claudel

Progressiste, moderne, original, accrocheur, remarquable. Pour quelque chose d’aussi original, il est capital pour le réalisateur de trouver des acteurs qui peuvent porter la série à la réussite et c’est ainsi qu’il a misé sur des jeunes recrues pleines de talent. Je trouve que Josefíková et Cina font toujours plaisir à voir, peu importe dans quoi ils jouent ; encore une fois, ils ne m’ont pas déçu. D’ailleurs, Eva Josefíková n’aurait pas pu être plus juste et plus crédible dans son interprétation de la bête Pavlína.

Alors, je n’avais jamais entendu parler de ce Monsieur Mikolášek auparavant, je ne connaissais pas le sujet de l’intrigue et je ne savais pas à quoi m’attendre. Ma seule certitude, c’était que la connexion entre Agnieszka Holland et Ivan Trojan allait forcément déboucher sur quelque chose de génial. Une chose qui m’a plu, c’est qu’il n’y a pas cette adulation d’un personnage où l’on montre uniquement ses traits positifs. Non, la réalisatrice montre aussi ses côtés sombres et une certaine ambivalence intérieure. Je ne sais pas si la scène avec les chatons relève aussi de cette ambivalence, car je ne l’ai pas comprise et c’est la seule réserve que j’ai par rapport au film. Miroslav Hanuš, Juraj Loj et Jaroslava Pokorná excellent dans les rôles secondaires. Pour moi, c’est le deuxième meilleur film de 2020 après Krajina ve stínu.

C’est le meilleur film de Bohdan Sláma, sauf qu’une partie du public ne pourra pas apprécier – ceux qui sont imprégnés d'idéaux naïfs sur les héros tchèques, ceux qui n’aiment pas admettre la trahison, la lâcheté et la collaboration avec tout type de régime et sous n'importe quel dirigeant et ceux pour qui ce film fera sortir des squelettes du placard. Je n'appartiens à aucun des trois groupes et je suis ravi que Bohdan Sláma ait réalisé un tel film. Il ne peut être réduit à une zone géographique spécifique, à une partie d'une région, à un village et à un événement historique. Il doit être considéré dans la perspective de l'ensemble de la République tchèque, ou plutôt de la Tchécoslovaquie, et des nombreux événements historiques du turbulent vingtième siècle. J'apprécie particulièrement la comparaison entre deux blocs temporels qui ont eu des conséquences diamétralement opposées. De mon point de vue, les acteurs Csongor Kassai, Magdaléna Borová, Barbora Poláková et Jiří Černý se sont démarqués et ont fait des prouesses. Ajoutons à cela une excellente photographie et un noir et blanc qui ajoutent à l'ensemble un côté cru et authentique approprié. Je n'ai pas encore vu Le Procès de l'herboriste, mais pour moi, ce film-ci est probablement le film tchèque de l'année 2020.

Défi cinéma en situation de confinement n° 2 – exploration du cinéma mondial : le Danemark. Une fois encore, Thomas Vinterberg montre de quoi il est capable. Il nous sert un film dont la thématique édifiante peut être considérée du point de vue de la sociologie, de la psychologie, de la psychiatrie, de la médecine généraliste, de la famille, du travail… et je n’ai même pas énuméré la moitié ! Au vu de la tragédie personnelle qu'il a traversée pendant la préparation de ce film, le tournage a dû se révéler extrêmement difficile et douloureux pour lui. Mais je suis convaincu qu’il est satisfait du résultat et que sa fille désormais décédée aurait beaucoup apprécié le film. Je voulais mettre quatre étoiles étant donné que chez Vinterberg, La Chasse et Festen sont toujours un cran au-dessus du lot, mais le final incroyablement chargé énergétiquement et la danse de Mads Mikkelsen me fait ajouter l’étoile manquante. Je sais que je regarderai encore cette scène plusieurs fois et qu’elle me restera longtemps en tête.

La perfection incarnée. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu de film qui représentait aussi bien la dure réalité. Cette histoire sera surtout appréciée par les spectateurs qui ont vécu quelque chose de similaire, que ce soit à une échelle plus petite, égale ou plus grande. Chez moi, des réactions parfois non voulues ont été suscitées et il m’a fallu éclater de rire, même si c’était un rire empreint d’amertume. J’ai trouvé les scènes avec les avocats et dans les tribunaux bien senties et elles s’appliquent partout dans le monde. Les deux parties du divorce peuvent avoir à débourser une coquette somme d’argent pour un tel procès, surtout aux États-Unis où tout peut tourner autour de la juridiction locale du tribunal. Les performances de Scarlett et d’Adam sont à couper le souffle et la dispute, de mon point de vue, aspire à être l'une des meilleures scènes de dispute de tous les temps. La séquence est amenée graduellement et est sublimée au moment où elle illustre le fait que, quand quelqu’un est pris dans le feu de l’action, il est capable de crier des paroles qui ne sortiraient jamais de sa bouche en temps normal. Parmi les seconds rôles, j'ai été particulièrement impressionné par Ray Liotta.

Défi cinéma en situation de confinement n° 2 – exploration du cinéma mondial : la Suède. Voici à nouveau, après un certain temps, un film européen de qualité en provenance des terres nordiques. L’œil féminin derrière la caméra est très perceptible ; c’est filmé avec une sensibilité extrême et il en va de même pour les dialogues. Toutes les scènes autour de la table sont précises et la photographie est magnifique et va de pair avec la musique, tout aussi magnifique. Seulement, je me suis dit tout au long du métrage que Mia est une Suédoise très atypique et je n'ai donc pas été surpris d'apprendre qu’elle était d’origine espagnole. Mon expérience globalement positive est couronnée par le fait que les deux actrices principales sont des signes du Bélier et de la Vierge, une combinaison qui semble gagnante ces temps-ci, d’après mes observations.

J’allais écrire que je n’arrivais pas à comprendre quand l’Europe copiait l’Europe, que cette pratique était le terrain de jeux de nos amis américains. Mais je me suis rendu compte qu’il existait en fait plusieurs versions – française, espagnole, polonaise et une tchèque en préparation… Le thème est extrêmement accrocheur et totalement improbable il y a vingt ou trente ans, mais aujourd’hui tout à fait pertinent dans le sens où les téléphones portables détruisent les relations. Le premier que j’ai vu était l’original italien et il était excellentissime. Mais vu que les Allemands ne font que surfer sur une tendance générale plutôt que d’avoir copié l’Italie et qu’en tant que tel, ce film est à la hauteur de l’autre, je mets la note maximum.

Les visuels magnifiques et l’empreinte des frères Grimm très perceptible dans l’intrigue surpassent tout ce qui est américain dans ce film. Et Raiponce est la plus belle des princesses ; elle me plaît nettement plus qu’Elsa et Anna. Enfin, je ne suis probablement pas objectif, parce que l’année passée, je me suis retrouvé encerclé, contre mon gré, par La Reine des neiges. Un conte bien divertissant.

Une Russe pleine de charme qui baise frénétiquement, joue aux échecs à la perfection et détruit ses ennemis comme John Wick. La combinaison parfaite entre une beauté tueuse et une intelligence féroce. Il faudra que j'aille voir dans les autres critiques si d'autres spectateurs ont trouvé que la scène du restaurant et celle se déroulant au siège du KGB sortaient tout droit de John Wick. C'est nickel et je dois dire que je suis vraiment impressionné. Extravagant, intelligent, drôle et surtout, sacrément sexy. J'adore ce genre de narration qui sème le trouble dans la tête du spectateur et requiert de sa part une attention absolue pour s'y retrouver dans le temps et dans l'espace.

Pour le jour de ma fête, je n'aurais pas pu demander mieux qu'un nouveau film de mon réalisateur français préféré. Je ne pense pas que je me le serais permis dans la période actuelle et je suis donc reconnaissant envers ma partenaire de m'avoir fait la surprise d'avoir acheté deux tickets. Ozon est de retour et est au sommet de sa forme. Ma préférence va toujours à ses films avec une ou plusieurs héroïnes centrales et je pense que c'est la configuration qui lui réussit le mieux et le met sur un piédestal mondial, mais même ici, il a réussi à me bouleverser. Paradoxalement, pendant la scène de la discothèque, supposée la plus joyeuse et la plus euphorique, je me suis surpris à pleurer à chaudes larmes. La BO est polie comme le plus pur des cristaux et je ne comprends pas pourquoi Ozon semble s'être battu à ce point pour la chanson de The Cure, pour laquelle il a dû débourser une somme d'argent considérable, alors que, d'après moi, la chanson centrale est plutôt Sailing de Rod Stewart. Je ne peux pas conclure sans mentionner la qualité de jeu des acteurs qui est tout simplement époustouflante. Je considère ce film comme le meilleur de l'année à ce jour et je trouve qu'il met une sacrée claque aux Américains en matière de qualité.