n’étant pas un genre qu’on peut regarder n’importe quand et en toute circonstance. Je suis d’accord avec le fait que Nina Hoss est excellente une fois de plus sous la direction de Petzold. Certaines prises sont de véritables pépites, le final est grandiose, mais ça ne m’a pas empêché de m’ennuyer pendant un bon moment et d’anticiper impatiemment l’intrigue. Dommage. Et Barbara m’a procuré une expérience plus forte.