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Critiques (2 769)

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Anatomie d'une chute (2023) 

français Encore une excellente performance de Sandra Hüller, à l’affiche de deux films qui se sont retrouvés en compétition à Cannes cette année (l’autre étant The Zone of Interest). Son apparence et sa façon de s’exprimer sont plutôt froides, on sent en elle la meurtrière, mais elle joue l’innocente de façon tout à fait naturelle. Son casting était déjà un joli coup. Sinon, il s’agit d’un film très dialogué, d’une durée assez longue, qui comprend également un procès avec une enquête procédurale intéressante sur un événement tragique. Bien réalisé, Anatomie d’une chute est guidé par l’ambiguïté dans la difficile recherche de la vérité. [Festival de Cannes]

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Perfect Days (2023) 

français Un film agréable sur la joie de vivre en dépit de tous les obstacles que le destin met sur notre chemin. Le personnage principal est un gentleman à l’attitude toujours positive, qui ne trouve pas le travail de nettoyage des toilettes de Tokyo dégradant, car il en comprend l’importance au sein de la société. Et cette société, ainsi que les gens qui la composent, il les considère avec amour et respect. Wim Wenders est aussi capable de raconter de manière intéressante la vie quotidienne d’un tel héros de film : en révélant progressivement son passé à travers les personnages qui apparaissent dans le récit et par le biais de chansons familières judicieusement choisies, Wenders est capable de définir l’état d’esprit qui l’habite. Derrière chaque façade joyeuse se cache toujours un peu de tristesse. Une grande performance de l’acteur japonais Kōji Yakusho, qui parvient à exprimer plus de choses sans parler qu’il ne pourrait le faire avec des mots. [Festival de Cannes]

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L'Enlèvement (2023) 

français Il s’agit d’un événement réel datant de la seconde moitié du 19ème siècle, lorsque l’Église était encore, à nos yeux d’aujourd’hui, une organisation criminelle ordinaire. Le film, dont le montage est satisfaisant pour le spectateur, restitue de manière exhaustive la perception des événements par toutes les personnes concernées : les parents juifs, dont l’enfant est enlevé de force par l’Église afin de le convertir au christianisme ; le frère de l’enfant kidnappé, qui même après de nombreuses années croit fermement à la possibilité d’un sauvetage ; les représentants de l’Église, qui sont convaincus d’exercer un pouvoir divin ; et le pape lui-même, qui estime qu’il n’a de comptes à rendre qu’à Dieu. Une injustice décourageante, dictée par un pouvoir aveugle, et dont le fruit est la séparation, la souffrance, et la perte des liens familiaux et de l’identité individuelle. [Festival de Cannes]

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La Passion de Dodin Bouffant (2023) 

français Un film historique tendre sur l’amour de la gastronomie et l’amour entre Juliette Binoche et Benoît Magimel, eux-mêmes unis par leur amour de la bonne chère. Tous deux sont d’excellents cuisiniers, savent parler de nourriture en connaisseurs, et s’adonnent aux plaisirs de la table en gourmets. Une bonne partie du film consiste en d’élégantes prises de vue au ralenti de la préparation des aliments, une autre partie importante en prises de vue de gens en train de manger, qu’il s’agisse des deux personnages principaux ou de leurs invités. Se déroulant presque entièrement à l’intérieur de la maison, le film a peu d’intrigue et il est maintenu par la relation finement dépeinte et sublimement romantique du couple central, pleine de respect mutuel. Si vous aimez la cuisine, la cuisson des aliments et les repas français élégants, ajoutez une ou deux étoiles à ma note. [Festival de Cannes]

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L'Arbre aux papillons d'or (2023) 

français Le « voyage spirituel », extrêmement lent et peu excitant pour le public, d’un jeune homme cherchant à comprendre le sens de sa vie qui a été bouleversée du jour au lendemain par la mort tragique de sa sœur. De longues prises de vue, des conversations avec des gens, des paysages banals de la campagne vietnamienne. Pas de progression, pas de développement de l’intrigue comme on en a l’habitude au cinéma. Le tout en trois heures épuisantes. Je ne peux pas m’imaginer être d’une humeur dans laquelle ce film pourrait me « convenir » davantage. [Festival de Cannes]

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Club Zero (2023) 

français Le véganisme fait déjà partie du passé : ne mangez pas du tout et vous deviendrez un saint. Jessica Hausner, la progressiste, compose une fois de plus de fabuleux extérieurs et intérieurs, cette fois avec une touche industrielle et carton-pâte (la maison de luxe est vraiment incroyable), et l’histoire explore plusieurs thèmes : les dangers de la manipulation par un mentor, la recherche de soi par une adolescente et, ironiquement, les tendances alimentaires qui se profilent de manière de plus en plus marquée. Son monde abstrait de personnages presque « wes-andersoniens » est ludique, drôle et sérieux, mais pas encore assez mûr pour laisser une impression plus profonde et durable. [Festival de Cannes]

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Talchul: Project Silence (2023) 

français Des chiens de l’armée en images de synthèse, munis de « puces de contrôle » désactivées, mordent et mangent les victimes d’un gigantesque carambolage sur un énorme pont envahi par la brume, qui se désagrège à 70 mètres au-dessus de l’océan. Sérieusement. Project Silence s’appuie sur des personnages stéréotypés, avec des acteurs coréens qui surjouent et hurlent comme à l’accoutumée ; il fait appel à tous les clichés du genre, y compris celui du personnage principal dans un camion suspendu au pont ; et il se termine par un « happy end » ridicule. Vous vous attendiez peut-être à une fin différente ? [Festival de Cannes]

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La Mer et ses vagues (2023) 

français Un voyage nocturne métaphorique vers la liberté et une vie meilleure. La Mer et ses vagues présente un phare avec un vieux gardien au milieu d’un Liban bâti de tours modernes, une voyante mystique avec des billets de loterie porte-bonheur, et un couple qui se dirige vers la côte pour embarquer sur un bateau qui les emmènera vers l’Europe. Tout ce qui est dit et fait dans le film revêt une dimension « méta » délirante, mais l’interdépendance mutuelle des différents éléments maintient l’ensemble et les expressions faciales des acteurs en deviennent presque hypnotiques. Certainement pas pour tout le monde, cependant. Il s’agit d’un film typique d’une sélection cannoise fortement anti-mainstream intitulée à juste titre « ACID » (comme le LSD). [Festival de Cannes]

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How to Have Sex (2023) 

français Un film délicat sur la joie, l’anticipation et la profondeur de la déception vécue par une adolescente lors de vacances festives avec ses amies. S’il semble s’agir à première vue d’un nouveau film inutile de Netflix, ce drame intime se révèle extrêmement sensible en dévoilant progressivement l’expérience émotionnelle et psychologique des événements vécus par l’héroïne. How to Have Sex est tout d’abord superbement interprété par son actrice principale, Mia McKenna-Bruce, mais il est surtout réalisé de manière très respectable par Molly Manning Walker, qui signe ici son premier long métrage. [Festival de Cannes]

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Creatura (2023) 

français Une exploration dialoguée de la sexualité compliquée d’une femme adulte à travers des flashbacks sur sa jeunesse, son enfance, sa relation avec son père, etc. Un sujet intéressant pour le spectateur, mais raconté de manière banale et sans risque comme un film familial, sans apport de créativité artistique. Seule la représentation des premiers signes du développement de la sexualité chez l’enfant n’est ici pas cinématographiquement éculée. [Festival de Cannes]