IviDvo

Je suis une grande fan de Before Sunrise, Before Sunset, et Before Midnight, et je décrirais Une nuit comme une sorte de version française de la première partie de cette trilogie. Mais ce n’est certainement pas une copie. Tout commence par une dispute houleuse entre deux inconnus dans le métro, qui se transforme en sympathie mutuelle et en une nuit passée ensemble, pleine de dialogues intéressants et d’aventures dans un Paris nocturne. Accompagnées par la belle musique de Vincent Blanchard, certaines scènes vous feront rire, d’autres vous émouvront... Les deux personnages sont authentiques, sympathiques, et je pense que la fin vous donnera envie de tout revoir. [Festival de Cannes 2023]

Ce film est la preuve, après une longue attente, qu’il y a de la beauté dans la simplicité. Si je le compare aux autres films du festival, The Old Oak propose probablement l’histoire la plus humaine. Pas d’intrigue extravagante, pas de rebondissements à la « n’importe quoi », pas d’émotions exagérées, et aucune de ces manipulations de l’esprit qui sont un outil populaire en ces temps de manque de contenu de qualité. Il s’agit d’une histoire de gens ordinaires, de choc des cultures, de difficulté à s’intégrer, d’acceptation de l’inconnu... The Old Oak est simple, minimaliste et en même temps magnifique dans les émotions qu’il suscite. Il est émouvant mais parfaitement équilibré, il ne force pas le trait... [Festival de Cannes 2023].

C’est le deuxième film de Gondry que j’ai eu l’occasion de voir, et je commence à comprendre son immense popularité (du moins en France : l’accueil en salle a été incroyable). Je ne m’étendrai pas sur le sujet, mais il s’agit de la meilleure comédie que j’ai eu la chance de voir à Cannes, et même probablement l’une des meilleures comédies de ces dernières années. Je crois que je n’ai jamais autant ri dans une salle de cinéma. J’aimerais tellement que les réalisateurs tchèques prennent au moins un peu exemple sur les comédies françaises : l’humour et les dialogues sont si frais, imprévisibles et originaux... Pierre Niney, qui m’a fait pleurer de rire avec sa scène de direction d’orchestre, est excellent. Un grand bravo. Inscrivez ce film dans vos tablettes : s’il arrive chez nous dans le cadre du Festival du film français, ne le manquez pas. [Festival de Cannes 2023]

Un assez bon film sur une romance d’été entre une avocate et son beau-fils, qui m’a laissé des sentiments et des pensées très contradictoires. D’un côté, Léa Drucker est fantastique dans ce film, la façon dont elle joue l’épouse innocente quand tout explose est absolument parfaite. Mais d’un autre côté, j’ai trouvé ses motivations intérieures un peu vagues et indéfinies. Qu’est-ce qu’elle peut bien trouver à ce garçon de 17 ans, odieux et perturbé ? Qu’est-ce qui l’a attirée vers lui, s’agissait-il d’un désir purement physique ? J’ai eu l’impression de ne pas avoir eu l’occasion de la comprendre, et je n’étais pas sûre qu’elle éprouve des remords. Je me souviendrai donc de cette performance comme étant excellente, mais en même temps indéchiffrable. Samuel Kircher m’a beaucoup agacée dans le rôle du beau-fils. Comme je l’ai dit plus haut, c’est un jeune rebelle odieux, totalement antipathique à tous points de vue, pour lequel, au final, je n’ai même pas pu éprouver de la pitié. Était-ce le but recherché, ou bien la prestation de ce jeune acteur débutant ne me convenait-elle absolument pas ? Malgré ces sentiments contradictoires, j’ai bien aimé le film en fin de compte, mais je n’éprouverai probablement pas le besoin de le revoir. [Festival de Cannes 2023]

Agra est l’une des villes les plus visitées de l’Inde, grâce au célèbre Taj Mahal. C’est un pays plein de contrastes, surtout sociaux : on y trouve de beaux monuments historiques, des centres commerciaux et des restaurants de luxe, d’où l’on peut observer, lorsqu’on sort dans la rue, une famille de six personnes avec un nouveau-né qui dîne sur le trottoir... Ce n’est pas le genre de choses que l’on voit à Bollywood. Cela m’a d’autant plus intéressé à ce film et à cette histoire d’un jeune homme, tiraillé entre le fantasme et la réalité, qui souffre, comme beaucoup d’hommes de castes inférieures, de frustration sexuelle. Cela le pousse à des actes absolument désespérés, qu’il s'agisse de tenter de se suicider ou de violer sa cousine. Il essaie d’obtenir des rendez-vous sur des sites de rencontres en ligne, mais sans succès, et finit par tenter une relation avec une femme défavorisée qui n’a elle-même pas beaucoup de chances de trouver un partenaire qui lui convienne. Je pense que c’est un film réussi, reflétant une triste réalité, mais aussi un peu bâclé par moments (par exemple les scènes violentes, pour lesquelles il est assez évident qu’il s’agit d’une mise en scène). Ce qui me restera probablement toujours en mémoire, c’est la « scène d’amour » d’ouverture avec l’écureuil, et le fait qu’il faisait brutalement froid dans ce cinéma, ce qui m’a définitivement gâché l’expérience. Mais le film a retenu mon attention et m’a donné envie de le voir jusqu’au bout. [Festival de Cannes 2023]

Au début, tout ressemble à un conte de fées, Blanche a trouvé son prince charmant, mais au final il s’avère que c’est trop beau pour être vrai. Pendant tout ce temps, je me suis demandé si le film pouvait avoir le même impact émotionnel sur des personnes qui n’ont jamais vécu la situation qui y est décrite. Même si je n’ai vécu qu’un dixième de ce qu’a vécu Blanche, le personnage principal, il s’agit d’un film très personnel pour moi, avec des thèmes forts, réels et importants. Je dois souligner le travail des deux acteurs. Virginie Efira est une star adorée des Français, et dans ce film, elle démontre que c’est à juste titre. Quant à Melvil Poupaud, il est à la fois étonnamment charmant et terrifiant, comme peuvent parfois l’être les manipulateurs. La bande originale au piano m’est également restée en mémoire, une musique vraiment magnifique. L’un des drames les plus impressionnants du Festival de Cannes de cette année. [Festival de Cannes 2023]

Ce film est une grande caresse pour l’âme… Une belle ode à la cuisine française, à la langue française et à l’amour lui-même. La scène de cuisine qui ouvre le film, d’une durée d’environ 20 minutes, est un chef-d’œuvre absolu, alors soyez prévenus : ne la regardez pas avec le ventre vide ! :D Dans ce film, c’est la nourriture qui est le personnage principal... Elle est soit préparée, soit consommée, soit évaluée et décrite de manière très colorée et poétique, ce dont peut-être seuls les Français sont vraiment capables. La scénographie est incroyablement détaillée et ce n’est que vers la fin du film que j’ai remarqué qu’il n’y avait pas de musique… La musique de ce film, ce sont les sons de la cuisine : le bouillonnement de l’eau qui bout, le grésillement de l’huile dans les plats, le va-et-vient des casseroles sur la cuisinière, le glissement de la cuillère en bois sur la poêle, le crépitement du feu dans la cheminée, le tintement des couverts sur les assiettes... Ici, la cuisine n’est pas seulement un outil pour remplir le ventre et satisfaire le palais, elle est présentée comme un moyen de communication très important, pour exprimer l’amour et les sentiments lorsque les mots ne suffisent pas... De même, la relation entre Eugénie et Dodin est magnifiquement et délicatement dépeinte : ils s’aiment, s’admirent, cuisinent l’un pour l’autre avec amour... Ce film fait rêver. Et c’est à juste titre qu’il a remporté le prix de la mise en scène à Cannes. [Festival de Cannes 2023]

Pendant longtemps, je n’ai pas su comment noter Asteroid City... Il s’agit d’un film bizarre typique d’Anderson... et dans ce film bizarre et coloré, il y a un film en noir et blanc encore plus bizarre qui gâche un peu l’ensemble à mon avis. Sinon, la partie en couleur est amusante, j’ai beaucoup aimé la cinématographie, mais il manque quelque chose pour que le film obtienne une meilleure note. Et pourtant, il est absolument rempli de stars hollywoodiennes. Peut-être que mes attentes étaient trop élevées. [Festival de Cannes 2023]

Le meilleur court-métrage que j’aie vu à Cannes (mais je ne les ai pas tous vus). C’est cru, parfois déroutant, on ne sait pas trop ce qui relève du fantasme et ce qui relève de la réalité... ce qui ne m’a pas dérangé du tout dans cette présentation. J’aime les films polonais et ce réalisateur débutant peut être fier de son œuvre. [Festival de Cannes 2023]

Superbe cinématographie, belle bande-son, bonne actrice principale, mais pour un film censé nous révéler « la vérité sur le combat », j’ai eu l’impression de n’avoir rien appris du tout. Ou peut-être que j’ai raté quelque chose dans les monologues. En revanche, les scènes où le personnage principal commence à parler à la caméra et où les gens autour d’elle la réprimandent pour sa maladresse m’ont beaucoup amusé, c’était réussi. [Un des courts-métrages du Festival de Cannes 2023]