claudel

Kenneth Branagh s'est emparé d'une matière ancienne et en a tiré un conte merveilleux superbe visuellement que j'ai eu beaucoup de plaisir à regarder. Et quand on me connaît, ça veut tout dire, parce que je fais partie de la minorité de Tchèques à fuir Trois noisettes pour Cendrillon qu’on passe chaque année à la télé à Noël. Qu'elle porte une robe éclatante ou des vêtements miteux et ordinaires, Lily James est superbe. Le prince m'a agacé dès le début et je n'ai pas tout de suite compris pourquoi ; en fait, il m'agaçait déjà dans Game of Thrones. À part ça, je n'ai rien à redire sur la distribution. Une belle expérience familiale.

Un excellent thriller policier avec des rebondissements brillamment orchestrés et un dénouement tellement inattendu que je n'aurais pas pu le voir venir même si je m'étais passé chaque scène dix fois. Les scénaristes m’ont bien eu et je me suis laissé induire en erreur par de fausses pistes et indices. Ça a vraiment marché !

Défi cinéma en situation de confinement – exploration du cinéma mondial : la Suisse. Jusqu’à maintenant, c’est le meilleur film que j’ai pu voir dans le cadre du Das Filmfest en virtuel. Je n’avais jamais entendu parler du parc Platzspitz à Zurich. Et je ne peux pas imaginer combien d’enfants ont dû perdre leurs parents, leur vie tranquille, leur enfance et leur adolescence ordinaire à cause de ce qui s’est passé. Ce film dépeint, avec réalisme, la destinée de l’un de ces enfants, en l’occurrence une fillette sympathique prénommée Mia. Une chose qui me plaît, c’est qu’on évite la surenchère émotionnelle. Même si l’histoire est touchante, les événements sont dévoilés progressivement et il ne s’agit pas d’une séquence naturaliste de cent minutes. Les deux actrices principales font honneur au film par la qualité de leur jeu et, pour moi, la scène la plus forte est celle des tickets à gratter. Excellent moment de cinéma !

J’ai passé neuf années avec cette série et elle va certainement me manquer. Pour moi, Carrie et Saul restent des personnages de série qui ont du caractère. Ce que j’apprécie chez eux, c’est que bien qu'ils soient dépeints comme des personnages fondamentalement positifs, ils peuvent aussi faire de nombreuses choses non conventionnelles ou objectivement amorales si c’est pour la bonne cause. Le sergent Brody reste lui aussi fortement et distinctement gravé dans ma mémoire. Et puis, une chose qui me plaît dans cette série, c’est que pour une fois, ses créateurs se permettent de clôturer le tout à temps, c’est-à-dire en apothéose et dans la dignité.

Une minisérie avare en joie et en optimisme qui plombe le spectateur dès les premières minutes et ce, de façon souvent affligeante. Cependant, les auteurs ont une justification à cela et on ne peut donc pas leur en vouloir. C'est que, malheureusement, il arrive que quelqu'un tire le mauvais numéro et qu'il n'ait aucune chance de gagner, peu importe les efforts qu'il déploie. Mark Ruffalo offre une performance formidable, peut-être la meilleure de sa carrière. Je crois que ce double rôle a dû l'épuiser totalement sur le plan mental. Un Golden Globe bien mérité.

Défi cinéma – les genres : adaptation d’une pièce de théâtre. La majestueuse prestation d’Anthony Hopkins qui, du haut de ses 83 ans, se lance dans une interprétation théâtrale pleine de dialogues et d'expressions faciales représentant et soulignant une confusion mentale absolue, mérite respect, admiration et appréciation. En outre, le film est tourné de façon à ce que le spectateur soit submergé par un chaos intérieur omniprésent qui transperce la peau et évoque des sentiments de paranoïa, de schizophrénie, de délires et d'hallucinations. Et à travers tout cela, chacun est amené à se poser des questions : qui est qui, où est la vérité, lequel de ces personnages est réellement vivant ou qui se trouve dans le giron d'Anthony, et qu'est-il arrivé à la deuxième fille. Il était impératif, par rapport à Anthony Hopkins, que le rôle de sa fille soit joué par une grande actrice et le choix d’Olivia Colman ne pouvait pas décevoir. Et voilà, j'ai enfin trouvé mon favori parmi les candidats aux Oscars et je n'hésite donc pas à lui mettre les cinq étoiles. Je vais d’ailleurs l’encourager de tout cœur dans quelques heures en lui souhaitant d’en recevoir le plus possible. Parce qu’Anthony, Olivia et toute l'équipe le méritent !

Je suis dingue de cette série et j’ai l’impression que la cinquième saison s’annonce de loin la meilleure de toutes. Tout fonctionne joliment et l’épisode final couronne le reste de la saison… Je regrette juste infiniment qu’il ne me reste plus qu’une saison à visionner. En tout cas, je suis curieux de voir comment le tout va se terminer avec le quatuor principal et avec mon alter ego Adam. :-D

Défi ciné en situation de confinement n° 2 – exploration du cinéma mondial : les États-Unis. Une œuvre tout à fait culte que j’ai ajournée des décennies durant, contrairement à la série – ou disons plutôt les deux premières saisons – dont je n’avais fait qu’une bouchée, empli d’admiration et de fascination. Et il est fort probable que ce grand décalage temporel entre le visionnage de la série et celui du film a dégradé mon expérience. Cela dit, la série était tellement imprimée dans ma mémoire que je pouvais me souvenir encore aujourd’hui de l’intrigue et des personnages avec beaucoup d’acuité. En conséquence, je pense avoir vu différemment les derniers jours et les dernières heures de la vie de Laura Palmer que je ne l’aurais fait il y a dix ou quinze ans, mais cela m’a permis de me créer d’autres possibilités de perspectives sur cette étudiante tragiquement assassinée. En tout cas, David Lynch reste un réalisateur original et culte que les cinéphiles continuent d’adorer. Quant à moi, je pense avoir gardé Twin Peaks en réserve parce qu'à part Dune et en l’absence de nouveaux films lynchiens ces n dernières années, je n’avais pas envie de me retrouver sans aucune de ses œuvres dans ma liste de films à voir.

Je pense qu'aucun d'entre nous ne voudrait vivre dans les années cinquante, ça me semble évident. C'était une époque étouffante, oppressante et déprimante qui ne laissait personne tranquille, pas même ceux qui tenaient les rênes du pouvoir. Chacun faisait donc ce qu'il pouvait, en son âme et conscience et selon son intégrité morale, pour survivre. Il est difficile de blâmer qui que ce soit ou de pointer du doigt et, n'ayant pas vécu cette page de l'histoire, je parle pour moi-même. Herec dépeint fidèlement et sans enjolivements cette période sombre de notre histoire et j’ai manqué de défaillir physiquement, mais avec l'ambivalence de l'euphorie ressentie par le cinéphile que je suis. Il faut dire que Herec est une série écrite, filmée et surtout interprétée de façon magistrale. Je m'attendais à ce que Cina, Boková ou Maximová parvienne à surprendre et à se faire récompenser aux Lions tchèques et si la concurrence n'avait pas été aussi forte cette année, au moins Cina se serait distingué. Je maintiens depuis longtemps qu'il est le talent le plus complexe du moment et chaque nouvelle prestation le confirme. À côté de ses prouesses que j’acclame, j’acclame aussi absolument toutes les prestations, y compris celles des rôles les plus anecdotiques.

Un thriller génial qui nous fait retenir notre souffle du début à la fin. Tendu, je suivais la destinée des personnages avec une rare appréhension face à leurs sorts finaux. Et j’en suis ressorti extrêmement satisfait. Il s'agit en fait d'une représentation tordue et perverse du rêve américain. Rosamund Pike doit avoir des éléments de garce psychopathe et impitoyable dans le sang.