Acasa, l’adieu au fleuve

  • anglais Acasă, My Home
Bande-annonce 2

Résumés(1)

Pendant deux décennies, la famille de Gica Enache a pris possession d’un coin de nature aux portes de Bucarest. Dans la zone marécageuse de l'ancien réservoir de Vacaresti, construit sous l'ère Ceausescu, ils vivent sans confort dans une cabane de fortune envahie par les animaux de basse-cour. "Je voulais fuir cette horrible civilisation", explique le pater familias. Pour permettre aux siens de subsister, Vali, l’aîné des neuf enfants, part en ville vendre sa pêche du jour. Avec ses frères, il récupère aussi quelques pièces de monnaie en rapportant au recyclage bouteilles en plastique et canettes trouvées dans les poubelles. Mais après plusieurs années de rapports et d’études, la municipalité de Bucarest est parvenue à obtenir le classement de la zone en parc naturel urbain, "le plus vaste d’Europe", précisent, fièrement, les autorités face à la presse. Les jours des Enache dans leur petit paradis sont désormais comptés. Plusieurs années durant, le journaliste Radu Ciorniciuc a suivi la famille Enache dans son éden puis dans sa nouvelle vie citadine. Autrefois livrée à elle-même au milieu d’un merveilleux terrain de jeu, où s’ébattent une centaine d’oiseaux différents et des espèces protégées, comme les loutres, la pléthorique fratrie se plaisait à barboter dans le lac, à courir à travers les roseaux, à rire et chahuter. Mais eux qui avaient toujours vécu en marge de la société se retrouvent en ville entassés à onze dans un appartement avec machine à laver. Scolarisés pour la première fois, les enfants apprennent à lire, les plus grands pianotent sur un smartphone : leurs anciens repères sont balayés, alors que le père, jadis tout-puissant, vacille sur son trône... Portant un regard attendri sur cette tribu, avec ce film primé dans de nombreux festivals, Radu Ciorniciuc teinte sa difficile intégration de mélancolie, celle de cette chère liberté qui lui a été enlevée. (Arte)

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