Goldbeater

The King's Man: Première Mission n’est rien de plus qu’un enchaînement de scènes fortuites avec un parallèle à peine perceptible à des événements historiques. Les scènes procurent au spectateur suffisamment de gâteries visuelles et de moments wtf pour que celui-ci n’ait pas l’occasion de réaliser à quel point l’intrigue est nulle et insensée. Et franchement, révéler le méchant comme si c’était la surprise du siècle alors que tout le monde a déjà deviné après cinq minutes… Matthew Vaughn, c’est une blague ?!

Il fallait bien que Scream revienne un jour ou l’autre même sans Craven, alors pourquoi pas dans une telle version ? Dans l'ensemble, ce film est une continuation solide de la franchise, même s'il n'apporte pas grand-chose de nouveau et que certains choix créatifs m’ont quelque peu fait grimacer, l’un d’entre eux m’ayant même fait décider de le mettre hors course par rapport aux autres volets (ce que je ne manquerai pas de faire). Ça reste quand même clairement un slasher très amusant avec un chouette côté méta. Certains dialogues sont hilarants et on se régale de quelques nouveaux personnages solides, en particulier celui de Jack Quaid. Par contre, Kyle Gallner dans son rôle de white trash redneck aurait dû recevoir beaucoup plus d’espace ! Pour le prochain volet, il faut que les créateurs se lâchent dans un truc totalement fou, histoire de sortir des sentiers battus. J’espère donc, à tout le moins, le retour de Matthew Lillard (car après tout, la télévision qui lui est tombée sur le crâne n’a dû lui laisser que quelques cicatrices mineures).

Pour moi, tout comme avec Mortal Kombat l’année dernière, c’est un peu le « plaisir coupable » de l’année jusqu'à maintenant. En tant que film séparé, je trouve que le quatrième Matrix ne tient pas fort la route. Sans un minimum de contexte et d’ironie, il est difficile de l’apprécier. Pourtant, en le voyant au cinéma, je jubilais en me demandant comment un tel scénario avait pu recevoir le feu vert aux studios. En fait, ça m’a un peu fait penser à la troisième saison de Twin Peaks, quand David Lynch s’est libéré des contraintes et est sorti des conventions, laissant de côté des personnages clés et se mettant à dos une partie du public par la même occasion. Je dirais qu’il y a deux cas de figure : soit vous attendiez impatiemment le quatrième Matrix et serez probablement plus déçu que jamais, soit vous voyez l’original comme un chef-d’œuvre à part entière sans avoir embrayé sur les suites et vivrez alors une expérience amusante et intéressante – je suppose.

Meurtres dans la 110e Rue est un polar intéressant dans lequel on ne trouve pas les habituels gentils et méchants tels qu'ils sont généralement étiquetés. On vit l’intrigue du film avec des gens dont le but et les moyens sont moralement contestables, les personnages s’en trouvant totalement crédibles et ne suivant pas un chemin tout noir ou tout blanc. Par conséquent, le récit est vivifiant et souligne d’autant mieux et de façon critique le contexte social qui transforme des honnêtes gens en escrocs et des pauvres en tueurs.

En gros, Le Juge est un film familial thérapeutique pile poil à la frontière entre le drame mainstream et le thriller pour public averti. Presque tout le monde s’y retrouve grâce à la présence de stars et au soin de l’exécution en général. Difficile de lui reprocher quelque chose et je me demande juste dans quelle mesure le ton aurait différé si le rôle principal n’avait pas été joué par « l’amuseur » Robert Downey Jr. Donc après l’avoir vu une fois, je suis satisfait, même si j’aurais pu l’imaginer comme un drame solide et bien plus compact, comparé à la longueur retenue – mais je comprends que dans ce cas-là, la plupart des spectateurs s’en seraient désintéressés.

Percutant. Étonnamment brutal dans certains détails pour un thriller grand public. Un film qui assure à tous les niveaux et dans lequel on découvre Edward Norton à ses débuts, lequel parvient, du haut de son rôle secondaire, à faire de l’ombre à la star établie qu’était à l’époque Richard Gere. Et cet état de fait correspond parfaitement au ton du film. Chapeau !

Two thumbs up !

Stephen King sous coke. C'est à la fois très mauvais et très spécial et, quand on y pense, c’est amusant.

Si mon cœur a une boîte étiquetée « West Side Story », alors celle-ci est déjà occupée par le film de 1961. Ici, tout est joliment filmé, les chorégraphies sont impeccables, tout a été bien répété, le jeu des acteurs est excellent… mais tout ça, c’était déjà le cas avec la vieille version des années 60 et, à part pour la superbe exécution, je ne vois pas vraiment pour quelle raison il a fallu sortir un nouveau film.

Il aurait suffi de procéder différemment sur quelques points pour rendre la chose ennuyeuse, mais ici, tout fonctionne comme il se doit, de sorte que le spectateur rentre totalement dedans. Il est remarquable que Sharlto Copley parvienne à porter tout le film sur ses épaules pendant deux heures entières et à captiver le public en jouant corps et âme un rôle psychologiquement difficile. [Ji.hlava 2021]