The Kindness of Strangers

Clara décide de fuir la violence de son époux policier. Ses deux fils sous le bras, elle quitte le domicile conjugal de Buffalo, direction New York. Sans le sou, le trio erre dans les rues de Manhattan à la recherche d’un toit et de nourriture. Leur chemin croise celui de plusieurs inconnus, chacun en proie à un chaos existentiel : Marc, un ancien détenu accusé d’un crime qu’il n’a pas commis, John Peter, son avocat dépressif, Alice, une infirmière urgentiste au bord du burn out, et Jeff, un jeune marginal malchanceux. Au gré des hasards, leurs destins s’entremêlent dans la jungle new-yorkaise entre misère et rudesse hivernale. Pauvreté, violence, détresse affective : avec ce récit choral aux allures de mélodrame social, la réalisatrice danoise Lone Scherfig raconte l’envers du décor d’un New York de carte postale. Au fil d’une réalisation d’une sobre efficacité, elle croque des existences désenchantées, mais terriblement attachantes, qui s’entrelacent pour donner corps collectivement à une généreuse humanité. Au casting, l’actrice Zoe Kazan bouleverse en mère courage à la dignité impériale, quand Tahar Rahim insuffle un élégant mélange de force et de fragilité à son personnage de repris de justice torturé. Mention spéciale aussi au désopilant Bill Nighy dans la peau d’un faux aristocrate russe décalé. Entre beauté et cruauté, une galerie de portraits ciselés en forme de conte urbain. (Arte)