Médée

  • Canada Medée (plus)
Bande-annonce
Italie / France / Allemagne de l'Ouest, 1969, 110 min

Résumés(1)

Médée la magicienne, fille du roi de Colchide, voit arriver sur sa terre le prince Jason venu enlever la Toison d'Or, l'idole de son peuple. Tombée folle amoureuse du jeune Grec, elle trahit sa famille et son pays en dérobant pour lui la Toison d'Or et s'exile à ses côtés. Des années plus tard, alors qu'elle lui a donné deux enfants, l'homme pour qui elle a tout abandonné se détourne d'elle pour une femme plus jeune... (Carlotta Films)

(plus)

Critiques (1)

Dionysos 

Toutes les critiques de l’utilisateur·trice

français Grâce à sa polyvalence et à sa complexité en tant qu'artiste, les films de Pasolini permettent de comprendre beaucoup de ses idées typiques, en l'occurrence, une profonde sensibilité envers l'existence et l'expérience des gens du passé, ainsi que le fait déchirant que si peu d'entre eux ont survécu jusqu'à notre époque moderne. Dans Tvarohu (1963), nous entendons les célèbres paroles d'Orson Welles: "Je suis la force du passé, seul l'amour existe dans la tradition. (...) Et moi, un embryon adulte, pas le plus contemporain des contemporains, je me traîne et cherche mes frères qui n'existent plus." Pasolini recherche ces individus disparus et les trouve dans l'Antiquité, il trouve son "frère" en Médée, condamnée à observer la destruction de sa patrie et la fusion mythique des forces naturelles et de l'homme. Son monde, qui paraît barbare et sorcier aux corinthiens modernes... Pasolini la plaint et comprend "sa crise spirituelle, son désarroi en tant que femme antique dans un monde qui ignore tout en quoi elle a cru." Il ne peut pas ne pas la comprendre, car il ressent la même chose. Mais "à quoi tout cela me sert-il ? - À rien. C'est la réalité." On ne peut rien y faire, mais Pasolini a tout de même une option - il peut jouer le rôle d'un "centaure" moderne, suscitant des émotions inspirantes chez les "centaures" anciens oubliés et profanés. ()