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Critiques (2 745)

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Civil War (2024) 

français Il était clair que Garland n’allait pas faire de ce sujet une superproduction. En revanche, il n’était pas évident de savoir ce que sa maîtrise de l’équilibre entre la réalité et les dimensions au-delà de la perception humaine apporterait à un film qui est censé ne reposer que sur un réalisme brut. Civil War contient des scènes grandioses avec des chars et des hélicoptères, mais sans un incroyable concept cinématographique comme celui qu’Alfonso Cuarón nous avait présenté dans Les Fils de l’homme, et qui aurait été nécessaire ici. Au fond, Civil War n’est qu’un « road movie » intimiste à travers une Amérique brisée, avec trois journalistes chevronnés et une journaliste débutante, dont l’innocence contraste avec l’expérience et le détachement professionnel des autres. La question de savoir pourquoi une si jeune fille ferait un tel travail trouve une réponse immédiate : « I’ve never been so scared in my entire life. And I’ve never felt more alive. » ___ Civil War évite le sentimentalisme et atténue la tonalité sombre de l’histoire par l’utilisation de vieux tubes de pop américaine, mais il manque l’optique artistique pour laquelle nous aimons Garland. Le film aurait dû être entièrement composé de scènes explicitement terrifiantes, mais il n’en contient qu’une seule. Elle reflète la mentalité unidimensionnelle de la population « redneck » des États-Unis, et Jesse Plemons y excelle. Le réalisateur accentue la crudité non pas avec une musique instrumentale sombre, mais avec le bruit intense des armes à feu. Et même si le film est captivant et engageant grâce à ses personnages, il lui manque des conflits plus raffinés et inattendus, ainsi qu’une réflexion qui aille au-delà d’une mise en garde contre Donald Trump. Et le dénouement est littéralement ridicule.

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Fallen Fruit (2024) 

français La première moitié de Fallen Fruit présente le protagoniste dans ses tâtonnements de jeunesse – tout juste sorti d’une rupture, réticent à travailler, et sans idée de ce que l’avenir lui réserve. Le film lui-même est légèrement ennuyeux et tout aussi tâtonnant, avec des dialogues faibles, les caractéristiques d’un film d’étudiant et un faux pas narratif du genre « n’importe quoi » (deux parfaits inconnus s’aperçoivent brièvement à travers la vitre d’une voiture qui passe et s’envoient des textos quelques heures plus tard). À l’approche d’un ouragan, cependant, les parents du protagoniste se joignent à la présentation de sa vie quotidienne, des personnages vus plus tôt donnent des contours plus significatifs aux raisons de sa solitude, et Fallen Fruit s’avère être un portrait honnête d’un jeune homme vivant à Miami, avec une identité exprimée avec justesse pour cette ville exotique qui produit initialement un effet « waouh », mais dont le côté accueillant est feint. [Festival du film de Miami]

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Kinds of Kindness (2024) 

anglais Lanthimos has taken a sharp detour from his recent mainstream films. He knows that we will eat anything out of the palm of his hand. Kinds of Kindness is a decadent riddle reminiscent of Paul Thomas Anderson’s sultry conversational flicks and his own early Greek films, but with Hollywood stars and an American setting. The first and most polished of the three stories masterfully draws us in from the opening seconds with its subject matter and characters. The second one throws us off balance and the third, in relation to the two that came before, is already fodder for a roundtable discussion. The dark, unexplained supporting character R.M.F, around whom the stories revolve, is most likely the alter ego of the director himself (and is played by Lanthimos’s Greek friend Yorgos Stefanakos) and represents a metaphor for his journey through big-time show business. There is no shortage of funny, bizarre, disturbing and bold moments in Kinds of Kindness, as Lanthimos again takes an original approach to exploring sexuality, sensuality, cruelty, dominance and all of the other things that we love him for. Only with a smaller budget and in a realistic contemporary setting. [Cannes FF]

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La Jeune Femme à l'aiguille (2024) 

anglais A lot of dark drama inspired by actual events, which you ideally shouldn’t read about beforehand. Because even though the protagonist, Karoline, has it as badly as possible, more unexpected blows will come. The impressive production design gives a sense of the filth and hopelessness of the time. The film also impresses in places with almost expressionistic compositions, whose meaning is symbolically filled out by the appearance of Karoline’s husband, who had been disfigured in the war. There are a lot of details that make us wonder how people lived in such discomfort during that time a century ago. Vic Carmen Sonne in the main role leads the film with her brilliant, quiet performance, which veteran actress Trine Dyrholm later darkens (literally) in a smaller space with equal intensity. Facial expressions are paramount here. Viewers will experience the maternal moments even more powerfully; many gasps were heard in the screening room and people could be seen covering their eyes. [Cannes FF]

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Ljósbrot (2024) 

anglais Icelandic teenagers and a tragic event that they did not anticipate. The modifier “intimate” takes on even greater significance here than is usual. The detailed depiction of the rising fear of losing a loved one and subsequently dealing with the resulting pain. The main character goes through that mostly in secret, without the understanding of those around her and thus all the more intensely. Though thin in terms of story, this small drama is sufficiently packed with emotions and psychology, and offers a nice, poetic ending. [Cannes FF]

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Los Frikis (2024) 

français Mieux vaut une courte vie dans la liberté qu’une longue « non-vie » sous une dictature communiste. Une histoire vraie et puissante de jeunes Cubains des années 1990 qui ont choisi la liberté. Le film puise son esprit joyeux dans un sanatorium isolé, où se retrouvent ses personnages après avoir décidé d’abréger leur propre vie en s’injectant délibérément le VIH. Parce qu’ils peuvent vivre là-bas comme ils l’entendent. La première partie, en ville, est cependant plus intéressante – plus brute, plus dramatique, chargée d’agitation et d’énergie rebelle. Dans le sanatorium, la constellation de personnages a tendance à verser dans le cliché ou le kitsch léger. Mais la fin fonctionne bien. Cette communauté méritait que son histoire fasse l’objet d’un film. Les réalisateurs de superproductions Phil Lord et Christopher Miller aspirent à faire une incursion dans le cinéma indépendant. [Festival du film de Miami]

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Megalopolis (2024) 

français Un drame antique ayant pour cadre un New York futuriste, avec des citations littéraires tirées des classiques et des considérations existentielles, ridiculement incongrues par rapport à l’exécution du film qui les entourent. C’est sexy une fois, drôle une fois, mais dans son esthétique, le reste du film est un mélange de styles pseudo-postmoderne allant de l’embarrassant au kitsch, totalement invendable auprès d’un public plus large. On y voit des scènes de foule avec des dizaines de figurants, des costumes aux motifs de la Rome antique et des scènes numériques tout droit sorties d’une fantaisie télévisuelle pour maisons de retraite. Il y a le motif de l’arrêt du temps, dénué de tout fondement et non développé, et beaucoup d’autres idées ébauchées qui n’aboutissent à rien. Est-il vraiment possible que Coppola considère ce film comme sa grande œuvre ultime, celle à laquelle il a tout donné ? Tout comme il avait lancé sa carrière avec la longue scène de mariage du Parrain, il l’enterre avec un événement horriblement théâtral pour le gotha de Mégalopolis, comme tiré du méga-flop Caligula. Sinon, Nathalie Emmanuel est magnifique, Aubrey Plaza dangereusement séduisante, et Shia LaBeouf est le meilleur du lot. [Festival de Cannes]

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Resident Orca (2024) 

français Le documentaire choque par sa description des conditions dans lesquelles les autorités américaines autorisent n’importe qui aujourd’hui à garder un animal en captivité, comme la célèbre orque Lolita qui a vécu au SeaQuarium de Miami pendant des décennies. C’est comme s’il n’y avait pas de lois contre la cruauté envers les animaux, ou que personne ne les observait. Le film suit un groupe d’Amérindiens de la région d’origine de l’orque qui s’efforcent de la libérer. Ils expliquent leur lien spirituel avec l’orque et l’importance de la ramener dans ses eaux natales, où elle pourrait encore rencontrer sa mère cinquante ans plus tard. Ne vous attendez pas à retrouver ici une histoire comme celle de La Sagesse de la pieuvre et les émotions qu’elle suscite, car Resident Orca est un documentaire purement de type « montage télévisuel » avec des interviews de personnes impliquées dans le dossier. Sa force réside dans la question de savoir si l’orque pourra être libérée et dans l’issue inattendue de l’histoire. [Festival du film de Miami]

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Road House (2024) 

français Baigné par le soleil de Floride, Road House est un film à la noix très divertissant et bourré de testostérone, avec un Jake Gyllenhaal au casting surprenant qui signe une nouvelle fois une belle performance. Doug Liman aide Joel Silver à mettre à jour son classique des années 80 en le revêtant de l’attirail dynamique des clips musicaux avec des bagarres physiquement intenses, mais toujours avec le détachement d’un divertissement domestique en VOD peu exigeant. Le nouveau Road House contient une seule scène qui fonctionne sur le plan psychologique (un dialogue dans un bar qui évoque le traumatisme du personnage principal) et s’apparente davantage à une comédie punk énergique qu’à un drame. Le personnage le plus drôle est le principal antagoniste de Gyllenhaal, la machine de combat ultime Conor McGregor, qui incarne de manière comique l’arrogance machiste sans cervelle avec une fureur effrénée. Une invitation à rejoindre l’équipe de Fast and Furious lui est assurée après ces débuts marquants sur grand écran.

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Skywalkers: A Love Story (2024) 

français Sensationnel. Le récit s’inspire clairement du film Free Solo, récompensé par un Oscar. Mais ce dernier portait sur le meilleur grimpeur professionnel du monde et avait été tourné par le meilleur réalisateur de films en plein air du monde. Skywalkers est un projet de passionnés sur un couple de jeunes aventuriers, avec de nombreuses vidéos prises à l’aide de téléphones portables et de drones, dont certaines sont chargées d’adrénaline. Le voir sur grand écran, c’est en faire l’expérience avec eux. Une sacrée poussée d’adrénaline ! Mais ce qui rend le film si sensationnel, c’est l’entrelacement de leur hobby potentiellement mortel, dans lequel ils trouvent le sens de la vie, avec l’histoire d’amour qui se développe entre eux grâce à leur passion commune et qui, à travers une confiance absolue l’un envers l’autre et un soutien mutuel, les aide à réaliser l’impossible. Et le fait que leur histoire sur Instagram se déroule entre le début de la pandémie et l’invasion russe de l’Ukraine (qu’ils désapprouvent). Une belle lettre d’amour, puissamment émotionnelle. [Festival du film de Miami]