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Viva et Leni, filles du Soleil et de la Lune, convoitent toutes deux une pierre magique qui leur permettrait de rester sur Terre, perdant par là leur immortalité. Pour cela, elles vont s’affronter dans Paris, entraînant plusieurs humains dans leur lutte : Lucie, réceptionniste dans un hôtel, son frère Pierre, acrobate, et Elsa/Jeanne, ticket-girl dans un dancing… (Carlotta Films)

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Critiques (1)

Dionysos 

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français Rivette a déjà abordé cette tendance dans "Céline et Julie vont en bateau" et "Noroît". Le problème réside ici : son "Duelle" est prisonnier de l'intrigue, mais celle-ci n'est plus du tout pertinente. "Duelle" est sans aucun doute un film d'art indépendant européen, mais il conserve (ou essaie de le faire, car Rivette n'a jamais réalisé de films conventionnels et n'a donc pas pu en conserver le principe) une orientation "hollywoodienne" vers l'intrigue. Alors qu'Antonioni ("Zabriskie Point") ou Wenders ("L'Angoisse du gardien de but au moment du penalty") nous ont servi une intrigue interne cohérente pour ensuite démontrer délibérément (grâce à la fin ouverte qui ne donne aucune explication) sa vacuité existentielle ; alors que, dans les films de Godard des années 80 jusqu'au début des années 2000 (les seuls qui peuvent être comparés ici), l'intrigue est également présente, mais à un degré tellement réduit que le film peut s'en passer ; et alors que d'autres cinéastes d'avant-garde montrent clairement l'inanité / l'impossibilité de toute intrigue (Robbe-Grillet, "Mulholland Drive" de Lynch) ou s'en passent complètement (Akerman dans les années 70, parmi ceux que je connais et qui me viennent à l'esprit maintenant, mais il y en a beaucoup, voire infiniment de genres de films expérimentaux), Rivette présente au spectateur un film dans lequel on ne peut percevoir rien d'autre que l'intrigue (caméra, montage, forme - la plupart du temps rien, et quand c'est le cas, rien de révélateur), qui est ennuyeuse, absurde, mais qui finit tout de même par s'expliquer à la fin (la fin ouverte disparaît ; la réflexion sur la nature de l'Histoire en tant que telle, à laquelle nous avons accès lorsque l'auteur nous montre une histoire spécifique comme absurde, etc., disparaît). Le spectateur est pris dans l'intrigue qu'il ne peut pas quitter, mais qui elle-même ne veut rien dire. Et donc, ce film ne dit rien non plus. ()

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