Assassination Nation

Je ne vois pas comment on pourrait prendre ce film au sérieux. Il donne l’impression que Sam Levinson s’est lancé dans deux directions. Dans la première moitié, on a un gentil drame engagé qui sort de ses gonds. Dans la deuxième, on passe à un massacre de type grindhouse creux et immature qui démarre en force avec l’attaque d’une maison, mais s’embourbe ensuite dans les motifs peu clairs des personnages et l’incapacité de conclure le tout avec audace, intransigeance et, surtout, éloquence. Au lieu de ça, le dénouement est prudent, superficiel et stupide. À cet égard, on peut dire que la structure du film échoue légèrement. De plus, le film est affaibli par une tentative hésitante de satire sociale juxtaposée à un effort de séduction du public par de la brutalité directe. Cela dit, grâce à quelques idées courageusement exprimées dans la première partie qui conviennent à notre époque et au fait que le film m’a plu malgré l’heure avancée et la fatigue accumulée au fil des projections du festival, je mettrai quand même une note au-dessus des 50 %. [Sitges 2018] (19/10/2018)

Ne vous attendez pas à un thriller d'action, il s'agit principalement d'une satire sociale sur la vie privée sur internet et la vie des adolescentes américaines sur les réseaux sociaux, qui se voudrait incisive et piquante, mais qui est aussi superficielle que les photos des mannequins sur Instagram posant devant le miroir. À travers l'histoire de cinq lycéennes sur le thème des victimes de pirates informatiques, qui s'introduisent dans les espaces de stockage en ligne et rendent publiques les données privées des utilisateurs, le film reflète l'Amérique et le style de vie débauché de sa jeunesse corrompue, mais au lieu de le critiquer, il le soutient et le défend. Le film atteint son apogée dans les quinze dernières minutes avec une chasse aux sorcières moderne (d'où le choix de Salem pour l'histoire), où enfin il y a un peu d'action, mais il faut passer plus d'une heure de dialogues pour y parvenir, dans laquelle les héroïnes principales de dix-huit ans sont présentées à plusieurs reprises comme des gourgandines antipathiques et prétentieuses avec un goût vestimentaire digne des prostituées de luxe, qui envoient tout et tout le monde voir ailleurs, mais qui pleurent et font mine d'être blessées quand quelqu'un ose les repousser. La tragédie du film réside alors dans sa vaine tentative de convaincre le public de les soutenir. Il convient toutefois de mentionner une réalisation et une prise de vue parfois assez inventives, quelques scènes bien tournées (l'attaque de la maison familiale en un seul plan) et une critique bien dirigée des hypocrites qui condamnent les autres sans connaissance du contexte et sans argument, tout en ayant eux-mêmes quelque chose à cacher. Un divertissement postmoderne plat, visuellement similaire aux derniers épisodes de la franchise The Purge, que les personnes capables de s'identifier aux héroïnes sauront apprécier. (11/10/2018)

A postmodern, feminist, politically incorrect, social-media and, most importantly, disturbing thriller that offers a little bit of everything and mixes multiple genres at once, including the excellent home invasion, revenge and grindhouse. Definitely not a film for everyone, but I enjoyed every second of it. The very idea of private details and photos being leaked onto the internet is disturbing in itself and when it happens to half the city suddenly there is uncompromising anarchy and chaos. The acting is first class, audiovisually the film is impressive and rightly far-fetched. There are executions, kidnappings, nudity, eroticism, suicide, humiliation and killing. I don't think I've ever seen a more intense teen massacre. Interesting line from the film: “When i grow up, I wanna be a director and only make male rape revenge films. Like Deliverance? Ew no. That's gross. I want it to be sexy. Like, if someone remade Straw Dogs, but instead of Susan George getting raped, Dustin Hoffman gets raped.” 80%. (09/12/2018)

It's appealing to watch writer-director Sam Levinson's dogged effort not to celebrate, judge, or tolerantly ignore the depicted vision of contemporary high school youth. Though almost everyone and everywhere is tethered to electronic devices, they are also capable of discussion, their own attitudes, and an awareness of the big picture, and while the film suffers from a certain thesis that becomes increasingly unbearable towards the end, at least it doesn't come across as anachronistically preachy to everyone involved from the position of a sensible senior who knows there’s more to life than this. Besides, almost all the adults here are ultimately the enemy. The resulting high-school revolution recalls the youthful rebellion characteristic of Japanese movies like Battle Royale or Shion Sono's films, and in fact directly acknowledges the homage to Japanese culture. But the whole show fails miserably in the last act, when it is no longer able to restrain its need to provide bitingly relevant allegory on the US and it starts throwing American flags and cheeky monologues around the set, which should have taken a back seat to the advancement of the plot, but instead proceeds by having four girls shoot at a car until it blows up. The existence of films like The Nightmare or Spring Breakers unfortunately doesn't help it much either. (19/02/2019)

I'm giving the film two stars for the momentary excitement that I felt thanks to a great portrayal of fake morality and exactly the kind of hypocrisy which makes America what it is. Apart from that, I didn’t find much else to appreciate. The script was painfully dumb for the most part, and even unpleasantly boring at times. (07/05/2019)