Speak White

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Canada, 1980, 7 min

Musique:

Julien Poulin

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Speak White est tout d’abord un poème – une revendication par les mots et la parole – écrit par Michèle Lalonde. L’expression est une injonction exprimant un rapport d’oppression et d’humiliation entre un maître et un être dominé. Speak White a une portée mythique au Québec, tel un phare dans la nuit. Il est indissociable de la lutte émancipatoire du Québec. Lalonde l’a écrit en 1968 pour appuyer la cause des felquistes Pierre Vallières et Charles Gagnon qui avaient été récemment emprisonnés aux États-Unis. En mars 1970, six mois avant la crise d’Octobre, Lalonde récitait Speak White dans la ferveur de la célèbre Nuit de la poésie que les cinéastes Jean-Claude Labrecque et Jean-Pierre Masse ont filmée pour l’Office national du film du Canada. Prise de parole, justice sociale, affirmation, appel au soulèvement, voilà ce qui nourrit l’œuvre de Pierre Falardeau et Julien Poulin, réalisée 10 ans plus tard et qui dure 6 min 1 s, le temps de l’énonciation de ce poème. Ce n’est pas Lalonde que l’on voit, mais une suite d’images illustrant son propos.
Voir Speak White aujourd’hui nous ramène à une autre époque, quand le Québec francophone définissait son autonomie en l’associant à la lutte afro-américaine et aux mouvements décolonisateurs africains. Comme œuvre vidéo présentée seule et dans un contexte d’art contemporain, Speak White est le résultat d’une médiation complexe par le texte, la parole, l’événement, l’image. Elle nous amène à nous interroger sur leur statut et leur pouvoir, et pose encore aujourd’hui la question du mode d’interpellation. (Festival International du Film sur l'Art (Le FIFA))

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