claudel

Un rôle classique pour Liam Neeson. Un jour, je m'amuserai à compter le nombre de fois où il a joué les solitaires déchirés, les alcooliques ou les (ex) flics. Peu importe, il me plaît à tous les coups. Mais ce film est assez spécifique. Il dégage une ambiance particulière et je me permettrais même de le qualifier de film noir moderne. Le problème réside dans son scénario squelettique qui le fait traîner en longueur et manquer d’entrain. Je lui mets pile-poil trois étoiles, ce qui est peu pour Liam Neeson.

Un film visuellement charmant, mais extrêmement creux quant à son contenu. Un genre de « Boredom in Canada » que je n’étais pas d’humeur à regarder. En plus, quand on est enrhumé et qu’on a l’impression que notre nez va exploser et qu’on s’inquiète à l’idée de déranger toute la salle avec des reniflements intempestifs, l’expérience de la séance ne peut qu’en être affectée. Pour un amateur d’histoires comme je suis, Tu dors Nicole est globalement dépourvu d’histoire et de fil rouge. Les personnages survivent, traversent leurs vacances barbantes, s’expriment dans des dialogues plats… De temps en temps, cette morosité ambiante est ponctuée de quelque bizarrerie : un homme grassouillet, un conducteur qui endort un bébé ou encore un ado mutant – de loin le personnage le plus drôle de tout le film. Et si vous êtes francophile, l’effroyable français canadien que vous entendrez vous fera dresser les cheveux sur la tête !

Un film très étrange qu’il est vraiment difficile d’évaluer et de critiquer. Je m’attendais à quelque chose de complètement différent. La première demi-heure m’a semblé vive et prenante, m’inspirant de la curiosité par rapport au passé des personnages. Mais ensuite, les choses ont progressivement pris une autre tournure qui n’était plus tellement à mon goût et me laissait perplexe. Je comprends tout à fait pourquoi il est si important, pour les Polonais, de tourner des films ayant ce type de thème. Moi, en tout cas, le résultat ne m’a pas plu du tout, y compris le dénouement et le final. C’est certainement un film de qualité, mais ce n’était simplement pas ma tasse de thé.

Mesdames et Messieurs, mon cœur à moitié slovaque est comblé de joie, car la Télévision slovaque a filmé l’une des meilleures séries de ces cinq dernières années ! Cette série, qui se déroule dans les décors d’une habitation sociale, n’est pas ce qu’il y a de plus séduisant et n’a pas vocation à attirer des millions de spectateurs dans les salles, mais elle n’en est que plus intéressante pour qui est lassé, frustré, déçu ou désespéré face à l’offre commerciale proposée à la télé. Très soigné, le scénario nous sert graduellement les étapes importantes de la vie des différents protagonistes, sans déraper vers les clichés pathétiques et autres platitudes. Pendant toute la durée, notre cœur bat au rythme des tristes destins et du panel presque exhaustif de phénomènes sociopathologiques qui touchent la société. Dans ce contexte, je me suis spécialement pris de sympathie pour pas mal de personnages, leur souhaitant qu’ils puissent se tailler une part de bonheur dans la vie. La grande découverte pour moi, c’est Gabriela Marcinková. À côté de son charme considérable, elle joue magnifiquement et a magistralement interprété l’un des rôles principaux. Le sympathique Peter Kočiš m’a grandement surpris lui aussi ; je ne l’aurais pas imaginé dans un rôle de méchant aussi odieux, mais il a vraiment assuré. Impossible aussi d’oublier la superbe chanson-thème de Sima Martausová, tout à fait de circonstance. Je n'ai rien à reprocher à cette série, je lui mets par conséquent la note maximale et la place dans mon top dix. D’un point de vue masculin, je me permettrai juste de signaler que dans le générique de début, il n’y a que des femmes. Ce n’est pas grave en soi, mais à tout le moins, Ondřej Daniš et les deux Vladimír, qui sont irremplaçables dans la série, auraient convenu au générique également. Ce n’est pas une plainte, juste un petit soupir.

Pour ça, les Français sont sacrément doués ! Une comédie triste avec des éléments dramatiques et un puissant message social en filigrane, c’est un genre dans lequel les Français excellent et ont quelques longueurs d’avance par rapport aux autres. Le duo Toledano-Nakache croise à nouveau la route d’Omar Sy et réitère ici son succès avec l’approbation tant de la critique que du public. Ne sachant pas du tout à l’avance de quoi le film allait traiter, j’ai bêtement supposé – et pendant bien cinq minutes – que ça allait porter sur la danse. Ça ne m’aurait pas dérangé, mais l’histoire d’un immigré sénégalais du nom de Samba m’a suffisamment ému et comblé par la qualité de la performance de ses acteurs et par les blagues loufoques que faisait çà et là un Tahar Rahim qui est d’habitude très sérieux. Et quand vous regardez ce film avec des gens que vous aimez, le moment passé n’en est que plus intense. Une fois de plus, je n’ai pas été déçu par ma « nation filmique » préférée.

Une comédie que j’ai involontairement vue trois ou quatre fois quand j’étais gamin, mais même avec le recul du temps, il me faut reconnaître qu’elle était chouette, marrante et aussi réellement romantique. De plus, Gérard Depardieu était encore assez en forme, à l’époque !

Ah là là, mais pourquoi je m’acharne toujours comme un idiot à regarder ce genre d’histoires de guerre stupides où les Américains, seuls héros sur Terre, combattent sans relâche sous les couleurs de leur drapeau ? Bon, c’est ma faute et rien ne sert de me plaindre. Je ne vais pas non plus m’étendre comme avec American Sniper, parce qu’ici, au lieu d’Arabes, ce sont des Allemands et que ceux-ci sont dépeints comme désespérés, lâches, bêtes ou sournois, tandis que l’équipage du tank quasi indestructible ne ferait pas le poids face à une bande de canailles rencontrée au hasard d’une rue glauque américaine. Brad Pitt, avec sa coupe de cheveux bizarrement actuelle, semble avoir oublié qu’il ne joue plus dans Inglourious Basterds et puis je ne vois pas trop quel est pour lui l’intérêt d’incarner un enfoiré aux cheveux bien coiffés qui tue de l’Afrique à l’Allemagne. D’après moi, le seul point positif de tout le film, c’est Logan Lerman. Son personnage m’a beaucoup parlé au cours des quatre-vingt-dix minutes et c’est un acteur qui m’est sympathique plus ou moins dans tous les rôles. Pour être critique, il me faut reconnaître que la scène avec les trois chars contre un était bien faite et efficace. Et si je veux ne plus devoir mettre de « Navet ! » à l'avenir, je devrais sérieusement envisager de boycotter ce genre de lavage de cerveau américain héroïque et glorifié.

L'Irlande est un pays imprégné de légendes et d'histoires mystérieuses et ça transparaît bien dans ce film d'animation. Un film beau, agréable et visuellement intéressant. Dommage que je l’aie vu dans sa version doublée ; les voix de B. Gleeson et de L. Hannigan auraient encore intensifié l’expérience.

Vybíjená est mon livre préféré et, à mes yeux, le meilleur que Viewegh a écrit. J’ai toujours imaginé que celui-ci serait très difficile à filmer et j’attendais l’occasion de pouvoir demander à l’auteur en personne ce qu’il en pensait. Et l’improbable s’est produit. En voyant les premières bandes-annonces, j’étais très sceptique, parce que je voyais comme une erreur le fait d’avoir recruté la quasi-totalité du casting de Partička. Le scepticisme m’est resté pendant à peu près la moitié du film, mais ensuite, il s’est en quelque sorte évaporé. Je pourrais concevoir une meilleure distribution, mais ce n’est finalement pas si désastreux. Surtout, il me faut saluer le choix de Simona Babčáková pour le rôle de Hujerová, parce que, même en passant toute la Tchéquie au peigne fin, on n'aurait pas trouvé mieux qu'elle. De même, le duo Krainová-Bartošová était une bonne idée. Petr Nikolaev, lui, ne m’a encore jamais déçu et ça vaut aussi pour Vybíjená. Il s’avère que ça reste infilmable pour moi, mais j’apprécie l’effort et l’ambiance douce-amère qui imprégnait le livre et a pu être transposée au film. Ce n’est pas un pur quatre étoiles, mais compte tenu de l’évaluation globale excessivement critique que l’on trouve ici, je relève délibérément le niveau. De plus, la comparaison avec Andělé všedního dne m’est venue à l’esprit et, dans ce contexte, Nikolaev l’emporte d’un – gros – poil. Un décompte sportif donnerait un score de deux-zéro pour un match Nikolaev-Nellis sur les trois dernières années.

Ce film ne peut être qualifié que de beau, car on n’y trouve aucun véritable conflit, ce qui correspond au fait qu’il se base sur les mémoires de Jane Hawking, une femme qui, semble-t-il, était douce et gentille. Eddie Redmayne livre une prestation digne d’un Oscar et il mérite vraiment une statuette. L’histoire ne lasse pas et a un bon tempo général, mais je n’ai pas pu éviter de percevoir le tout comme une variation et combinaison de films comme Un Homme d’exception, Imitation Game ou encore My Left Foot. Cela dit, Une merveilleuse histoire du temps est un baume pour l’âme comparé à des concurrents tels qu’American Sniper ou Foxcatcher.