Malena

Bande-annonce
Italie / États-Unis, 2000, 88 min (Coupe du réalisateur : 109 min)

Réalisation:

Giuseppe Tornatore

Photographie:

Lajos Koltai

Musique:

Ennio Morricone

Acteurs·trices:

Monica Bellucci, Giuseppe Sulfaro, Luciano Federico, Matilde Piana, Gaetano Aronica, Marcello Catalano, Aurora Quattrocchi, Fabrizio Ferracane (plus)
(autres professions)

Résumés(1)

Printemps 1940. Tandis que Mussolini annonce l’entrée en guerre de l’Italie au côté du Reich, Renato, un jeune garçon, découvre pour la première fois la silhouette de Malena, la fille du vieux professeur de latin local. Pour l’adolescent, c’est le coup de foudre. Transi, fiévreux, il se met à suivre la jeune femme (dont le mari est parti au front), l’espionnant le soir, à travers ses volets. Pour toute la ville, du côté de ces messieurs, Malena a autant de succès que le fascisme galopant. Les femmes, au contraire, ne rêvent que d’écraser celle qui les surclasse en beauté. N’est-ce pas le propre des émois adolescents que de naviguer sans cesse entre burlesque et tragique, à l’image du mélodrame de Guiseppe Tornatore ? Ici, ce sont notamment des séances fantasmées qui mettent l’adolescent en scène, dans la peau de Johnny Weissmuller en Tarzan ou de John Wayne dans La chevauchée fantastique, sauvant Malena d’un destin funeste, tout autant que son impuissance absolue à la protéger dans une réalité d’une violence suffocante. À travers le regard fixe d’un enfant amoureux, le réalisateur de Cinéma Paradiso met l’accent sur l’insupportable hypocrisie d’une société italienne vérolée par le fascisme, dévidoir de l’opprobre populaire et des jalousies les plus mesquines. Au sein de ce cruel maelström, des images d’archive du Duce et de ses brigades se superposent à l’imaginaire érotique adolescent, en décalage complet, par son ridicule, avec la prétendue toute-puissance de la virilité fasciste. Peut-être sommes-nous tous des enfants, qui aimons et haïssons avec la même cruauté égoïste, semble suggérer le réalisateur. (Arte)

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