Seven Years in May

Une nuit, il y a sept ans, Rafael rentre chez lui après le travail et découvre que des gens qu'il ne connaît pas sont venus le chercher. Il s'enfuit tout de suite, sans regarder derrière. À partir de ce moment, sa vie est bouleversée, comme si cette nuit-là ne s'était jamais terminée. Un soir, autour d'un feu improvisé aux alentours d'une usine, il décide de confier son périple à un inconnu qui a vécu une histoire semblable, marquée elle aussi par la violence, les addictions et la misère. Le récit intime de Rafael rejoint le récit collectif de toute une nation opprimée par la pauvreté, la répression policière et la corruption des institutions. Le cinéma de Uchôa poursuit ainsi la veine d'un cinéma poétique et politique, qu'il avait déjà mis en oeuvre avec son film précédent, Araby. Un cinéma construit sur la parole de la classe ouvrière. Un cinéma qui reconnaît la force performative de l'oralité, son usage politique. Seven Years in May pourrait se lire comme une fable politique qui préfigure la situation complexe du Brésil, mais aussi comme un conte mythologique plein d'espoir, où il est encore possible d'imaginer un autre avenir pour le pays. (Visions du Réel)