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Critiques (2 757)

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Pour l'éternité (2019) 

français Les films dans lesquels des personnages qui s’ennuient se lamentent sur leur vie ne me touchent pas particulièrement en termes de contenu, mais la conception visuelle de Roy Andersson me divertit une fois de plus, avec ses détails espiègles et l’équilibre général de tous les éléments de l’image, que ce soit le cadrage esthétique, les maquillages, les expressions des personnages et la palette de couleurs, où le bleu pâle est le plus vif. Ce qui est aussi synonyme de froideur.

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Copenhagen Cowboy (2022) (série) 

français Un véritable « freak show » multiculturel de crapules et une justicière virginale qui vient y rétablir l’équilibre. Un assemblage impressionnant des marques de fabrique de Refn, qui se déroule non pas comme on s’y attendrait ou comme on le voudrait, mais au gré de l’imagination du réalisateur. Les trois premiers épisodes mettront votre patience à l’épreuve. Ils ne font qu’entrecouper les histoires moyennement divertissantes des mafias albanaise et chinoise avec les scènes absurdes d’une famille danoise aristocratique dans un château. Les bouchers Milo et Radovan de Pusher démarrent le quatrième épisode par un changement de décor bienvenu vers Copenhague, et de retour au château, nous avons droit à une bizarrerie chauviniste à l’humour noir raffiné, dans laquelle Refn fait lui-même une apparition. Par son méta-symbolisme et son dénouement insatisfaisant, la série nous promet des lendemains de bande dessinée. Si quelqu’un est prêt à les financer. Je serais bien surpris.

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Les Banshees d'Inisherin (2022) 

français Je m’attendais à un dénouement plus intéressant et encore plus dramatique, mais Les Banshees d’Inisherin reste une excellente étude de personnages non conventionnels aux prises avec un conflit non conventionnel, dans un cadre non conventionnel et très atmosphérique. Il s’agit d’un film tragicomique et imprévisible, dont les actions et les réactions sont déterminées par deux villageois incompatibles qui vivent au bout du monde et y gaspillent leur vie de manière passive. La première moitié est magistralement écrite et réalisée. Mais la question de savoir comment le problème sera résolu y est plus divertissante que ne le sera la résolution elle-même dans la seconde moitié. Colin Farrell est à nouveau excellent et Carter Burwell (le compositeur attitré des frères Coen) est formidable, tout comme le décor, qui constitue en lui-même un autre personnage important du film.

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The Wonder (2022) 

français Tout le film se résume à expliquer pourquoi l’enfant, qui meurt de faim, ne veut pas manger. Et il n’y a pas de mystère. Le sujet est peu excitant, plutôt banal, mais il finit par faire sens d’un point de vue dramaturgique, même si cela reste léger pour le spectateur. Le film est basé sur un roman que les réalisateurs n’ont pas souhaité mettre à niveau pour son adaptation au cinéma. Florence Pugh est bonne dans son rôle, comme d’habitude, mais on lui donne plus à faire ailleurs.

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Meurtres sans ordonnance (2022) 

français Eddie Redmayne ferait un excellent Hannibal Lecter jeune. Il est capable de jouer non seulement la souffrance larmoyante, mais aussi le trouble inquiétant. Le film est cependant médiocre. Le sujet est intéressant et fait froid dans le dos, puisqu’il s’agit d’une histoire vraie, mais il est dramatiquement sous-développé pour un long métrage. La tonalité sombre et le cadre stérile de l’hôpital fonctionnent sur le plan de l’atmosphère, mais pour que nous soyons affectés par la résolution du problème par Jessica Chastain, il faudrait que la relation psychologique entre elle et Redmayne soit définie différemment, de manière plus profonde.

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Bones and All (2022) 

français Luca Guadagnino comble une lacune dans le cinéma. Bones and All présente une analyse intimiste de la vie marginale de personnages qui sont dépendants de la consommation de chair humaine. Il décrit l’existence de ces individus désespérés vivant à la périphérie de la société comme une paraphrase du thème fantastique du vampire. Le film traite du besoin de dissimuler sa propre personnalité, de la recherche d’une histoire familiale pour mieux se comprendre et comprendre sa place dans le monde. Mais il s’agit aussi d’une romance fragile sur l’importance de rencontrer l’âme sœur. Bones and All contient des scènes plus terrifiantes et plus sanglantes que ce à quoi on pourrait s’attendre dans le cadre d’une distribution mondiale avec une orientation artistique et Timothée Chalamet au générique. Le grand public trouvera le film répugnant au point de ne pas pouvoir le regarder, bien que l’intrigue soit celle d’un « road movie » classique avec un élément relationnel et un dénouement qui relève des clichés du genre. Je lui accorde une quatrième étoile pour son audace à raconter, sous une forme artistique, une histoire ayant trait aux plus grands tabous de la société, ainsi que pour la brillante distribution de Mark Rylance. Sur le plan émotionnel cependant, le film m’a laissé complètement froid et incapable de sympathiser avec les personnages de quelque manière que ce soit.

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Les Nuits de Mashhad (2022) 

français Inspiré de faits réels, Les Nuits de Mashhad est une histoire iranienne comme les Iraniens eux-mêmes n’en filmeraient jamais. La protagoniste est une courageuse journaliste athée qui subit le mépris condescendant du chef de la police lorsqu’elle le repousse poliment. La traque d’un tueur en série qui s’en prend à des prostituées n’est que le premier acte, suivi d’une réflexion sur la mentalité iranienne dominée par le pouvoir de la foi. En effet, un nombre important d’Iraniens considèrent que « nettoyer les rues des prostituées » est une activité pieuse. La figure centrale du récit et le personnage dépeint de la manière la plus complexe est le meurtrier, un bon père de famille qui agit en toute bonne foi. Il s’agit d’un drame brillant à multiples facettes qui dépasse de loin les possibilités thématiques des films de genre occidentaux similaires et qui n’a pas besoin d’interludes artistiques abstraits pour captiver même le spectateur le plus exigeant.

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Long Weekend (1978) 

français Une version australienne du film Délivrance, dans laquelle les adversaires ne sont pas des villageois malveillants, mais une faune tropicale sauvage. Les deux protagonistes traversent une crise conjugale et se trouvent dans une situation qui ne leur convient pas vraiment. Les animaux n’aident pas, mais l'ennemi principal des personnages, c’est eux-mêmes et leur état psychologique instable. Un thriller atmosphérique, étonnamment efficace étant donné le peu qui s’y passe et l’espace dans lequel il se déroule. Les cris des animaux, l’inconfort du camping, la magie oppressante de la nuit noire... À mesure que le temps passe, la réalité devient illusoire et les actions sont commises sans discernement.

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Avatar : La voie de l'eau (2022) 

français Avatar : La Voie de l’eau a le scénario d’une série télévisée médiocre qui ne va nulle part. Non seulement l’histoire peut à nouveau être résumée en une seule phrase courte, mais c’est la même que la dernière fois et il semble que la prochaine ne sera pas différente. Le mouvement artificiel des lézards bleus sur la terre ferme n’a pas changé depuis « l’épisode pilote », si bien que la première moitié du film ressemble à une démo de jeu vidéo. En revanche, le passage au monde sous-marin est une grande amélioration. Les lézards nagent beaucoup plus élégamment qu’ils ne marchent et ne sautent, et James Cameron insuffle une vie sans précédent à la faune et à la flore sous-marine imaginaire. C’est magnifique et enchanteur. Luc Besson sera ravi. Les personnages humains ont également de l’espace sur l’eau, ce qui donne à l’artifice numérique un dynamisme plus physique. Tous ces sous-marins, ces mecha-crabes et ces terribles scènes de « chasse à la baleine » sont super cool et rappelleront aux spectateurs les plaisirs enfantins des scènes d’action de Waterworld. Mais dans l’ensemble, le phénomène Avatar tient plus de l’attraction de parc de loisirs (avec une promesse d’un futur en réalité virtuelle) que du chef-d’œuvre cinématographique au sens propre du terme. Ce serait un peu comme un film de Marvel à la Cameron, avec un développement de personnages indigent. Ce qui est un peu dommage.

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L'Amant de Lady Chatterley (2022) 

français On ne peut pas reprocher grand-chose à ce film romantique, mais on ne peut pas non plus en faire l’éloge. L’Amant de Lady Chatterley propose une constellation de relations sans risque dans laquelle aucun des personnages ne peut être condamné pour quoi que ce soit, malgré leur goût pour le fruit défendu. Son absence de véritable dramatisation et sa conformité totale aux modèles du genre font pratiquement de ce film une romance à l’eau de rose. Toutefois, la dose d’animalité présente dans les scènes érotiques est plaisante. Il est intéressant de constater comment, grâce à l’ère ouverte de l’Internet, la représentation d’une sexualité sans fard est en passe de devenir un élément naturel du divertissement cinématographique, même pour les films grand public.