Class Action Park

Imagine ceci : après une attente interminable, c’est finalement à ton tour de t’asseoir sur le bord du toboggan qui t’expulsera dans une piscine, pour ton plus grand plaisir et amusement. Mais comme tu t’apprêtes à te lancer, tu remarques quelque chose : il n’y a pas de lumière dans la glissade. Il y fait complètement noir. Alors que tu te fais pousser par un adolescent sous-payé du New Jersey, tu te rends non seulement compte que tu n’as aucune idée de ce qui se passe, mais aussi que ce toboggan est loin d’être confortable. Ça te fait mal. Ce qui devait au départ être plaisant est devenu terrifiant. Les quelque vingt ou trente secondes que tu passes à l’intérieur du tube sont complètement flippantes et lorsque tu en sors enfin, c’est pour tomber dans un bassin d’eau dont l’entretien semble assez douteux. Enfin hors de l’eau et en sécurité sur la terre ferme, tu as clairement l’air ébranlé. Ton cœur bat plus fort, tu es en état de choc et tu as du mal à croire ce qui vient de se passer. Mais tu décides de retourner faire la file. Bienvenue à Action Park.
Pour tous les jeunes qui vivaient dans la région de New York dans les années 1980 et 1990, Action Park était l’endroit par excellence où aller chaque été. C’était abordable, complètement fou et à la hauteur de sa réputation. C’était aussi inconfortable, difficile d’y circuler et, oh oui, c’était un parc d’attractions dangereux où les montagnes russes n’avaient pas de ceintures de sécurité. Toutes les histoires de personnes qui se sont brisé les os après s’être fait éjectées du Alpine Slide, qui se sont fait des bleus en descendant Surf Hill trop vite, qui se sont écorché la peau sur la Tarzan Swing et qui se sont noyées dans la Tidal Wave Pool n’ont fait que rendre l’expérience encore plus attrayante. Du moins jusqu’à ce qu’on réalise que tout était vrai. Réalisé par Seth Porges et Chris Charles Scott III, Class Action Park fait enfin la lumière sur la véritable et horrible histoire de ce parc d’attractions où l’administration ignoraient les dangers présents, où le personnel s’amusait à torturer les visiteurs et où les jeunes revenaient chaque été. Le film aborde aussi les blessés et les morts qui ont eu lieu au parc et qui, malheureusement, étaient loin d’être rares. Comme son nom l’évoque, Class Action Park est amusant et plein d’action, mais ce qui rend le film fascinant, c’est l’absurdité de la chose. C’est comment les administrateurs du parc ont pu s’en tirer aussi longtemps avec une telle négligence, et comment ça a à jamais affecté la vie de nombreuses personnes. C’est une sacrée aventure! (Fantasia International Film Festival)