claudel

Une histoire d'amour où c'est la femme qui conduit plutôt que l'homme est un changement agréable et qui ne se refuse pas. Puis, l'esthétique et le professionnalisme des acteurs qui, par la même occasion, gomment la profonde différence d'âge, marquent des points supplémentaires. Par contre, même si la première moitié se révèle dynamique, la seconde moitié et surtout la fin amènent un melting-pot qui dégrade inutilement le tout. La chose aurait pu être réglée de manière classique, comme on le connaît des autres films, ou alors en créant quelque chose de nouveau et d'intéressant, mais ni l'un ni l'autre ne s'est produit et le potentiel s'en trouve gaspillé. Pour Pâques, j'ai manqué de chance avec les films français, qui sont pourtant normalement mes préférés.

Le choix du charmant duo Stacy Martin – Pierre Niney et de Benoît Magimel, empâté et vieilli, était certainement le bon. La division de l'histoire en trois parties selon le lieu a également bien fonctionné. Mais dans l'ensemble, quelque chose manquait à me satisfaire – manque de tension, manque d'originalité, manque de sexe, manque de dialogues réussis, plus de personnages... ? Je ne sais pas, mais quoi qu'il en soit, ce sera exactement trois étoiles.

Emerald Fennell a fait des prouesses dès son premier film, lequel lui a valu de nombreux prix. Mais comme on le sait, confirmer son succès et atteindre un objectif déterminé est souvent bien plus difficile. Or, même si Saltburn a récolté moins de prix, elle a manifestement réussi l'exercice. Le film offre une expérience cinématographique originale, non conventionnelle, parfois décadente, pour les cinéphiles avertis. Dans la première moitié, je n'arrivais pas à suivre de mes rires la salve de répliques désarmantes et humoristiques. Le film fonctionne avant tout comme un ensemble parfait – scénario raffiné, superbe combinaison d'humour et de sérieux, le montage, la photographie, les costumes et, last but not least, les brillantes performances d'acteurs. Barry Keoghan maîtrise ces rôles à la perfection, Jacob Elordi confirme ses qualités vues dans Euphoria, où il était déjà l'un de mes favoris, et Rosamund Pike se distingue à nouveau. Et n’oublions évidemment pas Carey Mulligan, qui est généralement distinguée et que j'ai à peine reconnue ici. Peut-être qu'avec le temps, je passerai à la note maximale. Et pour finir, on dirait que la danse est devenue un thème récurrent : ça a commencé avec Mads dans Drunk, suivi par Laia Costa dans Un amor et là, Barry Keoghan a élevé la barre à un autre niveau...

Je m'attendais à ce que ce soit très mauvais, mais au final, j'ai été agréablement surpris. Un divertissement léger où les blagues réussies l'emportent sur les ratées. Je ne comprends toutefois pas qu'il y ait encore une demande pour que Jakub Prachař joue encore et toujours le même personnage avec d'infimes variations. Même pour lui, ça doit être agaçant ! Les autres s'en tirent pas trop mal, la meilleure performance étant celle de Chiara Steiner :-)

Toutes plateformes confondues, il y a pénurie de thrillers convaincants. Mais Deep Water m'a captivé dès le début. J'ai toujours aimé Ben Affleck et ne fais pas partie des braillards qui le discréditent comme acteur et voudraient qu'il se cantonne au seul rôle de réalisateur. Ana de Armas n'aurait pas pu trouver meilleur rôle et je peux imaginer très peu d'actrices qui auraient pu le jouer avec autant de conviction et de passion et avoir l'air si sexy. Le film regorge de noms et de visages connus, mais le duo central domine. Adrian Lyne a pris une pause sacrément longue ! La collaboration avec Sam Levinson en valait la peine.

Un exemple remarquable de comment peut naître une profonde amitié et sympathie entre deux individus provenant des deux côtés opposés de la barricade. Benedict Cumberbatch joue un rôle assez exigeant, pour lequel il a dû sacrifier pas mal de choses. Jessie Buckley assure partout où je l'ai vue jusqu'à présent.

Un film très froid dont on peut clairement voir qu'il a été réalisé par une documentariste. Il se complaît dans de longs plans et nous informe essentiellement sur trois étapes de la vie d'une athlète prometteuse. Je suis content que la dernière ait été la moins développée. Le film n'a suscité en moi aucune émotion, bien qu'il dût impérativement le faire. Fade, insipide, oubliable.

Je ne lis pas les livres de Jojo Moyes, je n'appartiens vraiment pas au public cible, mais cette histoire m'a captivé et m'a énormément intéressé, à tel point que ça m'a fait de la peine au cœur. Shailene Woodley est, comme toujours, excellente et je n'ai même pas été dérangé par la performance excentrique de Felicity Jones. Une belle histoire qui ne peut faire de tort à personne.

Je m'avance à dire et je parierais que si cent personnes voyaient Gitarrmongot et Sans filtre sans connaître le contexte, pas plus d'une personne sur les cent dirait que les deux films ont été faits par le même réalisateur. Pour moi, ça évoquait surtout Happy Sweden, mais sans thème unificateur. Insupportable pour beaucoup, tolérable pour moi.

Le film bizarre et inquantifiable de l'année. Et ça se reflète dans la fréquentation, fréquentation que trois amis et moi-même avons assuré à nous seuls pendant deux jours au Cinema City Flora, à Prague, deux d'entre eux ayant même dormi. Ethan Coen devait être sous l'influence d'une certaine substance pour avoir ainsi filmé ses visions hallucinogènes et fantasmes sexuels lesbiens. J'ai ri quelques fois, mais plutôt d'un rire tragicomique provoqué par le film, le contexte et l'atmosphère générale. Un film composé d'un mix de folie, de jeux lesbiens et de longs dialogues ennuyeux. Margaret Qualley ne convient pas autant que d'habitude, même si le film repose sur elle  ; Matt Damon est fait plaisir à voir et Pedro Pascal semblait presque invisible, ne jouant pratiquement qu'ave sa tête. Miley Cyrus, elle, renforce l'étrangeté ambiante. Est-ce mauvais ou bon ? Moi, je verrais bien ça comme un navet à l'échelle mondiale qui deviendra ensuite un film culte lors des soirées entre cinéphiles, où on ne diffuse que des mauvais films et où tout le monde passe un bon moment avec une bonne dose d'alcool et de drogue.