Dead stop - Le coeur aux lèvres

Celui qui ne se laisse pas séduire par la catégorisation superficielle et l'organisation des films par genres (ce qui est l'un des problèmes courants dans la façon de penser le cinéma parmi la masse grise des critiques moyens, des académiciens, des spectateurs), découvrira un film ludique et conscient de lui-même, qui emprunte véritablement à "Blow-up", et cela le plus important : la poursuite vaine du vide, le jeu de tennis sans balle, le réveil tardif. Le film de Brass est délibérément "à propos de rien" depuis le début et l'intrigue criminelle n'est qu'un outil pour fusionner des images vides, le montage, le jeu de tension et l'amour des personnages commentant leur propre histoire - le personnage de Trintignant semble ne jamais avoir pleinement fusionné avec le film, mais il a sauté dans un train en marche juste pour vivre une course rapide et faire face à la réalité de sa romance, qui ne révèle rien de plus ni de moins que la folie des attentes et le vide qu'elle offre. Expérimentation, pop art, hommage aux grands de l'époque et une prise sexy de ce qu'il y a de meilleur dans le cinéma d'art d'époque. (23/06/2016)