Goldbeater

Wan a voulu faire un film d’épouvante déjanté sur un tueur mystérieux, mais il l’a fait en s’embourbant dans des procédés auquel il est habitué pour les films de fantômes. Par conséquent, il en ressort un méli-mélo alambiqué, involontairement grotesque et en tout point exagéré, dans lequel beaucoup de choses n’ont pas de sens vu qu’elles nous sont balancées juste pour leur effet. Pourtant, l'idée centrale (bien que rapiécée à partir de toutes sortes d'éléments qu’on a déjà vus mille fois) est intéressante et donne à réfléchir. Il aurait juste fallu que ce soit fait de manière moins exubérante, plus ciblée et même avec un budget moins élevé. Car je ne vois pas en quoi ce film a besoin de décors numériques sophistiqués, d’une scénographie mégalo et d’une durée frôlant les deux heures. Tout ça est inutile et il est dommage que le réalisateur se soit déchaîné en partant dans toutes les directions juste parce que c’était possible, plutôt que de faire preuve de plus de discernement. Et si, dans son prochain film, on a le malheur d’encore trouver dans toutes les scènes un tel foisonnement exagéré d’ampoules qui clignotent ou s’éteignent, d’écrans granuleux et de crachotements de radio (juste parce que tout doit absolument foutre les jetons), alors j’en aurai fini avec ce réalisateur.

Un excellent morceau de cinéma européen qui place la barre vraiment haut. Et même si l’on sait – ou au moins si l’on soupçonne – dès la première minute vers quel dénouement le tout s’oriente, on ne peut que se délecter de suivre l’intrigue et les efforts déployés par l’héroïne à travers chacune de ses respirations. La Voix d'Aïda est un film prenant sur la vanité de ne pas abandonner et sur le fait que c’est important de s’accrocher malgré tout, même si on a souvent l’impression que tout l’univers joue contre nous. [KVIFF 2021]

What Price Hollywood? offre un spectacle qui traite sans détour de la désillusion du chemin typique vers la gloire hollywoodienne. C’est un peu décousu, oscillant entre une comédie pince-sans-rire dans la première moitié et un mélodrame beaucoup trop oppressant dans la deuxième. Et vers la fin, ça jouait vraiment trop sur les changements d’humeur à mon goût. [KVIFF 2021]

Apples est un représentant posé et ingénu de la vague bizarre du cinéma grec. Il se déroule sans précipitation, diffuse son essence graduellement, par petites touches, et agit presque comme un traitement thérapeutique après lequel on peut se sentir en paix avec tout. [KVIFF 2021]

Julie (en 12 chapitres) est un drame romantique chaleureux et conciliant sur la quête de son chemin de vie, de soi-même et de tout ce qui tourne autour. Au début, j’étais préoccupé par la longueur du métrage, mais, en fin de compte, les deux heures en présence des personnages sympathiques dépeints ici se sont écoulées plutôt agréablement. J’aurais seulement souhaité que le final me bouscule plus que ça. [KVIFF 2021]

Le documentaire biographique Crock of Gold donne parfois l’impression d’un fatras incohérent. Peut-être est-ce fait exprès, histoire de nous donner l’impression qu’on visionne le film après avoir enfilé quelques verres ? Mais même comme ça, vous ne serez pas du tout dans la même ligue que Shane MacGowan en matière de picole ! [KVIFF 2021]

Côtés technique et distribution, il n’y a rien à redire. Par contre, l’intrigue centrale, dans laquelle se rapprochent des membres d’une famille aliénée, ne révolutionne pas le septième art. Sans grande motivation, je mets un pouce en l’air, mais je commence tout doucement à en avoir ras le popotin d’admirer des thèmes déjà cent fois épluchés juste parce qu’ils sont joliment filmés pour la cent et unième fois ! [KVIFF 2021]

Le film Last and First Men, c’est tout d’abord une démonstration des prouesses de Sturly Brandth Grøvlen (Drunk) derrière la caméra et de Jóhann Jóhannsson pour la musique. Ensuite vient l’œuvre narrative – mais seulement en deuxième lieu. Je n’ai pas vraiment de reproche à faire, juste que je ne peux pas prétendre à la projection du siècle, qui m’aurait hypnotisé par son contenu audiovisuel et bouleversé en me faisant vivre une expérience riche et mémorable. Quoi qu’il en soit, je suis content d’avoir pu assister à ce métrage dans une bonne salle de cinéma, car chez soi, avec un écran et un système son plus modestes, ça ne se justifie pas vraiment. [KVIFF 2021]

Quand, à l’occasion, je tombe sur un petit film dans lequel le jeu des acteurs, le travail de caméra, la musique, le scénario et la mise en scène générale sont en harmonie totale et entraînent le spectateur dans une histoire qui a quelque chose à dire et qui le dit d'une manière intelligente et très intense, il n’y a plus aucun obstacle à mon bonheur. Or, c’est précisément le sentiment que m’a donné Sur le chemin de la rédemption. Le seul petit reproche que je pourrais formuler est que certains passages me rappellent le film classique Les Communiants. Peut-être Paul Schrader s’est-il légèrement laissé inspirer. Mais d’un autre côté, là où Ingmar Bergman m’avait laissé plutôt froid, Schrader fait mouche sur le plan émotionnel et je n'ai donc pas à me plaindre. Je suis content qu’Ethan Hawke ait justement présenté ce film-ci au festival de Karlovy Vary et que j’aie ainsi eu la chance de le voir sur grand écran. [KVIFF 2021]

El Fantasma del convento raconte une histoire très simple et moralisatrice, présentée sous une apparence de film d’horreur gothique. L’intrigue est réellement maigre, donc si l’ambiance mystérieuse ne vous envoûte pas dès le début, vous resterez probablement sur votre faim. [KVIFF 2021]