Résumés(1)

Vous connaissez très certainement ce cliché tenace, souvent tourné en dérision, sur « le copain noir qui crève le premier » dans les films d’horreur, non ? Bien : prenons maintenant le temps de détricoter ce cliché et de voir d’où il est parti, à travers un voyage absolument exceptionnel qui va complètement changer votre grille de lecture sociologique ! Partant du classique de D.W. Griffith (La Naissance d'une nation) – qui, soit dit en passant, a permis la renaissance du Ku Klux Klan – à Get Out, ce documentaire de Xavier Burgin refait le parcours de la figure afro-américaine à travers le cinéma de genre : non représentée, sous représentée, ou mal représentée (le King Kong de 1933, comme métaphore du Noir violent, parmi tant d’autres exemples), jusqu’au choc de 1968, lorsque George Romero choisit un Noir comme héros de son film, La Nuit des morts-vivants. Forcément, pour beaucoup de bien-pensants d’aujourd’hui, ça ressemble à un combat d’arrière-garde : entre-temps, il y a eu Obama comme président, et Beyoncé est l’une des stars les plus riches de la planète. Super. Mais le combat est loin d’être fini : il y aussi Black Lives Matter et des tragédies comme celle de Charlotesville. Et c’est en cela que cette relecture, aussi fascinante qu’édifiante, est avant tout nécessaire car – au même titre que le mansplaining existe pour la cause féministe – le whitesplaining rôde toujours non loin du racisme ordinaire. (Brussels International Fantastic Film Festival)

(plus)

Vidéo (1)

Bande-annonce

Critiques (1)

Goldbeater 

Toutes les critiques de l’utilisateur·trice

français Le documentaire Horror Noire traite de la représentation de la communauté afro-américaine dans les films de genre depuis les débuts du cinéma jusqu’aux temps modernes. Parmi les intervenants, on retrouve non seulement des acteurs et actrices mythiques, mais également des réalisateurs, scénaristes et académiciens qui, au cours d’entretiens non structurés, revisitent les différentes impressions laissées par les films qu’ils ont vus ou tournés. Il est indéniable qu’à l’aube du vingtième siècle, la position des cinéastes par rapport à la question noire était éminemment raciste, comme en témoigne le film bien connu Naissance d’une nation de D. W. Griffith. Cette position s’est ensuite progressivement dissoute pour, finalement, voir la communauté noire elle-même prendre les choses en main, notamment en donnant naissance au genre « blaxploitation » dans les années 70, par la renaissance du film indépendant dans les années 1990 et du film contemporain Get Out de Jordan Peele, lequel est présenté dans le documentaire pratiquement comme une bible cinématographique de la communauté black. Malgré tout, j’ai eu l’impression que les Afro-Américains seront toujours insatisfaits par la façon dont ils sont représentés à l’écran, y compris sous la direction de réalisateurs noirs. En gros, il y aura toujours un problème quelque part. Comme il est dit, si quelqu’un veut voir du racisme dans un film, peu importe lequel, il pourra toujours en trouver – ce qui ne fait que me confirmer que le King Kong de 1933 est un symbole marquant de la peur des blancs pour tout ce qui a la peau foncée. [Sitges 2019] ()

Photos (9)