claudel

Pour ma part, j'avais une forte présomption que j'allais apprécier ce film. Laia Costa m'avait charmé à San Sebastian dans Un amor. Son charme combiné avec le Berlin nocturne ne pouvait décevoir. Pourtant, ce fut le cas. La moitié du film consiste en des bavardages stupides, qui plus est en anglais. La seconde moitié présente une action stupide et insensée. Trois étoiles – et c’est généreux.

Beaucoup plus mature et sophistiqué que la version en prises de vues réelles que l'on a actuellement, il a une pléthore de célébrités pour les voix, une histoire cohérente, logique et surprenante, et un excellent antagoniste – ma première rencontre avec Kingpin. J'attends la suite avec impatience.

Spider-Man est manifestement devenu un divertissement pour un public allant de l'école primaire au lycée. Depuis les films de Sam Raimi, l'eau a coulé sous les ponts et ça n'a plus rien à voir. Ce n'est pas vraiment une critique, vu que je le considère comme un divertissement inoffensif et léger qui s'intègre dans l'univers Marvel actuel et se relie aux événements entourant les Avengers, devenant une partie intégrante de cet univers. Mais je ne serais pas emballé même si Zendaya défilait tout le temps dans les tenues de Malcolm & Marie.

Un film fort étrange qui m'a déconcerté dès son titre. Je me demandais constamment quand il allait enfin la kidnapper. Après tout, il ne fait que la poursuivre, parler, déconner et la draguer de toutes les manières possibles, à la fois normales et embarrassantes. Jusqu'à ce que je réalise que c'était ça le but, une interprétation non conventionnelle du syndrome de Stockholm. Mais ça ne m'a pas vraiment conquis.

Je comprends que quand un film échoue, surtout s'il est basé sur une source célèbre, des efforts soient mis en œuvre pour créer une toute nouvelle adaptation. Malheureusement, la série Les Quatre Fantastiques semble être maudite, parce que cette version est incroyablement ennuyeuse, irritante, stérile, et dans tous ses aspects bien pire que les adaptations précédentes. Pourtant, avec sa distribution, elle aurait pu aspirer à plus. Kate Mara non plus ne se distingue absolument pas cette fois, ce qui au moins n'était pas le cas de Jessica Alba dans les films précédents. Imbuvable, quasi dénué d'intrigue, consternant. En plus, pendant environ un tiers du film, j'ignorais qui allait devenir qui – à l'exception, bien sûr, de la Femme invisible. Un aspirant au pire film de Marvel, bien qu'il y ait certainement d'autres concurrents.

Sur les relations franco-espagnoles, j’en sais quelque chose : j’ai eu l’occasion de m’y intéresser professionnellement à plusieurs reprises. Je sais que ce n'est pas toujours une mince affaire, donc ce film ne m'a pas vraiment surpris. Cependant, par son thème, il pourrait être situé pratiquement n'importe où, d'ailleurs il était censé s'inspirer de l'histoire réelle d'un couple néerlandais. Ville contre campagne, intellect contre bon sens paysan, progrès contre rétrogradation, on peut observer ces conflits partout. Et le film traite ces conflits à merveille, donc ce n'est pas étonnant qu'il ait remporté la moitié des prix Goya. Il faut dire aussi que le réalisateur a pu s'appuyer sur d'excellents acteurs français et espagnols.

ATTENTION SPOILER ! Une série sur une femme qui ne savait pas ce qu'elle voulait et deux hommes qui ne désiraient rien d'autre qu'elle. En amour, sexe et relations, c'est toujours compliqué et les gens peuvent se comporter de manière étrange, irrationnelle ou émotionnelle, mais un meurtre, c'est un peu fort de café ! Et dans ce cas, c'était un meurtre totalement inutile et incompréhensible – toute la situation aurait pu être résolue de dizaines d'autres manières différentes en incluant pleurs, douleur, cris et blessures, mais en tout cas, personne n'aurait dû mourir. Rosa était une femme fatale capable de mentir, manipuler et séduire et peut-être était-elle elle-même convaincue de n'avoir tué personne. Úrsula Corberó a livré une performance incroyablement réaliste. J'ai surtout eu de la peine pour sa fille, parce qu'à sept ans, elle devait être totalement confuse au sujet des hommes dans la vie de sa mère – un père qui est parti, un amant qui a disparu et un amant qui a tué. Un cocktail toxique pour un si petit enfant. Une histoire triste, très triste – et bien que nous sachions plus ou moins comment tout se termine, j'ai trouvé la série très captivante et intéressante. Et je dois souligner la bande-son absolument parfaite, avec un choix des chansons et du générique absolument superbe. La meilleure chanson, qui résume en fait le mieux toute cette folie, est El amor de Massiel, à la fin du quatrième épisode...

Le réalisme magique dans sa forme la plus étonnante, accessible et pure. Le basque Julio Medem, de San Sebastian, est un grand conteur épique et réalisateur de génie, qui m'a captivé tout comme il l'avait fait il y a vingt ans avec son film peut-être le plus célèbre, Lucia et le sexe. Par contre, il requiert une concentration totale du spectateur ; il n'est pas envisageable de se relâcher ne fût-ce que quelques secondes tant il y a de couches temporelles et de relations complexes entre personnages qui s'entremêlent, ne nous laissant le temps de ne penser à rien d'autre. Rien à redire du côté du montage. Généralement, j'ai l'impression que dans les films espagnols, les acteurs et actrices doivent répondre à des critères d'attrait physique et, chez Julio Medem, cette logique est peut-être poussée jusqu'à l'extrême. C'est presque un clin d'œil à Et on tuera tous les affreux, de Boris Vian  ! :-)

Bien que je n'étais pas enthousiaste à l'idée de regarder la même histoire une deuxième fois, cette fois dans sa déclinaison européenne, celle d'un film qui récolte les éloges et les récompenses un peu partout m'a convaincu. En fin de compte, j'ai apprécié la représentation de tout, du début à la fin, ce qui fait partie intégrante de l'histoire. Désespoir, espoir, combat acharné pour la survie ; j'admire tous les survivants pour avoir eu la force, la volonté, la morale et l'abnégation qui leur a permis de s'en sortir.

Alzheimer n'est pas le seul thème de ce film  ; le thème de la famille, de son fonctionnement, de la gestion du handicap et de la relation père-fille joue un rôle tout aussi important. Tous les sujets sont abordés de manière sensible et douce-amère et la gravité est allégée par des moments de légèreté, le tout paraissant naturel. Un spectacle agréable.