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Critiques (108)

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Anatomie d'une chute (2023) 

français Je suis incroyablement heureuse que mon évaluation personnelle ait été en accord avec celle du jury principal du Festival de Cannes de cette année, présidé par Ruben Östlund (Sans filtre, The Square), et qu’Anatomie d’une chute ait remporté la récompense suprême, la Palme d’Or. J’ai été incroyablement surprise par Justine Triet, car j’avais trouvé Sibyl, le dernier film qu’elle avait présenté à Cannes, plutôt médiocre. D’un autre côté, c’était la première fois que je voyais Sandra Hüller à l’écran et elle m’avait immédiatement séduite : les scènes avec elle étaient les meilleures du film. Anatomie d’une chute, en revanche, se hisse au sommet de mon système d’évaluation et je le considère comme un chef-d’œuvre que j’aurai certainement envie de revoir… Sandra, Samuel et leur fils Daniel vivent dans les montagnes près de Grenoble. La scène d’ouverture laisse déjà présager des relations tendues entre Sandra et Samuel, et quelques minutes plus tard, Samuel est retrouvé mort. L’enquête sur cette mort mystérieuse, qui n’admet au fond que deux théories, et le procès qui s’ensuit, conduisent à une analyse approfondie de la relation du couple. Le jeune Daniel, qui malgré sa déficience visuelle est un témoin clé dans l’affaire, doit prendre part à tout cela. Jusqu’ici, l’histoire n’a pas l’air d’être originale et novatrice, n’est-ce pas ? Mais Justine Triet réussit à présenter ce thème, pourtant déjà vu mille fois, d’une manière fraîche et inhabituelle. En ce qui me concerne, je peux dire que j’ai littéralement dévoré chaque minute de la longue durée du film :je ne me suis pas ennuyée une seconde et je n’ai pas réussi à trouver le moindre moment faible. Le mérite en revient à tous les acteurs, dont les performances sont à couper le souffle. Sandra Hüller est sans aucun doute la reine de ce film, mais Milo Machado Graner est tout aussi fabuleux, et je dois également saluer la performance d’Antoine Reinartz dans le rôle de l’avocat général. Le mérite en revient également au scénario et aux dialogues. Le dévoilement progressif de la dynamique de la relation entre Sandra et Samuel, la révélation de leur passé, de leurs problèmes et de leurs disputes, qui est censée aider à faire éclater la vérité, ainsi que la contradiction de Daniel entre ses propres souvenirs et ce qu’il entend au tribunal, qui le conduit à la confusion la plus totale, sont absolument brillants. Le personnage de Daniel, en proie à l’incertitude et au doute, est d’une importance cruciale pour le dénouement, et en même temps il est en quelque sorte le miroir du spectateur lui-même, qui ne peut pas non plus dire avec certitude comment les choses se sont passées. Le dialogue entre Daniel et l’assistante sociale est un moment très important : quand on est dans le doute et l’incertitude, on n’a pas d’autre choix que de prendre une décision... Et à la fin, c’est aussi ce que nous devons faire. [Festival de Cannes 2023]

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Le Livre des solutions (2023) 

français C’est le deuxième film de Gondry que j’ai eu l’occasion de voir, et je commence à comprendre son immense popularité (du moins en France : l’accueil en salle a été incroyable). Je ne m’étendrai pas sur le sujet, mais il s’agit de la meilleure comédie que j’ai eu la chance de voir à Cannes, et même probablement l’une des meilleures comédies de ces dernières années. Je crois que je n’ai jamais autant ri dans une salle de cinéma. J’aimerais tellement que les réalisateurs tchèques prennent au moins un peu exemple sur les comédies françaises : l’humour et les dialogues sont si frais, imprévisibles et originaux... Pierre Niney, qui m’a fait pleurer de rire avec sa scène de direction d’orchestre, est excellent. Un grand bravo. Inscrivez ce film dans vos tablettes : s’il arrive chez nous dans le cadre du Festival du film français, ne le manquez pas. [Festival de Cannes 2023]

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La Passion de Dodin Bouffant (2023) 

français Ce film est une grande caresse pour l’âme… Une belle ode à la cuisine française, à la langue française et à l’amour lui-même. La scène de cuisine qui ouvre le film, d’une durée d’environ 20 minutes, est un chef-d’œuvre absolu, alors soyez prévenus : ne la regardez pas avec le ventre vide ! :D Dans ce film, c’est la nourriture qui est le personnage principal... Elle est soit préparée, soit consommée, soit évaluée et décrite de manière très colorée et poétique, ce dont peut-être seuls les Français sont vraiment capables. La scénographie est incroyablement détaillée et ce n’est que vers la fin du film que j’ai remarqué qu’il n’y avait pas de musique… La musique de ce film, ce sont les sons de la cuisine : le bouillonnement de l’eau qui bout, le grésillement de l’huile dans les plats, le va-et-vient des casseroles sur la cuisinière, le glissement de la cuillère en bois sur la poêle, le crépitement du feu dans la cheminée, le tintement des couverts sur les assiettes... Ici, la cuisine n’est pas seulement un outil pour remplir le ventre et satisfaire le palais, elle est présentée comme un moyen de communication très important, pour exprimer l’amour et les sentiments lorsque les mots ne suffisent pas... De même, la relation entre Eugénie et Dodin est magnifiquement et délicatement dépeinte : ils s’aiment, s’admirent, cuisinent l’un pour l’autre avec amour... Ce film fait rêver. Et c’est à juste titre qu’il a remporté le prix de la mise en scène à Cannes. [Festival de Cannes 2023]

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Coup de foudre à Rhode Island (2007) 

français L’une des comédies romantiques les plus agréables et les plus attachantes que je connaisse, et que j’aime revoir. Le mérite en revient probablement au choix des acteurs, qui sont extrêmement sympathiques. Steve Carell joue parfaitement son rôle, et on lui souhaite cet amour. J’ai même découvert Steve Carell grâce à ce film et il est immédiatement devenu l’un de mes acteurs favoris. Juliette Binoche est adorable ici et son rire doit sûrement mettre un sourire sur tous les visages. Mon actrice préférée, Emily Blunt, apparaît également ici pour un bref moment, et toute l’intrigue autour d’elle est d'une drôlerie attachante. Comme je l’ai mentionné au début, Coup de foudre à Rhode Island est un film formidable, décontracté, authentique et doux qui vous caresse l’âme.

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La Sagesse de la pieuvre (2020) 

français Probablement la plus grande surprise documentaire de ma vie. Cela fait quelques jours que j’ai vu le film et j’ai encore cette sensation de chaleur qu’il a suscitée en moi. Je le recommande partout où je vais. C’est une incroyable caresse pour l’âme. La dernière fois que j’ai été aussi émue, c’était sans doute en 2011 avec « Intouchables ». J’avais toujours aimé les poulpes... dans mon assiette. Je ne peux pas m’imaginer en manger à nouveau... Pour la première fois de ma vie, je pense au végétarisme, et aucun film n’y étais jamais parvenu. Même des vidéos d’abattoirs ou de fermes industrielles ne m’ont jamais rien fait... Pourtant ce film ne véhicule même pas l’idée que manger des animaux n’est pas bon. Comment est-ce possible ? C’est que ce documentaire a du cœur... Il n’offre pas vraiment de point de vue scientifique... Juste du cœur, de l’amour et du respect pour les animaux et la nature... En ce qui me concerne, tout simplement waouh !

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J'ai perdu mon corps (2019) 

français À quand remonte la dernière fois que vous avez regardé attentivement vos mains et réfléchi à quel point elles vous sont indispensables ? À quand remonte la dernière fois que vous avez ressenti de la gratitude à leur égard ? Que ce soit pour utiliser un briquet, sonner chez votre voisine, caresser le visage de quelqu’un, tourner une clé dans une serrure, essuyer vos larmes... vous avez besoin de vos mains. Après ce film, vous ne penserez à rien d’autre pendant quelques jours. Et c’est pourquoi J’ai perdu mon corps fait partie de la petite poignée de films subtils dont je suis reconnaissante. Il n’est pas prévisible et il est captivant de manière non conventionnelle. Deux histoires reliées entre elles s’entremêlent ici : l’une est mignonne, tendre et touchante, l’autre est crue jusqu’à l’horreur. Elles sont accompagnées d’une musique incroyablement envoûtante et mélancolique de Dan Levy. Le tout forme une œuvre inoubliable à voir absolument.

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Sex Education (2019) (série) 

français Que dire ? Une grande surprise qui m’a énormément enthousiasmée. Beaucoup d’humour, des dialogues originaux, frais et drôles… Mais ce que je dois surtout souligner, ce sont les performances des deux acteurs principaux, car j’ai énormément aimé ce qu’Asa Butterfield et Ncuti Gatwa donnent à voir. Leurs personnages sont amusants et leurs expressions, leurs grimaces sont tout simplement parfaites. Butterfield a du talent, mais ça on le sait déjà depuis un moment, alors c’est Gatwa (alias Eric) qui est pour moi la découverte de l’année en terme d’acteurs. Certes, j’ai un peu plus apprécié les épisodes comiques, car c’est là qu’il y a du rythme et du style. Une fois que les choses commencent à être plus dramatiques, ce n’est pas du tout que l’on s’ennuie, mais cela enlève un peu à l’ambiance générale de la série. En fait, Sex Education n’a qu’un seul petit défaut : pas assez d’épisodes... J’en reprendrais volontiers si la qualité de l’ensemble se maintenait.

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Moulin Rouge ! (2001) 

français Je crois que j’ai vu ce film pour la première fois à la télévision à l’âge de quinze ans, et comme il se doit à cet âge sentimental, j’ai fondu en larmes. Le lendemain, j’avais déjà la bande originale en MP3 et pendant les six mois qui ont suivi, je n’ai rien écouté d’autre. Près de quinze ans plus tard, ayant vieilli d’autant, j’ai eu l’occasion de voir Moulin Rouge sur grand écran dans le cadre de l’offre musicale du festival LFŠ 2018. Mon amour pour ce film est manifestement indéfectible, car même si je l’avais déjà vu une cinquantaine de fois, je me suis amusé comme jamais. L’ambiance dans l’auditorium était incroyable et il était clair que j’étais entourée de fans partageant les mêmes opinions. J’en veux pour preuve les applaudissements qui ont suivi la scène avec « Like a Virgin ». Un autre moment incroyable a été celui où le duc, jusqu’alors naïf et aveugle, réalise que Christian et Satine sont amoureux : beaucoup de gens dans le public ont alors sursauté d’horreur, et j’ai pensé qu’il y avait des chanceux qui n’avaient pas encore vu le film et que cela me rendait un peu jalouse. J’ai adoré cette aventure colorée, kitsch et pompeuse, j’en ai savouré chaque instant, chantant chaque chanson dans ma tête, tapant du pied sur chaque rythme, riant aux scènes loufoques et versant une larme à « Your Song », quand, aux premières secondes de la magnifique interprétation de Christian, Satine se tait enfin et que le Paris nocturne s’illumine. De quoi faire encore l’éloge ? Le parfait mélange de chansons, brillamment interprétées ? Les grandes performances des acteurs, qui sont à la fois émouvantes et divertissantes ? Les superbes chorégraphies de danse ? Les costumes et les décors ? J’aimerais pouvoir donner une note encore plus élevée, car Moulin Rouge est parfait et spectaculaire à tous points de vue, et j’ai hâte de le revoir.

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Human (2015) 

français Il s’agit probablement de l’un des documentaires les plus convaincants que j’ai eu l’occasion de voir jusqu’à présent, tant sur le plan visuel que celui du contenu. Il est constitué de plans parfaitement composés et contrastés de masses humaines et d’une nature immaculée, complétés par des vignettes intimistes d’individus qui partagent avec nous des bribes de leur vie et de leur vision du monde. Ce contraste souligne magnifiquement le fait que chaque personne a sa propre histoire, mais aussi que nous ne sommes finalement pas si différents les uns des autres. Quel que soit le pays où nous vivons, la couleur de notre peau, notre sexe et notre âge, tôt ou tard, nous nous posons tous les mêmes questions fondamentales. L’amour, la richesse, la famille, le temps, le sens de la vie et la mort peuvent revêtir des significations différentes pour chacun, mais en fin de compte, nous appartenons tous à la même espèce : nous sommes des êtres humains confrontés au même destin. Le chemin peut cependant être radicalement différent : celui-ci a une vie joyeuse, celui-là une vie remplie de douleur, celui-ci se trouve dans la pauvreté, se bat tous les jours pour exister, celui-là vit dans le luxe... et cela nous rend tous différents. Lorsque je serai préoccupée par quelque chose de stupide ou accablée par la morosité, j’essaierai de me souvenir de ces gens qui sont simplement heureux d’avoir quelque chose à manger et un endroit où dormir ce jour-là… Il s’agit d’un documentaire plein de contrastes qui nous fait un peu réfléchir, et j’aime ça.

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Perfetti sconosciuti (2016) 

français L’un des meilleurs « films de conversation » qu’il m’ait été donné de voir : incontestablement original et tout à fait d’actualité, drôle et triste à la fois, et un peu, voire même très, déprimant. La fin du film ajoute une dimension subversive à tout ce qui s’est passé lors de ce dîner… Eccellente !