L'Eden et après

  • États-Unis Eden and After

Résumés(1)

Violette fait partie d'une bande d'étudiants qui a l'habitude de se réunir dans un café appelé L'Éden. Ils y imaginent des projets libres, inventant des saynètes de jeu et de fantaisie. Un soir arrive un certain Duchemin de dix ans leur aîné, qui se mêle avec passion aux jeux du groupe et en devient rapidement le metteur en scène. À la fermeture du café, Duchemin propose à Violette de le retrouver près d'une usine désaffectée. Lorsque la jeune fille s'y rend, elle découvre le corps sans vie de l'étranger... (Carlotta Films)

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Critiques (1)

Dionysos 

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français La perfection de la réflexion, à la fois dans la représentation de l'objet et surtout dans l'approche absolument consciente des techniques de sa représentation. Les procédés métafictionnels et les jeux avec les fonctions du temps et de la narration ne sont pas des allusions gratuites chez Robbe-Grillet, mais une partie ciblée et indissociable de l'histoire elle-même, dont la nature change irrévocablement. Par exemple, lorsque, lors du générique d'ouverture, la voix off prononce une série de mots abstraits et de métaphores verbales, nous commençons automatiquement à assembler mentalement ces fragments pour en faire des représentations plus cohérentes, nous cherchons dans notre esprit des liens entre eux, leur signification, etc. Au cours du film, ces mots abstraits se transforment en événements réels de l'histoire et les métaphores verbales sont remplacées par des métaphores visuelles et des symboles psychanalytiques/surréalistes. Le réalisateur nous a ainsi donné dès le début les principaux composants de l'intrigue ainsi que leur explication. Cela ne signifie cependant pas que nous avons obtenu la clé de compréhension du film - après tout, a) nous ne le comprendrons qu'au cours du film, b) entre-temps, nous sommes obligés de réfléchir constamment à la relation entre ces informations insuffisantes et l'intrigue actuelle, et c) nous pouvons par exemple réfléchir à la relation entre la représentation verbale et la représentation visuelle (il y a certainement aussi un entre d) et un entre e), c'est là que réside la beauté). Un autre exemple : les compositions symboliques se dédoublent simultanément en déclarations générales sur la nature du désir et de la violence, et commentent voire anticipent le déroulement de l'intrigue (lorsque nous voyons une femme avec les yeux bandés dans une cage, c'est à la fois une allusion au désir humain aveuglant et oppressant, et une anticipation de l'avenir de l'héroïne principale, qui se retrouve peu de temps après en prison avec les yeux bandés...). L'essentiel est que le spectateur ne sait jamais s'il suit le déroulement de l'intrigue, un flashforward, un symbole général, un simple jeu de montage ou une représentation du personnage (qui peut se révéler plus tard être le passé et l'avenir du personnage)... On pourrait continuer à l'infini, mais au lieu de cela, je voudrais souhaiter à tous les anti-intellectualistes ou je ne sais quoi de profiter du visionnage de Crocodile Dundee. ()