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Critiques (2 739)

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Avatar : La voie de l'eau (2022) 

français Avatar : La Voie de l’eau a le scénario d’une série télévisée médiocre qui ne va nulle part. Non seulement l’histoire peut à nouveau être résumée en une seule phrase courte, mais c’est la même que la dernière fois et il semble que la prochaine ne sera pas différente. Le mouvement artificiel des lézards bleus sur la terre ferme n’a pas changé depuis « l’épisode pilote », si bien que la première moitié du film ressemble à une démo de jeu vidéo. En revanche, le passage au monde sous-marin est une grande amélioration. Les lézards nagent beaucoup plus élégamment qu’ils ne marchent et ne sautent, et James Cameron insuffle une vie sans précédent à la faune et à la flore sous-marine imaginaire. C’est magnifique et enchanteur. Luc Besson sera ravi. Les personnages humains ont également de l’espace sur l’eau, ce qui donne à l’artifice numérique un dynamisme plus physique. Tous ces sous-marins, ces mecha-crabes et ces terribles scènes de « chasse à la baleine » sont super cool et rappelleront aux spectateurs les plaisirs enfantins des scènes d’action de Waterworld. Mais dans l’ensemble, le phénomène Avatar tient plus de l’attraction de parc de loisirs (avec une promesse d’un futur en réalité virtuelle) que du chef-d’œuvre cinématographique au sens propre du terme. Ce serait un peu comme un film de Marvel à la Cameron, avec un développement de personnages indigent. Ce qui est un peu dommage.

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L'Amant de Lady Chatterley (2022) 

français On ne peut pas reprocher grand-chose à ce film romantique, mais on ne peut pas non plus en faire l’éloge. L’Amant de Lady Chatterley propose une constellation de relations sans risque dans laquelle aucun des personnages ne peut être condamné pour quoi que ce soit, malgré leur goût pour le fruit défendu. Son absence de véritable dramatisation et sa conformité totale aux modèles du genre font pratiquement de ce film une romance à l’eau de rose. Toutefois, la dose d’animalité présente dans les scènes érotiques est plaisante. Il est intéressant de constater comment, grâce à l’ère ouverte de l’Internet, la représentation d’une sexualité sans fard est en passe de devenir un élément naturel du divertissement cinématographique, même pour les films grand public.

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Athena (2022) 

français Le spectateur est entraîné de manière grandiose dans le fracas des émeutes ; la première longue scène, apparemment filmée en un seul plan, est d’une grande beauté technique. Le moteur du film, qui carbure à la colère, ne ralentit pas jusqu’à la fin, réaffirmant à plusieurs reprises la volonté des auteurs d’utiliser de longs plans très bien composés et à l’intensité dramatique progressive. Mais ils ne parviennent pas à nous rapprocher suffisamment des personnages pour que nous puissions faire l’expérience de cet enfer à leur place. Sur le plus raisonnable d’entre eux, nous n’apprenons rien de plus personnel que l’identité de son frère. Avec une intrigue aussi simple, sans attachement émotionnel et sans dimension artistique supérieure, Athena devient une construction un peu superficielle.

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The Fabelmans (2022) 

français Ce n’est pas une coïncidence si un si beau film sur les gens et sur le cinéma est une confession autobiographique de l’auteur des œuvres les plus sincères du 7ème art. La boucle est bouclée, la vulnérabilité unique de la forme emblématique du cinéma de Spielberg, Kaminski et Williams fusionnant avec son contenu comme jamais auparavant. C’est à cela que tout menait. ___ The Fabelmans est le drame familial le plus richement raconté qu’il m’ait été donné de voir. Et même si aucun événement tragique ne s’y produit, il est aussi pour moi à titre personnel le drame familial le plus émouvant. Il s’agit d’une évocation, pleine de ressenti, des événements vécus au cours de l’enfance et de la jeunesse, présentés dans leurs détails les plus infimes et pourtant les plus essentiels, et incorporés dans un récit cinématographique d’une sensibilité appropriée et d’une précision chirurgicale. Une mosaïque de fragments formant la personnalité d’un homme qui, à travers la douleur et la joie, n’a fait qu’un avec la caméra, laquelle lui a révélé les prémices de sa plus grande déception (familiale) à l’adolescence et l’a aidé à résoudre avec élégance ses problèmes de harcèlement au lycée. Le fait qu’il ait ensuite marqué l’histoire artistique et sociale du monde avec sa caméra est un autre sujet. ___ La dimension cinéphilique de The Fabelmans est un bonus ajouté au récit sur les valeurs familiales, qui a toujours été l’alpha et l’oméga de l’œuvre de Spielberg. Sauf qu’ici, il en a fait un élément clé de l’histoire, et plus attrayant que ce que l’on aurait pu souhaiter. La surprise du casting dans l’épilogue et le dernier plan du film m’ont littéralement mis à genoux. Ils m’ont ramené là où je craignais que le cinéma contemporain ne revienne jamais. Steven Forever ❤️

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Sale temps à l'hôtel El Royale (2018) 

français Un Tarantino sans Tarantino. Alors que dans son précédent film, La Cabane dans les bois, Drew Goddard jonglait de manière unique avec les clichés du genre horrifique, ici il se contente d’essayer maladroitement de concocter quelque chose à partir d’ingrédients de films de gangsters et d’une variété de personnages placés dans une situation précaire. Mais le problème réside dans ces personnages. La définition des deux antagonistes (les filles) est vague et leur collision accidentelle avec l’intrigue principale (Jeff Bridges à la recherche de quelque chose) apparaît comme superficielle. Et le personnage qui fonctionne le moins et qui constitue même le pire casting du film est celui joué par Chris Hemsworth, qui aurait dû au contraire faire décoller la fin du film. Sale temps à l’hôtel El Royale ne parvient pas non plus à exploiter correctement le potentiel du motif d’être « au mauvais endroit au mauvais moment ». Le mélange des différentes temporalités n’est pas développé de manière intelligente et le rythme est inutilement lent par endroits, reposant sur des dialogues qui manquent de raffinement. Jeff Bridges s’en tire toutefois avec les honneurs, Dakota Johnson est mieux adaptée au rôle d’une garce qu’à celui de l’ingénue de Cinquante nuances de Grey, et le jeune Lewis Pullman, dans un rôle secondaire, est finalement celui de tous qui fait le plus sens.

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Les Animaux anonymes (2020) 

français Les Animaux anonymes est une super idée pour une bizarrerie métaphorique fascinante, mais le résultat est plutôt comique. La plupart des personnages sans masque sont probablement des amis du réalisateur et ils ne sont même pas capables d’avoir l’air naturels devant une caméra. Lorsqu’une scène commence à aller quelque part, elle est interrompue par une coupure brutale. Il n’y a pas la moindre trace de suspense, de frayeur, ni de quoi que ce soit « d’horrifique » d’ailleurs. Parfois la musique force un peu la dose, mais ce sont toutes des scènes « intenses », que l’on regarde avec étonnement. Pourtant, si le scénariste avait eu l’ambition d’écrire un long métrage et si l’intrigue avait évolué vers quelque chose de plus intéressant, imprévisible et efficace, Les Animaux anonymes aurait au moins pu être considéré comme un ratage maladroit sur le plan fonctionnel, mais à la vision complexe.

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Troll (2022) 

français Troll est un film fantastique norvégien pour garçons de 8 ans. On y voit plus de soldats, de tanks et d’hélicoptères que l’on ne voit le troll en question, le tout sur un modèle hollywoodien avec tous les clichés habituels. Le caractère prévisible et les efforts déployés pour créer quelques moments cool sont pénibles. Mais le troll est chouette et la campagne norvégienne belle et atmosphérique. On s’y amuse même. Ce n’est que dans la seconde moitié que le film se gâte, quand certains veulent bombarder le troll et que d’autres ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent, mais semblent en être plus proches. Une variation sans intérêt sur le thème de King Kong.

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The Girl in the Yellow Jumper (2020) 

français Un film de conversation dans une voiture en marche qui réussit à vous tenir en haleine sur la façon dont les choses vont se dérouler. Un flic, un témoin et un passager aléatoire qui n’inspire guère confiance. Mais le premier rebondissement, que l’on attend pendant 90% de la durée du film, est prévisible, et le deuxième, qui conclut le film par une chute qui se veut choquante, est le plus grand cliché du genre. De plus, il se greffe sur l’intrigue qui précède de manière simpliste et dénue de tout fondement. L’admiration pour Tarantino est avouée de manière sympathique, et pas seulement à travers la police du générique de fin de Pulp Fiction.

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Fire of Love (2022) 

français Poétique, philosophique et même un peu romantique - la réalisatrice a su extraire de la vie d'un couple de vulcanologues qui s'est terminée il y a des décennies, le maximum. En plus, elle a contribué à l'esquisser de manière lyrique. Elle trouve dans le hobby inhabituel et pas sans danger du couple, tout comme dans leur lien fusionnel absolu, le destin et la mission d'une vie. Une vie accomplie - heureuse et épanouie. Les images du couple lors des interviews télévisées sont amusantes, celles qui sont tournées lors des éruptions volcaniques, sont intéressantes. Les images où ils se tiennent à quelques mètres de la lave, sont à couper le souffle. « As in love, there are mysteries. You fall hard for what you know. Harder, for what you don’t. » Un film qui vous restera sous la peau.

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Le Menu (2022) 

français ATTENTION SPOILER ! Un tel potentiel. Et pourtant un film médiocre à l'arrivée. Au lieu d'une étude sociologique intelligente sur l'affrontement des classes sociales, Le Menu se révèle être une fable douce-amère sur un Chef cuisinier en colère qui punit certains pour avoir critiqué sa cuisine par le passé et d'autres pour des raisons sans lien apparent avec sa personne. Le film traite le sujet sans originalité aucune et parfois même de manière stupide (la punition théâtrale de l'investisseur, sans qui le chef n'aurait même pas eu de financement pour ce restaurant). L'image du héro négatif ne prend pas. Même le personnage portant sur une critique gastronomique n'est pas traité comme une métaphore des critiques de film qui voudraient détruire les productions cinématographiques. Le seul personnage qui donne un sens au film, par sa façon de percevoir la situation, et réagit de manière cohérente, est le personnage principal (Anya Taylor-Joy). Elle apporte également l'unique impulsion créative en révélant son identité au cours de l'intrigue. Faible 3*.