Goldbeater

Ça veut donner un goût de Roma, mais ce n’est pas Roma. Qu’est-ce que c’est ? Belfast. Je comprends pourquoi Kenneth Branagh a voulu filmer cette histoire et j'espère sincèrement qu'il est enchanté par le résultat, parce que je ne vois pas qui d’autre que lui pourrait l’être. J'ai vu quatre films aujourd'hui et celui-ci, bien que de loin le plus court, m'a aussi paru le plus long. Malheureusement, les réminiscences nostalgiques de Branagh avec pour toile de fond un cul-de-sac de Belfast m’ont laissé de marbre. À mesure que je regardais le film, je me limitais de plus en plus à anticiper la scène attendue de la bande-annonce où Jamie Dornan entonne « Everlasting Love » ; tous ceux qui ont vu le film savent que je n’ai fait qu’attendre et que cette attente n’en valait même pas la peine. Pfff…

Tout est si doux, plaisant, irréprochable… Mais en faisant fi du contexte particulier et de ses éléments, le schéma est totalement banal et éculé et ne peut surprendre aucun spectateur.

Délire prétentieux. Alors que le Candyman original fonctionnait très bien comme film d'horreur, ce n’est pas du tout le cas de ce reboot, dans lequel il n’y a aucune trace d’ambiance ou de peur chez les personnages. Les seules scènes qui méritent d'être mentionnées sont le fameux plan dézoomé qui montre un meurtre en cours d’exécution et d’autres idées visuelles du même acabit. Toujours est-il que l’ensemble s’embourbe tant dans sa tentative de suivre la mythologie du film d’origine (y compris le caméo totalement gratuit et déroutant de Tony Todd) que dans celle qui s’évertue à formuler, beaucoup trop littéralement, une sorte de critique sociale.

Dans la première moitié, Power of the Dog présente un jeu psychologique très intéressant et engageant entre les personnages centraux, où l'on attend et souhaite que leurs frustrations mijotent tranquillement en eux pour ensuite exploser violemment à la surface. Mais ce n'est pas le cas, la seconde moitié étant tellement prévisible et peu excitante qu'on en vient presque à regretter le début prometteur. Quoi qu’il en soit, Benedict Cumberbatch m'a convaincu, pour la première fois, qu’il était un grand acteur – peut-être la seule bonne raison pour regarder ce film. Une autre bonne raison serait l’impressionnante BO.

J’ai vu le dernier Spider-Man au cinéma et j’ai passé un bon moment. J’ai apprécié le retour d’anciens personnages ainsi que l’espace étonnant qu’ont reçu certains autres desquels je n’attendais guère plus qu’un caméo. Cela dit, ce film reflète bien les mots de Martin Scorsese quand il dit que le MCU EST le véritable équivalent d’un parc d’attractions. Car ce film, malgré tous ses artifices, n'a pas plus de profondeur qu'un chariot creux lancé sur des rails fixes autour duquel surgissent par surprise des personnages bien connus pour éveiller l‘émotion chez le spectateur. Et, bien que je sois capable d’apprécier le fan-service facile dans une certaine mesure, ce que j’ai plus de mal à avaler, c’est le fait que la trame entière se base sur un duo de « superhéros » qui se comportent tels les pires idiots de la galaxie. Et ça, le public ne semble s’en préoccuper à aucun moment du film, les deux intéressés n’en ayant par ailleurs quasi aucun remords. D’accord, je comprends qu’il fallait bien une intrigue, mais le tout – y compris le dénouement – repose sur une béquille scénaristique après l’autre. Quant à l’humour adolescent encore une fois au ras des pâquerettes, ha ha ha… Je le répète, c’était chouette au cinéma, mais de là à en faire le « 19e meilleur film » ?! Mes chers amis, il vous faut bien peu pour vous enthousiasmer !

Le téléfilm précédent, Post COVID, était divertissant et donnait envie d’une suite. Celui-ci se contente de jouer la sécurité et de se précipiter vers la fin. Voyons voir ce que Parker & Stone nous sortirons l’année prochaine.

Eva Toulová est un phénomène naturel sur lequel je me pencherai encore volontiers à l’avenir, par pure fascination des anomalies génétiques.

À part quelques petites réserves, je suis satisfait. De temps en temps, il est bon d’exprimer son soutien à un film tchèque qui ressemble vraiment à un film ; dont les personnages ont l’air réels, avec leurs problèmes qui nous rappellent ceux de la vraie vie ; se déroulant dans un environnement qui ressemble à ceux qui existent ; dépourvu de placement de produit pour une marque de costumes pour hommes que je ne citerai pas et autres stupidités du genre. Ça peut vous paraître une évidence, mais réfléchissez à quel pourcentage de films tchèques remplissent ces conditions…

Encore un thriller politique issu de la collaboration éprouvée par Costa-Gavras + Yves Montand et non des moindres, vu qu’il m’a tout simplement bluffé. Je n’exclus d’ailleurs pas de changer mon évaluation pour la note maximale après un futur visionnage.

1917 est une vitrine sur les capacités techniques et compétences cinématographiques pour lesquelles il mérite tous les Oscars reçus, mais à part ça, son thème suffit tout au plus à faire l’objet d’une attraction dans le parc d’attractions d’Universal Studios. La scène dans laquelle un soldat trouve refuge chez une belle Française était déjà un cliché éculé dans les années 1960, alors aujourd'hui…