La Pendaison

  • France La Mort par pendaison (plus)

Résumés(1)

Résident coréen au Japon, R a été reconnu coupable de meurtre et condamné à mort par pendaison. Mais le jour de son exécution, R perd la mémoire. Peut-on dès lors pendre légalement un homme qui n'a plus conscience de ses actes ? Force est donc de les lui rappeler... (Carlotta Films)

Critiques (1)

Dionysos 

Toutes les critiques de l’utilisateur·trice

français Film incroyablement complexe à plusieurs niveaux, changeant tout au long de la durée du film. Rarement vu ! 1) L'introduction documentaire et objectiviste, passant d'une représentation impersonnelle de la situation à une histoire brute, sert parfaitement l'intention engagée du créateur - le moment où le spectateur est contraint de quitter la sécurité du commentaire documentaire (et donc impersonnel) et de devenir spectateur de l'intrigue fictive double parfaitement cette situation à laquelle Oshima fait allusion dans l'introduction - c'est-à-dire "imaginez si vous étiez témoin d'une exécution..." 2) L'histoire démontre ensuite une compréhension de ce qu'il y a de meilleur dans l'absurdité existentialiste et la tragédie comique de Beckett. Mais ne nous trompons pas - même ici, dans cette partie "personnelle" et fictive du film, on retrouve la motivation sociale du début du film. Observer les réactions confuses de la bureaucratie pénitentiaire face à un événement imprévisible ; ses (propres !) efforts pour fabriquer de toutes ses forces un objet à exécuter ; montrer que n'importe qui peut commettre un crime et que le gardien peut en profiter plus que le coupable, tout cela représente une critique de la réalité. Mais surtout, il s'agit d'une situation existentielle classique à la Meursault, où l'individu face à son propre passé se sent comme un "étranger" que seuls les étrangers peuvent mieux comprendre que lui-même. 3) Le dénouement de l'histoire pour traiter du problème du racisme, de l'histoire et de l'impérialisme du Japon, divise l'intrigue en un drame existentiel sur la culpabilité personnelle et le thème général de l'acceptation et de la réparation de la culpabilité de toute la société. Cette division est surmontée par la synthèse réalisée par le héros principal grâce au sacrifice de soi, qui est bien plus qu'une simple admission de sa propre culpabilité, mais aussi un symbole du soulagement de la culpabilité des voisins aveugles, ceux qui ne réalisent leur propre culpabilité qu'en observant un acte absolu et radical. Le film revient ainsi à son aspect engagé, car le spectateur lui-même a été témoin d'un tel acte... ()

Photos (13)