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Critiques (1 017)

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Heartbeeps (1981) 

français À l’époque de l’euphorie grandissante suscitée par Star Wars, les studios Universal Pictures décidèrent de contre-attaquer avec leur propre aventure de robots parlants qui font fondre les cœurs, donnant naissance à Heartbeeps. C’est ainsi que le public eut l’occasion unique de découvrir le comédien Andy Kaufman, qui s'était fait connaître par le film biographique Man on the Moon de Miloš Forman, dans le rôle principal d'une création hollywoodienne. La réalisation fut assurée par Allan Arkush, jusque là créateur de comédies rigolotes à petit budget ; celui-ci se lança donc dans sa première production à gros budget, ce qui le dépassa peut-être un peu (on peut se demander ce que plusieurs prises apparemment ratées font dans le film). Le synopsis fut rédigé par un John Hill relativement novice et c’est là que le bât blesse : axé sur un genre de quête vaine sur le sens de la vie, le film a sans doute été conçu comme une œuvre philosophique légère, mais sans fournir le résultat escompté. Cette légèreté se révèle contre-productive et se traduit par un humour tantôt infantile, tantôt biscornu, voire complètement plat par moments. En fait, cet aspect est conscientisé dans le scénario et les personnages reconnaissent à plusieurs reprises que leurs blagues ne sont pas comiques du tout – une conscientisation qui rattrape quelque peu la sauce. La conclusion à la « et tout est bien qui finit bien » semble légèrement forcée et le film aurait pu considérablement gagner en caractère et en qualité si celle-ci avait été plus sombre. Mais je ne veux pas pour autant donner une cote négative. Malgré ses faiblesses, ce film est amusant, touchant et bizarrement attachant (comme l’a habilement formulé Roger Ebert: « It suffers from terminal cuteness »). En tant qu’enfant, j’aurais peut-être versé quelques larmes, sachant que les enfants sont le public cible. Quant aux adultes, ils peuvent apprécier une œuvre bizarre dont l’accompagnement musical signé John Williams est de toute beauté !

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BIM Stars (1980) 

français J’ai totalement adoré le doublage en direct au Shockproof Film Festival : c’était vraiment divertissant et ça améliorait la projection en y ajoutant de la valeur. Mais je dois m’éloigner de l’évaluation de cet événement pour pouvoir critiquer ce film correctement. C’est que, pris séparément, ce film est presque inregardable. The Apple est un navet mégalo kitsch et vulgaire, mais qui se prend tout à fait au sérieux bien qu’il prête méchamment à sourire et semble terriblement artificiel. Menahem Golan a pondu une chose insensée dans laquelle l’intrigue stupide culmine sur les pires motifs futuristes des années 80. Saupoudrons le tout d’une dose de critique envers l’industrie musicale et les paraboles bibliques et on se retrouve avec une gifle infligée au spectateur sous forme d’un final de style deus ex machina (au sens propre du terme). On y trouve bien sûr des chansons peu élaborées et un jeu d’acteurs rigide (à l’exception de Vladek Sheybal, qui se défend joliment et est agréable à regarder). Et où est l’originalité ? Un cas similaire de critique de l’industrie musicale et d’une histoire relatant un musicien qui vend son âme au diable a déjà fait l'objet du film musical Phantom of the Paradise de Brian De Palma (de bien meilleure qualité, cela va sans dire). [Shockproof Film Festival – sélection d’automne 2018]

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The Witch in the Window (2018) 

français Relativement gentil et peu effrayant, le genre de cette histoire de fantômes oscille entre le drame familial et le film d’horreur pour enfants. Cela dit, le temps passe vite, le scénario n’est pas mauvais du tout et l’ensemble divertit – à certains moments, on peut s’amuser à trouver la silhouette de fantôme dissimulée à l’arrière-plan. À part ça, il n’y a rien de bien nouveau ou surprenant. Ce film convient comme distraction pour passer le temps, mais ne cherchez pas plus loin. Et le titre est quelque peu déconcertant, vu que ça ne parle pas de witches !

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Pink Flamingos (1972) 

français Je ne peux pas juger si, comme le déclare ce spectateur dans l’un des entretiens à la fin, ce film est réellement meilleur que Cris et Chuchotements. Par contre, je peux vous assurer que visionner ces deux « œuvres d’art originales » m’a fait souffrir autant d’un côté que de l’autre. Le rapport entre les scènes dont je veux me souvenir (avec des répliques hilarantes du genre « Il y a deux types de gens, Mlle Sandstone… ») et celles que je préfèrerais oublier est assez disproportionné. Je n’ai rien contre les obscénités, auxquelles on s’habitue dès les premières minutes tant elles font partie du paysage, mais c’est plutôt que l’ensemble était beaucoup moins fun que ce que j’avais imaginé initialement. L’intrigue est vraiment insipide et certaines scènes sont trop vides et longues que pour divertir. Je ne pense pas être un futur fan des débuts de John Waters.

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Halloween 6 : La malédiction de Michael Myers (1995) 

français Sur le plan narratif, les deux versions de ce film sont tout aussi foireuses et poussent la légende de Michael Myers dans une direction que personne ne souhaite. Mais, à choisir, la « producer’s cut » (la version originale) est incontestablementmeilleure et plus regardable à tous les niveaux. Au moins, on y trouve les bases cinématographiques telles que la continuité des scènes, un cadre d’intrigue, un montage correct, un accompagnement musical de qualité et, surtout, une sélection de scènes respectueuse de feu Donald Pleasence. La version cinéma (soumise à des prises et à un montage ultérieurs) n’offre rien de tout ça ; à part des meurtres en plus, c’est un échec total résultant de la terrible obstination du réalisateur et des producteurs. Quand même, si un film est bouclé et que son acteur principal décède, on ne se met pas à tourner de nouvelles scènes pathétiques et à faire une croix sur la pertinence du dénouement ! Le seul résultat possible, c’est l’insulte au spectateur – et c’est exactement ce que cette version est. Le docteur Loomis aurait mérité un adieu plus digne, par exemple dans H20.

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The Secret Cinema (1968) 

français Tourné par Paul Bartel à la fin des années 60, ce court-métrage se positionne comme un genre de précurseur du film The Truman Show. À une époque où le public était encore non initié à l'idée d’une exposition permanente aux caméras et aux déboires de la vie d’autrui, ce film a certainement fait son petit effet. Par contre, vu depuis notre ère des réseaux sociaux, il disparaît malheureusement de nos mémoires, n’ayant plus de quoi surprendre.

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Naughty Nurse (1969) 

français Après son éreintant service, la jeune infirmière aime se laisser aller à quelque activité immorale. Mais qui sont ses partenaires et pourquoi est-ce si évident qu’ils font semblant ? Tout prend son sens à la fin. Il semble que Paul Bartel n’avait pas une haute estime du personnel hospitalier et c’est ainsi qu’il a tourné cette petite espièglerie. Il reviendra d’ailleurs plus tard sur le même thème avec Eating Raoul, dans lequel l’infirmière dépravée est interprétée par l’excellente Mary Woronov.

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Halloween III, le sang du sorcier (1982) 

français Un légendaire pavé dans la marre. Ce film aurait pu passer pour une série B d’horreur risible mais regardable si seulement les créateurs n’avaient pas essayé de le greffer sur la série Halloween. Dans l’ensemble, Halloween 3 : Le Sang du sorcier est correctement structuré et bénéficie de la magnifique musique de John Carpenter ainsi que de quelques scènes mémorables. Mais en tant que maillon discordant d’une série par ailleurs cohérente, cette production ne manque pas de décevoir et de fâcher son public.

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Sans issue (1986) 

français Cette série B est sérieusement affaiblie par l’absence de logique et de motifs de ses personnages. M. Carpenter aurait pu, à tout le moins, compenser la pauvreté du scénario de Sans Issue par une bonne dose d’action et de suspense – mais ce n'est pas le cas. Fatigué, Tommy Lee Jones – qui, paraît-il, était confronté à son problème d’alcoolisme au cours du tournage – n’a pas réussi à convaincre cette fois-ci. Par contre, il est intéressant de voir d’où a été piquée la scène des voitures bondissant au milieu des gratte-ciels, pourtant admirée par beaucoup pour son originalité, dans Furious 7.

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Under The Silver Lake (2018) 

français Un film-noir moderne et plaisant qui joue subversivement avec le spectateur en le laissant s’efforcer de déchiffrer des messages possiblement indéchiffrables. Avec talent, David Robert Mitchell raconte une odyssée truffée de références à la culture populaire menant à une impasse. En même temps, il cite abondamment Alfred Hitchcock dans de nombreuses scènes et remplit le milieu énigmatique de Los Angeles par quantité de personnages bizarres. Convaincant, Andrew Garfield se débrouille habilement malgré la difficulté de l’intrigue. En ce qui me concerne, j’aurais volontiers assisté à une heure supplémentaire de l’aventure enjouée de M. Mitchell. [Sitges 2018]