Résumés(1)

« Le Printemps est un des rares films qui soient de plain-pied avec les romans les plus modernes… C’est par exemple un film qui se boucle sur lui-même, à l’image du panoramique horizontal de 360 degrés qui le clôt. C’est un film empli d’analogies, de correspondances, d’autocitations. Surtout, c’est un film dont le prétexte, un fait divers, ne reste qu’un prétexte et dont l’essentiel est ce que Barthes appelle les catalyses, c’est-à-dire tous les éléments qui ne servent pas directement le récit, mais au contraire le ralentissent (et le subvertissent). Hanoun passe son temps à éloigner son film de la littérature romanesque et à le rapprocher de la peinture et de la musique. » (Dominique Noguez) (RE:VOIR)

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Critiques (1)

Dionysos 

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français Peut-être un meurtre, certainement une fuite. Cependant, ce n'est pas un être humain qui a été tué, mais un « montage parallèle » qui perturbe la vision du spectateur ordinaire et décompose sa capacité à relier des événements discordants selon le modèle d'un conte de fées : le réalisateur-enfant remplace donc la continuité bourgeoise conventionnelle du montage qui fait tout de suite sens par le montage de deux lignes, chacune dansant sa propre danse; seulement, les regards des danseurs en ébullition à l'intérieur de leurs pirouettes rythmiques se croisent avec l'autre soliste - et c'est à ce moment que naît un sens nouveau, plus libre, celui qui ne murmure pas avec le papier préalablement inséré par le scénariste, mais celui qui naît spontanément pendant la danse filmée du point de vue du spectateur. De manière symbolique, dans sa tétralogie de films annuels, Hanoun utilise le plus souvent de la musique classique et baroque - les tonalités de l'époque où, au lieu de deux couples clairement définis dans une étreinte étroite, se déroulaient des contre-danses, où par exemple, dans deux lignes opposées aléatoirement regroupées, les danseurs et danseuses se mêlaient les uns aux autres dans diverses combinaisons... Dans ce film, la musique ne résonne plus du tout - une possibilité symbolique d'une plus grande libération vis-à-vis de la dictature qui oblige à exprimer une signification logique par le montage... Sinon, c'est peut-être aussi un joli film sur la paternité et la belle-mère. ()

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