claudel

Parmi tous les films nominés aux Oscars cette année, Sound of Metal est incontestablement le plus original quant à son thème. Je n’avais encore jamais vu ni même entendu parler d’un film semblable. Pour moi, les passages les plus forts sont le début, ex æquo avec la situation choquante et le final qui mettent en scène Mathieu Amalric sur fond de musique française. Cela dit, je raccourcirais le film, comme d’ailleurs presque tous les films nominés aux Oscars cette année.

On dirait que personne ne s’embête dans le Kentucky. Je ne suis pas expert dans les États d’Amérique, mais si je devais me baser sur ce film, je dirais qu'il fait partie des plus insignifiants, du moins aux yeux des habitants des États élitistes de la côte Est des États-Unis. L’histoire est forte, basée sur des faits réels et filmée par le chevronné Ron Howard. Et le film m’a conforté sur deux points : Amy Adams et Glenn Close sont brillantes, ce qui fait que dans le cas de Glenn Close, elle pourrait enfin se voir récompensée suite à sa huitième nomination aux Oscars. En ce qui concerne Amy Adams, je suis d’avis qu’à l’instar de Jessica Chastain, elle fait partie des actrices les plus sous-estimées de sa génération.

J'aimerais bien que l'Académie m'explique qui jouait le rôle principal dans ce film, sachant que Kaluuya et Stanfield sont nommés pour des rôles secondaires. Martin Sheen ? :-D Je subodore une manigance visant à permettre la remise d'un Oscar à Boseman (RIP et il le mérite certainement pour Le Blues de Ma Rainey) en reléguant Kaluuya dans un rôle secondaire. J’en ai vraiment ma claque de ces quotas ! C’est un bon film qui se base sur des faits réels assez tristes et bouleversants, d'accord. Mais pourquoi doit-il être récompensé ? Il ne se démarque en rien et n’a rien d’extraordinaire. Pfff…

Je me réjouissais énormément de voir ce film et j’ai été récompensé par un thriller remarquable et élaboré mené par une Carey Mulligan inhabituellement dure et déterminée – j’avais plutôt une image douce et délicate des femmes qu’elle incarnait. J'ai apprécié le mystère qui entourait Cassie et je me demandais constamment ce qui avait bien pu arriver dans son passé pour qu’elle se comporte de la sorte la nuit venue. Et dans le final, j’ai hurlé d'excitation !

Reconnaissons à David Fincher le mérite d’avoir fait un film comme celui-ci, un film qui est destiné à lui-même, quelques fans inconditionnels et une poignée de connaisseurs. Pour les expériences associées à Seven ou Fight Club, il peut probablement se permettre de réaliser certains de ses rêves artistiques. J'ai souffert pendant les quarante premières minutes, m'arrachant les cheveux en me demandant comment j’allais tenir le coup. Ensuite, les cartes ont été redistribuées avec la scène du dîner chez William Hearst. À partir de ces quelques minutes de conversation de haut vol, et à part quelques autres passages à nouveau plus faibles ou ennuyeux, Mank m'a captivé et a suscité mon intérêt. Le spectateur moyen ne connaît probablement pas la personne d'Upton Sinclair, les circonstances de la Grande Dépression et Orson Welles. Pour ma part, certaines personnalités m’étaient inconnues et j’ai ensuite effectué quelques recherches afin d’élargir mes horizons factuels. Et ça, c’est une chose que j’adore dans les films – le fait qu’ils peuvent enrichir mes connaissances et mon langage. Gary Oldman a encore fait des prouesses, Charles Dance n'a pas vraiment surpris avec son regard hypnotique et Lily Collins a ajouté la touche de beauté physique et de grâce qui manquait par ailleurs à cette œuvre en noir et blanc. Pour en revenir à ma vision du film, elle a changé du tout au tout entre le début et la fin. Mank vaut le détour, mais à condition d’y mettre de l’attention, d’avoir certaines connaissances factuelles, de s’armer de patience et d’être d’humeur décontractée. Si j’avais essayé de le regarder un soir de semaine après le travail, j’aurais sans doute abandonné tout de suite.

Un film dur avec un thème dur par rapport auquel les controverses et polémiques abondent. De mon côté, j’ajoute à ma liste d’actrices à suivre Vanessa Kirby. Celle-ci s’est distinguée par une performance marquante incroyablement difficile sur les plans psychique et physique et mérite clairement un Oscar, même si elle ne fera probablement pas le poids face à ses concurrentes afro-américaines. Shia LaBeouf la complémente habilement et Ellen Burstyn, avec son expérience vertigineuse, assure brillamment son rôle secondaire. J’ai toujours eu une opinion très négative sur les accouchements à domicile et cette opinion ne fait que se renforcer avec ce film. Toutes les femmes et tous les couples ont bien sûr leur liberté de choix, mais le risque de complications en tous genres ne peut pas être couvert adéquatement par une préparation du milieu résidentiel comme c’est le cas dans un hôpital pourvu de personnel et d’équipement.

Défi cinéma – les genres : film musical. Je m’attendais à beaucoup de musique et de chant et à peu de dialogues parlés. Eh bien, c’était exactement le contraire ! Le modèle théâtral se perçoit dès la première minute et la cascade de dialogues ne se fait pas attendre, certains étant meilleurs que d’autres. Un monologue fort m’est resté en tête, en l’occurrence celui déclamé par Chadwick Boseman, à qui un Oscar n'aurait d'ailleurs pas fait de tort. Viola Davis a elle aussi indubitablement mon aval quant à ses talents dramatiques, et sa nomination va de soi et est méritée. Et je comprends également pourquoi ce film n’a pas été retenu parmi les meilleurs. Trois étoiles sont la bonne tapée.

Défi cinéma – les genres : animation. Américain jusqu’à l’os et insupportable à ce niveau-là, mais quand on a un enfant qui s’amuse comme un petit fou en le regardant, ça aide. D’un autre côté, j’ai aimé l’idée de la nourriture qui tombe du ciel ; je ne dirais pas non à un tel phénomène dans des moments opportuns !

Je suis dingue de cette série et j’ai l’impression que la cinquième saison s’annonce de loin la meilleure de toutes. Tout fonctionne joliment et l’épisode final couronne le reste de la saison… Je regrette juste infiniment qu’il ne me reste plus qu’une saison à visionner. En tout cas, je suis curieux de voir comment le tout va se terminer avec le quatuor principal et avec mon alter ego Adam. :-D

Défi cinéma en situation de confinement – actrices préférées : Marion Cotillard. J’ai l’habitude de me diriger vers la France quand la fin d’un défi approche, vu que je considère le cinéma français comme le summum. Le revers de la médaille, c’est que mes attentes s’en trouvent démesurées et qu’il est difficile de les combler totalement à chaque fois. Et c’est d’autant plus le cas quand le film en question comporte un casting de haut vol, qu’il est réalisé par un cinéaste qui m’est cher et est à la fois marié à la star principale, et que la longue durée fait la promesse d’un récit psychologique en bonne et due forme. Certes, il s'agit d'un excellent film, mais j'attendais toujours la catharsis, la véritable décharge émotionnelle, le moment où la bombe exploserait. J'ai attendu, attendu, attendu jusqu'à arriver au final, européen et de bonne facture, mais en restant sur ma faim, en étant privé de ce petit quelque chose de spécial que j'attends des films français. Et Marion excelle bien sûr comme à son habitude, mais son rôle ne me restera certainement pas gravé en mémoire au rang des performances exceptionnelles.