Résumés(1)

Yervant Gianikian et Angela Ricci Lucchi réalisent leurs films à partir de photogrammes presque effacés et d'images d'archives oubliées de la première moitié du XX e siècle. Colorisées, somptueusement ralenties ou accélérées, commentées en voix off ou accompagnées d'une musique répétitive qui transforme les rares paroles en de véritables oratorios, ces images recomposées interrogent dans un même mouvement l'histoire et sa représentation, la mémoire et le pouvoir. Après une trilogie axée autour de la Première Guerre mondiale - Prisonniers de guerre (1995), Sur les cimes tout est calme (1998, déjà diffusé par ARTE) et Oh Uomo (2004) -, les documentaristes explorent la montée du fascisme mussolinien et le colonialisme italien en Afrique. Des images du corps du Duce à Milan après la Libération à celles de l'aviation italienne utilisant des bombes à ypérite en Éthiopie, en passant par l'étude quasi physionomique de l'attitude du dictateur lors d'un défilé en Libye en 1926, le duo de cinéastes rend pleinement perceptible la violence de l'époque grâce à un minutieux travail de montage. "Nous fouillons à l'aveugle dans les photogrammes oppressés par les lueurs sinistres de ce qui arrive dans le monde", expliquent Gianikian et Angela Ricci Lucchi qui, tout à la fois lyriques et politiques, ressuscitent un monde oublié. (Arte)

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