Résumés(1)

Fringant dans son uniforme de capitaine de bateau-mouche, Jean, quinqua fraîchement divorcé, vit néanmoins un vertigineux naufrage. Florence, son ex, menace de lui faire retirer la garde alternée de leurs enfants. Las de son ivrognerie, son patron lui refuse une avance sur salaire. Même ses enfants râlent: ils en ont marre de céder leur chambre aux clients Airbnb. Seule sa collègue Judith, un peu amoureuse, lui apporte sa bonne humeur. Un jour, Jean est expulsé de son appartement. Il se réfugie avec ses enfants dans celui de sa filleule, partie faire le tour du monde. Là, il tombe sur le jeune Victor, un musicien dans la mouise... Cela démarre par une archive de Serge Reggiani citant le célèbre “Enivrez-vous” de Baudelaire, belle introduction aux héros de cette comédie douce-amère, deux poétiques losers égarés dans la jungle parisienne. Avec Victor, son compagnon d’infortune, qui passera une bonne partie du film en peignoir, Jean forme un attachant tandem de Pieds nickelés qui rappelle le duo lunaire des Apprentis de Pierre Salvadori. Cette “fantaisie dramatique”, selon les termes de son réalisateur, s’approprie le genre du feel good movie, en retardant l’arrivée de l’embellie. Elle explore ainsi avec humour et mélancolie le thème du déclassement, montrant la dualité de la capitale, ville de carte postale mais aussi cité inabordable où l’on colmate son budget à coups d’expédients. Ce film très bien écrit carbure au rythme alerte de la vie parisienne, avec de savoureux gags à répétition. Philippe Rebbot apporte sa silhouette de vieux rockeur, sa gouaille et sa tendresse à ce rôle qui lui va comme un gant, face à un Pablo Pauly charmant, clownesque et une Laure Calamy en pleine forme. (Arte)

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