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Critiques (2 766)

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Oh, Canada (2024) 

français Le thème fort de l’ouverture et de la révélation de vérités cachées sur soi-même, publiquement devant une caméra et en présence d’une épouse surprise. Avec des monologues autoréflexifs sincères du personnage joué par Richard Gere. Ce dernier est excellent comme d’habitude, et il est secondé par la précise Uma Thurman. La musique (chansons) incroyablement agréable et l’aspect visuel rétro attrayant des flashbacks confèrent au film une patine distinctive. Sa fin, cependant, n’est pas satisfaisante. Le postulat de départ, avec la révélation du passé du personnage principal et la relativité de ce qui est vrai et de ce qui ne l’est pas, avait plus de potentiel. [Festival de Cannes]

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The Shameless (2024) 

français Est-ce que les choses peuvent vraiment aller si mal en Inde ? On assiste ici à la transformation de la pure innocence féminine en la seule forme d’existence possible qui ne soit pas soumise aux lois de la jungle patriarcale. Dans certaines classes sociales pauvres de l’Inde, les valeurs familiales ne sont pas les mêmes que chez nous. Et ce qui, au début, ressemble à la tentation de prendre un mauvais chemin peut, avec le temps, s’avérer être une bouée de sauvetage. Même si c’est d’une tristesse inhumaine. The Shameless est un drame brutal et puissant avec un scénario riche en nuances culturelles, de superbes performances d’acteurs et une mise en scène sans concessions. [Festival de Cannes]

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Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde (2024) 

français Une analyse procédurale des actions de villageois d’Europe de l’Est – la famille de la victime, la police et le père des responsables – au cours de l’enquête sur un acte criminel et du traitement ultérieur des faits mis au jour. Des actions incompréhensibles voire absurdes aux yeux de la civilisation occidentale, mais bien intentionnées au cœur du mode de pensée limité des personnages – même si elles sont entachées d’un voile de remords rongeant. Bien que le scénario ne tourne pas explicitement autour de la tragédie, la construction brillante des dialogues et l’analyse honnête des personnages retiennent l’attention du spectateur et suscitent la curiosité quant à la suite des événements. La même histoire, avec les mêmes personnages et les mêmes dialogues, pourrait fonctionner tout aussi bien dans un contexte polonais ou slovaque. [Festival de Cannes]

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Ljósbrot (2024) 

français Des adolescents islandais et un événement tragique auquel ils ne s’attendaient pas. Le qualificatif « intime » prend ici une signification encore plus grande qu’à l’accoutumée. La peur grandissante de perdre un être cher et de faire face à la douleur qui en résulte est décrite en détail. De plus, le personnage principal vit tout cela en grande partie en secret, sans que son entourage ne le comprenne, et donc avec d’autant plus d’intensité. Bien qu’il soit léger en termes d’histoire, ce petit drame est suffisamment chargé d’émotions et de psychologie, avec une fin belle et poétique. [Festival de Cannes]

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La Jeune Femme à l'aiguille (2024) 

français Un drame très sombre inspiré de faits réels, dont il vaut mieux ne rien lire à l’avance. Car même lorsque Karoline, la protagoniste, est dans la pire des situations, il se produit d’autres chocs inattendus. La production, impressionnante, respire la saleté et le désespoir de l’époque, et par endroits le film ravit par ses compositions presque expressionnistes, dont le sens est complété symboliquement par le personnage du mari de Karoline, qui a été défiguré par la guerre. De nombreux détails nous amènent à nous demander comment et dans quel inconfort les gens vivaient il n’y a pas si longtemps (il y a un siècle). Vic Carmen Sonne, dans le rôle principal, mène le film avec une interprétation brillante et sobre, que l’actrice chevronnée Trine Dyrholm assombrit ensuite (littéralement) dans un espace plus restreint, mais avec la même intensité. Les expressions du visage sont ici primordiales. Les spectatrices ressentiront les moments maternels de l’histoire avec encore plus de force ; on a pu entendre de nombreux halètements dans la salle et voir des gens se couvrir les yeux. [Festival de Cannes]

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Kinds of Kindness (2024) 

français Lánthimos a opéré un virage décisif par rapport à ses récents films grand public. Il sait que nous mangerons dans sa main tout ce qu’il nous tendra. Kinds of Kindness est une énigme décadente qui rappelle les films de conversation sulfureux de Paul Thomas Anderson ou les propres œuvres grecques de ses débuts, mais avec des stars hollywoodiennes et dans un cadre américain. La première et la plus raffinée des trois histoires nous captive magistralement dès les premières secondes avec son sujet et ses personnages. La deuxième nous déstabilise et la troisième, en relation avec les deux précédentes, donnerait déjà matière à une table ronde. R.M.F., le personnage secondaire mystérieux et inexpliqué autour duquel tournent les histoires, est probablement l’alter ego du réalisateur lui-même (il est interprété par son ami grec Yorgos Stefanakos) et constitue une métaphore de son parcours dans le monde du show-business. Les moments drôles, bizarres, dérangeants et audacieux ne manquent pas, Lánthimos explorant une fois de plus de manière originale la sexualité, l’animalité, la cruauté, la domination et toutes les choses pour lesquelles nous l’aimons. Mais avec un budget plus modeste et dans un cadre contemporain réaliste. [Festival de Cannes]

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Megalopolis (2024) 

français Un drame antique ayant pour cadre un New York futuriste, avec des citations littéraires tirées des classiques et des considérations existentielles, ridiculement incongrues par rapport à l’exécution du film qui les entourent. C’est sexy une fois, drôle une fois, mais dans son esthétique, le reste du film est un mélange de styles pseudo-postmoderne allant de l’embarrassant au kitsch, totalement invendable auprès d’un public plus large. On y voit des scènes de foule avec des dizaines de figurants, des costumes aux motifs de la Rome antique et des scènes numériques tout droit sorties d’une fantaisie télévisuelle pour maisons de retraite. Il y a le motif de l’arrêt du temps, dénué de tout fondement et non développé, et beaucoup d’autres idées ébauchées qui n’aboutissent à rien. Est-il vraiment possible que Coppola considère ce film comme sa grande œuvre ultime, celle à laquelle il a tout donné ? Tout comme il avait lancé sa carrière avec la longue scène de mariage du Parrain, il l’enterre avec un événement horriblement théâtral pour le gotha de Mégalopolis, comme tiré du méga-flop Caligula. Sinon, Nathalie Emmanuel est magnifique, Aubrey Plaza dangereusement séduisante, et Shia LaBeouf est le meilleur du lot. [Festival de Cannes]

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Civil War (2024) 

français Il était clair que Garland n’allait pas faire de ce sujet une superproduction. En revanche, il n’était pas évident de savoir ce que sa maîtrise de l’équilibre entre la réalité et les dimensions au-delà de la perception humaine apporterait à un film qui est censé ne reposer que sur un réalisme brut. Civil War contient des scènes grandioses avec des chars et des hélicoptères, mais sans un incroyable concept cinématographique comme celui qu’Alfonso Cuarón nous avait présenté dans Les Fils de l’homme, et qui aurait été nécessaire ici. Au fond, Civil War n’est qu’un « road movie » intimiste à travers une Amérique brisée, avec trois journalistes chevronnés et une journaliste débutante, dont l’innocence contraste avec l’expérience et le détachement professionnel des autres. La question de savoir pourquoi une si jeune fille ferait un tel travail trouve une réponse immédiate : « I’ve never been so scared in my entire life. And I’ve never felt more alive. » ___ Civil War évite le sentimentalisme et atténue la tonalité sombre de l’histoire par l’utilisation de vieux tubes de pop américaine, mais il manque l’optique artistique pour laquelle nous aimons Garland. Le film aurait dû être entièrement composé de scènes explicitement terrifiantes, mais il n’en contient qu’une seule. Elle reflète la mentalité unidimensionnelle de la population « redneck » des États-Unis, et Jesse Plemons y excelle. Le réalisateur accentue la crudité non pas avec une musique instrumentale sombre, mais avec le bruit intense des armes à feu. Et même si le film est captivant et engageant grâce à ses personnages, il lui manque des conflits plus raffinés et inattendus, ainsi qu’une réflexion qui aille au-delà d’une mise en garde contre Donald Trump. Et le dénouement est littéralement ridicule.

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Skywalkers: A Love Story (2024) 

français Sensationnel. Le récit s’inspire clairement du film Free Solo, récompensé par un Oscar. Mais ce dernier portait sur le meilleur grimpeur professionnel du monde et avait été tourné par le meilleur réalisateur de films en plein air du monde. Skywalkers est un projet de passionnés sur un couple de jeunes aventuriers, avec de nombreuses vidéos prises à l’aide de téléphones portables et de drones, dont certaines sont chargées d’adrénaline. Le voir sur grand écran, c’est en faire l’expérience avec eux. Une sacrée poussée d’adrénaline ! Mais ce qui rend le film si sensationnel, c’est l’entrelacement de leur hobby potentiellement mortel, dans lequel ils trouvent le sens de la vie, avec l’histoire d’amour qui se développe entre eux grâce à leur passion commune et qui, à travers une confiance absolue l’un envers l’autre et un soutien mutuel, les aide à réaliser l’impossible. Et le fait que leur histoire sur Instagram se déroule entre le début de la pandémie et l’invasion russe de l’Ukraine (qu’ils désapprouvent). Une belle lettre d’amour, puissamment émotionnelle. [Festival du film de Miami]

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Los Frikis (2024) 

français Mieux vaut une courte vie dans la liberté qu’une longue « non-vie » sous une dictature communiste. Une histoire vraie et puissante de jeunes Cubains des années 1990 qui ont choisi la liberté. Le film puise son esprit joyeux dans un sanatorium isolé, où se retrouvent ses personnages après avoir décidé d’abréger leur propre vie en s’injectant délibérément le VIH. Parce qu’ils peuvent vivre là-bas comme ils l’entendent. La première partie, en ville, est cependant plus intéressante – plus brute, plus dramatique, chargée d’agitation et d’énergie rebelle. Dans le sanatorium, la constellation de personnages a tendance à verser dans le cliché ou le kitsch léger. Mais la fin fonctionne bien. Cette communauté méritait que son histoire fasse l’objet d’un film. Les réalisateurs de superproductions Phil Lord et Christopher Miller aspirent à faire une incursion dans le cinéma indépendant. [Festival du film de Miami]

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