Un amour maudit - Une autre histoire du cinéma allemand

Le 28 février 1962, vingt-six jeunes réalisateurs, scénaristes et producteurs publient le Manifeste d'Oberhausen, à l'occasion du festival de courts métrages de la ville. Leur credo ? "Le cinéma de papa est mort". Finies les bluettes sur fond de miracle économique petit-bourgeois, les gentilles comédies impossibles à exporter et les films bucoliques. Ils rêvent d'un autre cinéma, à l'instar des cinéastes de la Nouvelle Vague française qui les inspire. Si certains réalisateurs s'imposent bientôt (Wenders, Schlöndorff, Fassbinder, Herzog, Kluge...), d'autres restent plus confidentiels (Roland Klick, Rudolf Thome, Klaus Lemke notamment). Plus décalées, sauvages, insolentes et sensuelles, leurs œuvres éclairent d'une lumière crue les zones d'ombre de la société allemande. Parallèlement fleurissent des coproductions germano-italiennes de genre western ou giallo. Issu de cette génération, Dominik Graf (né en 1952) propose de redécouvrir certains joyaux oubliés ou méconnus de cette période, en s'appuyant sur les témoignages d'historiens du cinéma et de protagonistes de l'époque, comme Peter Berling, le producteur et biographe de Fassbinder, ou encore le réalisateur Klaus Lemke. (Arte)