La Classe ouvrière va au paradis

  • anglais The Working Class Goes to Heaven (plus)
Bande-annonce

Résumés(1)

Lulù Massa, véritable stakhanoviste du travail, est ouvrier modèle dans une usine métallurgique : grâce à son extrême rapidité, son rendement est cité en exemple par son patron. Les autres travailleurs ne voient pas d'un bon oeil ces cadences infernales, et il est détesté de ses collègues dont il méprise les revendications sur les conditions de sécurité au travail. Bercé par les rêves de la société de consommation entre son amie, son fils Arturo resté avec sa mère après le divorce de ses parents, sa voiture et sa télévision, Lulù réalise parfois la vanité de la vie qu'il s'impose. Alors qu'il se coupe un doigt accidentellement les autres ouvriers, par solidarité, se mettent en grève. Cet événement provoque en lui une profonde remise en question. Lulù décide alors de s'investir dans l'action syndicale et engage toute son énergie dans ce nouveau combat. Il soutient alors la nécessité d'une grève illimitée... (Tamasa Distribution)

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Critiques (1)

Dionysos 

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français Quand vous regardez dans un gouffre, le gouffre vous regarde aussi. Et quand vous regardez la machine huit heures par jour, la machine entre en vous. Petri esquisse clairement dans la première moitié une étude géniale de l'interaction mutuelle entre l'ouvrier et "sa" machine. Le temps où être simplement l'annexe de la machine ne suffit plus, mais où il faut aussi l’aimer, Lulu le prend au sérieux - la machine et son rythme deviennent pour lui un lieu où il libère sa frustration, réalise ses désirs, où il devient meilleur que les autres. Sans réfléchir, il a réussi à se concentrer sur la monotonie de la machine, sans remarquer que son rythme passe directement en lui. Et Lulu, joué par Volonté, est, comme dans le précédent film de Petri, un personnage au bord de la folie. La nécessité de s'adapter à la régularité du monde de l'usine est semblable à celle d'une vie d'asile, à la différence que le fou voit le mur qui le sépare du monde, tandis que l'ouvrier construit brique après brique autour de sa chaîne de montage et finalement en lui-même. Et quand on essaie de résister au rythme, de ne pas suivre le pas ? Tant que vous donnez tout à la machine, elle vous renvoie quelque chose, mais si vous ne lui donnez qu'un peu, elle vous prendra tout. L'ouvrier a un doigt pour le sacrifier à tout moment, le "patron" a un doigt pour vous montrer où est votre place. ()