Citizen Langlois

Un jour de Février 1968, pendant que des manifestations de rue agitaient lUopinion publique et des télégrammes dUHollywood pleuvaient sur lUElysée, le Général de Gaulle est censé avoir demandé, dUun ton excédé : RMais qui est donc ce Henri Langlois ?S. LUindividu, dont le renvoi discret par André Malraux, alors Ministre de la Culture, éveillait la colère de tout le monde du cinéma, ne pouvait certes lui être inconnu. Mais sa capacité de mobiliser des foules dans ce que, pour Truffaut, parmi dUautres, fut la Rrépétition généraleU de Mai 68 révélait une dimension du personnage que le Président ne soupçonnait pas. Derrière les mille et une anecdotes dUun personnage formidable il y a toujours eu un homme secret, qui pour mieux défendre sa passion alimentait son mythe. Seize ans après sa mort, la jeune génération nUa quUune idée approximative de la personnalité et de lUOuvre dUHenri Langlois. Le créateur de la Cinémathèque Française, silhouette haute en couleurs, controversé de son vivant, nUest souvent saisi que par une ou autre des facettes de sa légende. RLe dragon qui veille sur nos trésorsS (Cocteau) avait été pour un nombres de fonctionnaires au début de son parcours, un Rfouineur de poubellesS. Il devait, pourtant, modifier définitivement la notion de cinémathèque, en faisant non plus des archives passives mais aussi une programmation active, donc un musée. Ce faisant, il devait changer le cours de lUhistoire du cinéma : en ébauchant par ses programmes la Rpolitique des auteursS, que les Cahiers du Cinéma des années 50 ont développée, il a été aussi aux origines de la RNouvelle VagueS. (StudioCanal)