Goldbeater

Un regard dur et, dans de nombreuses scènes, franchement déplaisant sur le monde de jeunes laissés pour compte qui, à travers l’incroyable dépravation et cruauté auxquelles ils font face, parviennent à trouver en eux des germes d'affection et d'amitié. [KVIFF 2022]

Brainwashed apporte de bonnes observations, des analyses intéressantes et quelques pistes de réflexion, mais quand la réalisatrice ne cite que ses propres œuvres comme exemples de « comment bien faire les choses », ça ressemble plutôt à de l’autoencouragement narcissique. [KVIFF 2022]

Ce film me laisse perplexe. Je n’ai pas envie de l’encenser artificiellement en disant, comme on l’entend souvent, que « pour un film tchèque, c’est pas mal », mais pourtant, il n’y a pas d’autres mots. Je trouve le manifeste de Wińský et Cie très pertinent et je le rejoins sur de très nombreux points. En même temps, les créateurs y disent qu’ils ne considèrent pas leurs œuvres comme parfaites et ça, je tiens à le souligner. Je ne peux m'empêcher de penser que le scénario minimise les problèmes présentés de manière outrageuse et que l’histoire est simpliste. Hranice lásky (Borders of Love) est en fait un film pour lequel j'aurais pu imaginer une vingtaine de minutes supplémentaires, une boucle narrative de plus, une gâterie supplémentaire pour le spectateur, mais malheureusement, il n’apporte rien de tel. Je le recommande quand même en tant que film tchèque, sachant qu'il se démarque nettement de la plupart des productions actuelles. [KVIFF 2022]

Une plongée crédible et très civile dans le monde des jeunes Sioux modernes qui cherchent encore leur place dans le monde des décennies après le déracinement irrévocable de leurs ancêtres. Un film magnifiquement conçu et remarquablement interprété et je comprends ce qu'il essaie de dire, mais je dois cyniquement ajouter que, avec sa longueur démesurée, il n'a tout simplement pas la force d'attraction nécessaire pour me garder, en tant que spectateur, captivé jusqu'à la fin. [KVIFF 2022]

Il aurait suffi de quelques décisions inappropriées de la part des créateurs pour que le film se désintègre de lui-même sous le feu de la controverse. Mais Emmanuelle Nicot a très bien géré le thème traité. [KVIFF 2022]

Je ne m’attendais pas à grand-chose venant d’une coproduction de science-fiction entre la Lituanie, la France et la Belgique et j’ai donc été bluffé par les idées et créations présentées par Vesper dans le cadre de son univers fictif par ailleurs très efficace au grand écran. La conception du paysage postapocalyptique et des êtres qu’il contient, lesquels semblent tout droit sortis du film Annihilation d’Alex Garland, combinés à des effets spéciaux réalistes, sont d’un niveau très appréciable pour le cinéma du genre en Europe. L’histoire, par contre, est relativement conventionnelle, mais néanmoins basée sur du solide et interprétée par des acteurs brillants – parmi lesquels Richard Brake qui se distingue dans son rôle très discret. Pour moi, c’est une petite surprise parmi les films du festival de KV, surtout pour la section principale de la compétition qui est généralement inintéressante. [KVIFF 2022]

Plongée agréable au cœur de relations à première vue heureuses, mais intérieurement très fragiles, entre des partenaires qui se retrouvent pratiquement en enfer dans des vacances légèrement forcées. C’est assez perspicace, vaguement comique, vaguement provocant, mais personnellement, avec le recul, je n’y vois rien de révolutionnaire. [KVIFF 2022]

Toutes ces variations sur la classification de ce film comme drame historique/biographique que l'on trouve dans les diverses descriptions du film sont très trompeuses. Tout d'abord, Corsage interprète la véritable histoire d'Elisabeth de Bavière d'une manière très particulière, plutôt fictive, et ensuite, c'est tout sauf un drame costumé ennuyeux et conventionnel. L'histoire est racontée avec sensibilité et jette un coup d'œil sous le voile de l'apparence pour découvrir le désir le plus profond de réalisation de soi et d'émancipation, ce que souligne superbement la performance de Vicky Krieps, primée à Cannes. Ce qui est intéressant, ce sont les astuces dans la mise en scène qui, à travers les différents décors et le choix des musiques, brise délibérément les frontières entre la période historique dans laquelle le film se déroule et la pertinence de notre époque. [KVIFF 2022]

Alexandre O. Philippe nous livre une nouvelle fois une gâterie documentaire pour cinéphiles, avec un concept encore différent, toujours génialement fonctionnel, dans laquelle six cinéastes et experts, à travers six chapitres, analysent dans un style libre l'influence du Magicien d'Oz de 1939 sur la filmographie mondiale et notamment sur l'œuvre de David Lynch. Il regorge d'informations, d'interprétations intéressantes, de sentiments personnels et, bien sûr, d'un véritable engouement du public. Que demande le peuple ? [KVIFF 2022]

Par rapport à la plupart des films actuels qui se revendiquent à cor et à cri des genres en question, Fire of Love s’avère un meilleur film d’amour, une meilleure comédie, un meilleur drame, un meilleur film catastrophe et un meilleur thriller. Et pourtant, il s’agit « juste » d’un documentaire sur deux personnes uniques, avec une histoire unique et des images d’archives encore plus uniques. L'histoire de Katia et Maurice Krafft ne peut que vous toucher en plein cœur et vous scotcher à votre siège du début à la fin. Je me demande d'ailleurs ce qu'il adviendra du matériel identique sous le traitement de Werner Herzog dans The Fire Within. C’est décidément une bonne année ! [KVIFF 2022]