La Marquise d'O...

Le prochain film de Rohmer sera Percival le Gallois, et ce film lui ressemble beaucoup dans sa volonté de reconstituer visuellement les caractéristiques et les environnements dont les sujets sont issus. La Marquise capture fidèlement l'esthétique impériale, la langue, les mœurs et le comportement des personnages. Cependant, contrairement à Percival, Rohmer ajoute quelque chose de personnel - en effet, je doute vraiment (bien que je n'aie pas lu l'original) que cette nouvelle de 1808 puisse être aussi ambigüe et auto-ironique. Nous pouvons croire chaque personnage individuel et nous ne devons pas le faire (surtout la Marquise elle-même), l'intrigue laisse une explication ouverte sur l'identité mystérieuse du père de l'enfant - la "confession" du Comte peut n'être qu'une autre stratégie pour atteindre son objectif, etc. De plus, Rohmer, en tant que catholique, joue avec le mystère de la conception de la Marquise dans l'histoire, une parabole sur la Vierge Marie et la méfiance de l'environnement "incroyant". Les intertitres semblent servir une fois de remplacement des ellipses temporelles avec des extraits de l'œuvre de von Kleist, d'autres fois ils remplacent une partie importante de l'histoire ou sont utilisés à la fin pour alléger un film qui, autrement, semble sérieux. En bref, aussi improbable que cela puisse paraître, ce film est différent de ce qu'il semble être à première vue. (04/11/2014)