Mise à mort du cerf sacré

Un film merveilleusement et drôlement étrange, qui plaira particulièrement aux amateurs d'humour très noir et de films originaux avec une intrigue décalée. Et pour ceux qui ont déjà eu le plaisir de découvrir Lanthimos, c'est tout simplement une autre de ses œuvres satiriques originales et imaginatives sur la société humaine, régie par des règles absurdes et des habitudes culturelles comiquement glaciales, que leur créateur n'a cependant pas besoin d'expliquer de quelque manière que ce soit. Un art bizarre, jusqu'à présent (pour moi) le meilleur de la filmographie de Lanthimos. (02/11/2017)

C'était ennuyeux d'être tous des cinéastes normaux A. Perturbation du monde froid et parfaitement rationnel par une force irrationnelle, un démon impuissant à être vaincu. Pas une folie intellectuelle comme The Lobster, plus attrayant en termes de contenu, essentiellement un genre pour les plus exigeants. Mais unique par sa réalisation. Hypnotiquement lent, brillamment tourné, musicalement terrifiant à la manière de Herrmann. Émotionnellement mesuré et diaboliquement cruel en même temps. Farrell est un caméléon, Kidman est traditionnellement parfaite. Tant en tant qu'acteurs qu'en lingerie. Et le jeune diable irlandais Keoghan se dessine! [Cannes] (26/05/2017)

Au début, j’avais l’impression de regarder un genre de tragicomédie bizarre voire à la masse. Mais ensuite, le film a vraiment démarré pour nous servir un bon psychothriller construit sur un scénario de qualité et un jeu d’acteurs convaincant. Colin et Nicole sont certes des valeurs sûres, mais ce sont surtout les jeunes talents qui ont surpris, étant donné que la matière n’était pas évidente. Un concept intéressant, une exécution très correcte, une fin décente. Dans l’ensemble, l’impression est très positive. Et quand j’ai réalisé que la casquette de réalisateur était portée par ce même Grec qui m’avait déçu avec son délire sur le homard, je ne peux que constater une amélioration de taille avec sa psychose et son cerf. (13/01/2019)

Saw for intellectuals. The Killing of a Sacred Deer is a cruel, disturbing and, in filmmaking terms, precise morality tale and perhaps even class satire (rich people destroy the lives of the poor and refuse to accept responsibility for it), but I found its second half to be monotonous in terms of both the characters’ suffering and style (slow dolly shots, overhead shots, close-ups of faces, unpleasant atonal music, over and over again). I understand that the mechanical nature of the structure and the acting is part of the director’s malevolent concept (forget about gradation or catharsis), but it deprives the film of dramatic tension and gives the impression that it doesn’t develop along with the characters, while also weakening the message. I didn’t get the impression that the film had anything else to say after the central dilemma had been revealed (which was possibly why Mirka Spáčilová providentially left the press screening after the scene in which Farrell forces a donut on his son). Instead, it distances itself from reality and thus diminishes the power of its message. The similarity to Kubrick or Haneke is mainly external, not in the effect that the film has on the viewer. 70% (30/10/2017)

After his weird period, Lanthimos activated internal Greek fate and combined residential horror and ancient tragedy with Efthymis Filippou. A camera that hovers over the heroes like a vicious threat, unmistakably mechanical acting, demonic Barry Keoghan and a morally borderline second half that is the cruelest (and least satirical) of all Lanthimos's films. What used to come from within strange communities is now incomprehensibly imposed on the heroes from above. The unraveling and meaning of this brutal clinical version of Sophie's Choice will probably be discussed at length - the fact remains that the tone and depressing atmosphere make The Killing of a Sacred Deer a real horror. Trier with an acute attack of sociopathy. (27/05/2017)