Les Banshees d'Inisherin

Je m’attendais à un dénouement plus intéressant et encore plus dramatique, mais Les Banshees d’Inisherin reste une excellente étude de personnages non conventionnels aux prises avec un conflit non conventionnel, dans un cadre non conventionnel et très atmosphérique. Il s’agit d’un film tragicomique et imprévisible, dont les actions et les réactions sont déterminées par deux villageois incompatibles qui vivent au bout du monde et y gaspillent leur vie de manière passive. La première moitié est magistralement écrite et réalisée. Mais la question de savoir comment le problème sera résolu y est plus divertissante que ne le sera la résolution elle-même dans la seconde moitié. Colin Farrell est à nouveau excellent et Carter Burwell (le compositeur attitré des frères Coen) est formidable, tout comme le décor, qui constitue en lui-même un autre personnage important du film. (19/01/2023)

Cette histoire tragicomique de la fin d’une amitié se déroule au début du vingtième siècle, au bon milieu des magnifiques paysages de l’Irlande sauvage, dans un petit village où les gens ont une vie simple et passent la plupart de leurs journées au pub local. Mais un jour, Colm ne veut plus être ami avec Pádraic. En tant qu’êtres humains, nous sommes obsédés par la question du « pourquoi » : pourquoi deux personnes cessent-elles de s’apprécier et de se comprendre, pourquoi commencent-elles à se haïr ? Faut-il toujours qu’il y ait à cela une raison précise ? Colm arrive à un stade de sa vie où il ne veut tout simplement plus perdre un temps précieux en bavardages superficiels avec une personne qui ne l’enrichit en rien et qu’il trouve ennuyeuse et primitive. Mais Pádraic le prend mal et veut au contraire continuer à se battre pour cette amitié, ce qui nous conduit à des événements tout à fait imprévisibles. Leur conflit semble dans un premier temps un peu risible, comme les chamailleries de deux garçons de douze ans, mais il évolue progressivement vers des échanges de plus en plus vifs et un règlement de compte brutal. L’ensemble du récit possède un caractère très intimiste et théâtral, et il est accompagné par la musique atmosphérique et envoûtante de Carter Burwell. Il s’agit pour Colin Farrell et Brendan Gleeson d’une rencontre à l’écran très réussie, que j’ai beaucoup appréciée. (13/03/2023)

Un film hors norme sur l’amitié au début duquel l'amitié en question se termine brutalement d’un côté sans raison apparente. De tous les films réalisés à ce jour par le dramaturge Martin McDonagh, The Banshees of Inisherin est de loin son plus intimiste, un peu à la façon d’une pièce de théâtre. Donc si vous voulez de l’action, passez votre chemin. L’alternance entre l’humour (souvent très sarcastique) et des thématiques déprimantes au possible a toujours été la marque de fabrique de ce scénariste et cinéaste britannique, mais avec les Banshees, malgré son minimalisme, les émotions s'opposent et se télescopent en nous envoyant sur les montagnes russes. Ainsi, malgré les nombreux éclats de rire pendant le film, on se retrouve complètement dévasté à la fin. Tous les acteurs livrent une prestation remarquable, en particulier Colin Farrell, qui se fond à merveille dans son rôle de beauf irlandais candide et obstiné. [Vancouver International Film Festival 2022] (05/10/2022)

The (un)official final part of the free trilogy from the Aran Islands. Of McDonagh’s works, this the closest to his theatre roots, which is a problem. McDonagh is a better writer than director and a better playwright than screenwriter, and as a film director, he tries to hide the distinct theatricality of the script, which is a mistake, it would be better if he accepted it for what it is. It is a minor detail, but coupled with the fact that it's not the best part of the trilogy, which also as a whole is overshadowed by the Leenan trilogy, means that The Bahsees of Inisherin feels like a tiny step backwards for McDonagh as a writer and as a director. Since his film debut, I've wanted him to be closer to his roots in style and substance, and this confirms the proverbial "be careful what you wish for, it might come true". But does any of this mean it's not excellent or perhaps superbly acted? Not at all. (08/02/2023)

A pleasant, cruel conversational movie about the fact that sometimes you can simply hate your neighbour for no apparent reason. There isn’t anything especially deep about it; it’s just a pleasantly thick stout with white foam in the form of a great central duo and a setting that’s as hearty as its inhabitants. (14/01/2023)