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Critiques (130)

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Les Graines du figuier sauvage (2024) 

français Les Graines du figuier sauvage est un drame familial intime mais puissant. Dans la première partie, nous apprenons progressivement à connaître tous les membres de la famille. Nous découvrons la façon dont les événements sociaux du pays les affectent, mais aussi les changements plus personnels provoqués par la promotion professionnelle du père, qui rend la famille plus prudente, plus vigilante et plus réfléchie quant aux personnes qu’elle fréquente, aux propos qu’elle tient et devant qui, etc. La famille semble mener une vie tranquille jusqu’au jour où elle doit soigner l’amie de l’une des filles, grièvement blessée lors d’une manifestation. Cela déclenche la première rupture entre la mère et les filles, mais tout est caché au père... qui est plutôt absent dans la première partie du film. Dans la deuxième partie, nous suivons la quête de la vérité sur la disparition d’une arme de service. Peu à peu se révèle alors le caractère du père, qui soupçonne ses filles et se laisse aller aux pratiques d’interrogatoire qu’il a adoptées dans le cadre de son travail. Au final, on a un peu l’impression d’assister à une sorte de Shining à l’iranienne. Cette transition aurait pu être une excellente idée, mais malheureusement elle n’a pas vraiment fonctionné pour moi parce que les personnages ont cessé de se comporter de manière logique. Je ne comprends pas pourquoi toutes les personnes impliquées ont laissé les choses aller si loin, leurs actions ne semblaient pas rationnelles du tout et la situation a complètement dégénéré de manière inutile. Si la première partie du film avait été raccourcie et que plus d’espace nous avait été donné pour apprendre à connaître plus profondément la figure paternelle, peut-être que tout aurait eu beaucoup plus de sens. Mais en même temps, la première partie du film est beaucoup plus intéressante parce qu’elle tend un miroir à la société. Elle révèle les différences entre l’ancienne génération, plus attachée au respect des principes, pour qui Dieu est la loi, et la jeune génération, qui aspire à plus de liberté, à un système plus raisonnable et à la justice. Si cela avait été le thème principal du film, je pense qu’il aurait eu un impact beaucoup plus grand et plus fort. [Festival de Cannes 2024]

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Grand Tour (2024) 

français Je ne pense pas pouvoir mieux noter Grand Tour. J’aimerais mettre cela sur le compte de la fatigue ou de l’excès de climatisation dans la salle, qui a rendu l’expérience un peu désagréable, mais je ne pense pas que ce soit entièrement le cas. Le résumé du film attire le spectateur avec l’histoire d'un homme qui fuit sa fiancée juste avant leur mariage et s’embarque dans un voyage éprouvant à travers l’Asie, mais aussi avec l’histoire de la fiancée elle-même, qui veut se marier à tout prix, et qui voyage donc avec détermination sur ses traces pour le retrouver. Ce que le résumé ne vous dit pas, c’est que cette histoire, qui est jouée mais aussi en grande partie simplement narrée, représente environ la moitié du film. En fait, l’ensemble est entrecoupé de séquences « documentaires » essentiellement anciennes, mais aussi plus modernes, de collages de la vie ordinaire, de la culture et des coutumes quotidiennes des endroits où les ex-fiancés viennent d’arriver. Je peux comprendre que Cannes ait décerné au réalisateur le prix de la mise en scène, car ce concept est sans précédent... mais je n’ai pas aimé cette composition, ou alors je n’ai pas encore mûri au point d’être capable de comprendre et d’apprécier cette forme d’art. [Festival de Cannes 2024]

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All We Imagine as Light (2024) 

français Dans All We Imagine as Light, nous suivons deux protagonistes, collègues et colocataires, qui ne pourraient être plus différentes l’une de l’autre. Prabha attend avec dévouement son mari, qui est à l’étranger et dont elle n’a pas eu de nouvelles depuis un an. Elle est très sérieuse, ordonnée, et repousse les avances romantiques d’un collègue, même s’il est clair qu’elle a aussi de l’affection pour lui. Anu, en revanche, est un esprit libre et joyeux qui rejette les mariages arrangés et essaie de profiter de chaque moment disponible pour passer du temps avec son amant, ce qui n’est pas vraiment facile pour eux, car ils n’ont pas beaucoup d’endroits où aller et de moyen d’être seuls. Je pense que Prabha est envieuse de la nature libre d’Ana, ce qui met un peu de plomb dans l’aile à leur relation. Et c’est à peu près tout ce qui se passe dans le film... Il est vrai que les auteurs ont essayé de dépeindre ces sentiments et dilemmes intérieurs, mais je n’ai pas réussi à m’y sentir impliquée. J’ai entendu des avis contradictoires de toutes parts au festival. Certains ont dit que le film était le meilleur de l’année, d’autres n’ont pas compris pourquoi on en faisait tout un plat, et je fais partie de ce dernier groupe. Je ne veux pas dire que le film est mauvais, parce qu’il ne l’est pas, mais il traîne terriblement en longueur, j’ai eu l’impression qu’il s’est éternisé pendant au moins trois heures. Je n’ai pas tellement aimé les héroïnes non plus, elles ne m’ont pas vraiment entraînée dans l’intrigue, donc je n’ai pas eu l’impression que je les encourageais, que je me souciais d’elles d’une manière ou d’une autre. Honnêtement, j’ai préféré le film indien Santosh, qui a également été présenté à Cannes cette année, mais dans la section Un certain regard. [Festival de Cannes 2024]

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Emilia Perez (2024) 

français Pendant le festival, je ne lis pas les résumés à l’avance parce que je ne veux pas savoir de quoi les films sont censés parler. J’aime l’élément de surprise. Et Emilia Perez aura été sans aucun doute la plus grande surprise parmi les films en compétition principale. Une comédie musicale trans dans le monde des cartels ? Tout au long du film, je me suis demandé comment diable ils avaient pu imaginer de relier tout ça ensemble, et finalement je dois dire qu’aussi inattendu que cela ait été, il s’agit en fin de compte vraiment d’une combinaison originale et très peu conventionnelle, qui, attention, ne conviendra certainement pas à tout le monde. Mais moi, j’ai aimé, le film est fluide, les chansons sont mélodieuses, les chorégraphies sont impressionnantes. L’histoire est imprévisible, parfois très dramatique, parfois drôle et divertissante, parfois touchante au point d’en être pathétique... Je pense qu’il y a tout ce qu’une comédie musicale devrait avoir. [Festival de Cannes 2024]

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Oh, Canada (2024) 

français Oh, Canada commence de manière très prometteuse, avec notre dernière interview de Leonard Fife (Richard Gere), un célèbre réalisateur de documentaires qui s’est réfugié au Canada pour éviter la guerre du Viêt Nam. Il est très important pour lui que sa femme soit présente pour l’interview, car il veut partager ce qu’il n’a pas encore partagé. C’est ainsi qu’il commence à raconter sa vie... Ce que nous apprenons peu à peu sur lui n’est pas tout à fait plaisant, et sa femme n’aime pas non plus ces nouvelles révélations, alors il met tout cela sur le compte de son état de santé et des effets secondaires de ses médicaments. Qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui est fabriqué, qu’est-ce qui est déformé, qu’est-ce que Fife lui-même se rappelle différemment de ce qui s’est réellement passé ? Tout cela est filmé de manière très engageante, avec une excellente bande-son et de bons acteurs, mais peu à peu le rythme ralentit, les idées deviennent de plus en plus obscures, les questions s’accumulent, et soudain tout s’évanouit dans une fin fade et inachevée... et je ne sais pas ce que le poète a voulu dire. [Festival de Cannes 2024]

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The Apprentice (2024) 

français The Apprentice jette un regard dépassionné sur l’ascension de Donald Trump et sa transformation d’un outsider naïf et fade en un monstre égoïste, veule et narcissique. Sebastian Stan, dans le rôle de Trump, est absolument superbe, mais Jeremy Strong est peut-être même meilleur d’un cheveu dans le rôle de l’avocat Roy Cohn à qui Trump doit objectivement son ascension, même si le mot « dû » lui est probablement étranger. Jeremy Strong était un excellent choix, ce type de rôle lui convient parfaitement, comme on a pu le voir dans Succession. Le film est prenant et n’ennuie pas une seconde, mais j’ai un énorme reproche à faire, c’est le choix de l’actrice Maria Bakalova pour le rôle d’Ivana Zelníčková. Je comprends que pour les occidentaux, nous, les citoyens des pays de l’Est, nous sonnons tous pareil, et que nous nous ressemblons probablement tous... mais j’ai tout simplement trouvé son accent russe et son apparence rebutants. Et c’était tellement déroutant à certains moments, je me disais, attends une minute, est-ce que c’est censé être Ivana ? Ne me dites pas qu’il ne pouvait en être autrement... [Festival de Cannes 2024]

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Marcello mio (2024) 

français Avoir des parents aussi célèbres que ceux qu’a Chiara Mastroianni ne doit pas être facile à vivre. Elle-même fait une belle carrière, mais un jour de tournage, le réalisateur lui demande si elle pourrait jouer une scène plus comme Marcello Mastroianni que comme Catherine Deneuve, ce qui réveille une crise d’identité chez elle... Marcello mio est une comédie réussie où des acteurs français célèbres jouent leur propre rôle, ou plutôt celui de leur alter ego. L’humour ne manque pas, ni les scènes touchantes qui semblent nous faire pénétrer dans l’âme de ces acteurs lorsqu’ils ne sont pas devant la caméra... Qui sont-ils donc et que devraient-ils être ? [Festival de Cannes 2024]

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Horizon : Une saga américaine - Chapitre 1 (2024) 

français Je ne suis pas une grande spécialiste des westerns, car ce genre ne m’enthousiasme pas vraiment, mais j’ai récemment eu l’occasion de voir quelques films intéressants qui m’ont fait progressivement prendre goût au thème du Far West. Je suis heureuse qu'Horizon de Kevin Costner soit l’un des films les plus attrayants sur le plan narratif et visuel. Et surtout, on peut sentir et voir que le réalisateur aborde le sujet avec amour et qu’il le fait de la manière la plus honnête et la plus sensible possible. Je pense qu’Horizon est le projet de sa vie et qu’il s’y consacre entièrement (y compris son argent et ses biens). Bien sûr, les grandes fusillades et les scènes angoissantes du genre « qui va s’en sortir ? » ne manquent pas, mais en même temps, le film est rempli de scènes insolites et simples qui donnent vie au quotidien des pionniers. Par exemple, les nouveaux arrivants dans « l’Ouest sauvage » ont dû s’habituer à une ambiance différente, à un mode de vie différent, à l’inconfort et au danger qu’apporte cet environnement inhospitalier. Cela peut sembler ennuyeux ou inutile à beaucoup, mais j’apprécie cet aspect du film parce qu’il est tout simplement humain. Personnellement, cela m’a permis de m’immerger encore plus dans les histoires des protagonistes, essentiellement féminins, qui se voient accorder une grande place ici, ce qui est encore une fois très inhabituel et attachant, car jusqu’à présent, le western classique a été une affaire essentiellement masculine. La première partie d’Horizon met en place plusieurs intrigues et présente une myriade de personnages intéressants qui, je suppose, s’entrecroiseront dans les parties suivantes, et j’ai hâte d’y être. [Festival de Cannes]

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Touda (2024) 

français Touda est une chanteuse courageuse, pleine de principes et surtout très talentueuse, qui aspire à une vie meilleure pour elle et pour son fils. Dans une petite ville, elle est confrontée à la méchanceté, à l’impolitesse, au harcèlement et à l’humiliation. Elle rêve de gagner l’admiration et le respect dans une grande ville comme Casablanca grâce à son chant vraiment magnifique. Ce qui rend la fin du film d’autant plus impressionnante... parce que les gens sont les mêmes partout. [Festival de Cannes 2024]

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Kinds of Kindness (2024) 

français Yorgos Lanthimos est l’un des réalisateurs les plus originaux de notre époque et son œuvre non conventionnelle divertit, choque et divise le public en deux camps. Je suis une grande fan de son récent Pauvres créatures et probablement moins de Kinds of Kindness. J’aime beaucoup le concept de trois histoires différentes avec les mêmes excellents acteurs dans des rôles différents, mais il me manque une plus grande cohérence entre elles. Ici, ce ne sont que trois histoires plus ou moins bizarres les unes à côté des autres. Je ne dis pas qu’elles sont mauvaises, je pense qu’il y a aussi beaucoup de vérité dans l’absurdité, et certaines scènes sont glaçantes dans leur réalisme, d’autres sont choquantes dans leur crudité et leur cruauté, tandis qu’il y a beaucoup d’humour, mais dans l’ensemble, c’est un peu décousu. Le film est accompagné de la bande originale (si l’on peut dire) de Jerskin Fendrix, désormais très typique et reconnaissable, qui ajoute à l’atmosphère bizarre et mystérieuse des histoires. Malgré le fait que je n’ai pas été aussi impressionnée par ce film de Lanthimos que par certains de ses précédents, j’attendrai toujours avec impatience ses futures œuvres. [Festival de Cannes 2024]