My Mexican Bretzel

À partir d’images tournées par son grand-père au milieu du XXe siècle, Nuria Giménez esquisse le portrait poétique d’une femme. Entre réalité et fiction, un long métrage aux couleurs intenses, qui chuchote l’intimité du quotidien. Débutant par la devise "les mensonges ne sont qu'une autre façon de dire la vérité", ce "documentaire" laisse immédiatement sous-entendre un rapport ambigu au réel. Les bobines, qui contiennent trente heures capturées sur deux décennies, appartiennent aux grands-parents de Nuria Giménez : Frank A. Lorang et Ilse G. Ringier. Découvertes en 2011 après leur mort, les images fascinent la jeune femme, qui décide de les insérer dans un récit sans dialogues mettant en scène un couple fictif. La narration, fondée sur des extraits du journal inventé de Vivian qui apparaissent en sous-titres, brosse le portrait intime d’une femme au XXe siècle. Détournant les règles du genre, la réalisatrice joue avec ce matériau familial dont elle a hérité pour créer un film qui interroge le rapport entre vérité et fiction, image et narration, distance et intimité. Effets sonores, utilisation d’images d’archives publiques… : les procédés déroutent et captivent. Un premier long métrage émouvant, qui a reçu de nombreux prix dans les festivals internationaux. (Arte)