Critique de la séparation

  • États-Unis Critique of Separation (titre de festival)
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Court métrage / Documentaire
France, 1961, 20 min

Réalisation:

Guy Debord

Acteurs·trices:

Guy Debord

Résumés(1)

« Le spectacle cinématographique a ses règles qui permettent d’aboutir à des produits satisfaisants, cependant la réalité dont il faut partir c’est l’insatisfaction. La fonction du cinéma est de présenter une fausse cohérence isolée, dramatique ou documentaire comme remplacement d’une communication et d’une activité absente. Pour démystifier le cinéma documentaire, il faut dissoudre ce qu’on appelle son sujet. » C’est le pari que fait Guy Debord avec cet anti-documentaire expérimental qui interroge entre autre, les rapports conflictuels entre le film et la réalité. (LaCinetek)

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Critiques (1)

Dionysos 

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français Marxovsky (plutôt que marxiste pour son époque) orienté Debord anticipe ici beaucoup de son œuvre la plus célèbre "La société du spectacle" : la séparation = l'aliénation au sein de la société moderne, de l'économie à la politique en passant par l'art, la scission de l'individu / de la société en un spectateur impuissant de ses propres histoires ou films, et en une image fétichiste toute-puissante de son propre pouvoir, qui se dresse contre lui comme une force démobilisante étrangère, offrant l'apparence de la joie et de la vie en échange de l'hypnotisation passive de l'individu par le produit de ses propres forces. Les films et les images jouent en même temps le rôle de dieu feuerbachien, où se sont aliénées les meilleures parties de l'homme et de sa révolution, et de la fonction palliative de l'opium moderne du peuple, permettant une vie calme plutôt qu'une vie tumultueuse de liberté, de révolution et d'histoire, qui sont également déformées et dérobées simultanément par les actualités du soir et les films d'action. /// Avant de devenir l'un des principaux représentants de l'Internationale situationniste, Debord était membre de l'Internationale lettriste. Le lettrisme, déjà incarné par Isidore Isou et son "Traité de bave et d'éternité" (1951), a exercé une grande influence sur la nouvelle génération de cinéastes français (et d'autres), et son montage discontinu, sa critique de l'art traditionnel et de l'image cinématographique ont manifestement également influencé Debord (qui a réalisé son premier film en tant que lettriste dès 1952). À l'inverse, l'œuvre de Debord est également un lien vers les films-essais modernes de Chris Marker et de Godard. ()