Le Livre d'image

  • France Image et parole (titre de travail) (plus)
Bande-annonce 5
Art et essai / Documentaire / Drame
France / Suisse, 2018, 84 min

Réalisation:

Jean-Luc Godard

Scénario:

Jean-Luc Godard

Photographie:

Fabrice Aragno

Acteurs·trices:

Jean-Luc Godard (narrateur)
(autres professions)

Résumés(1)

Couronné à Cannes, le dernier Godard est un film choc, au montage crépitant et à la beauté crépusculaire. Une dimension inédite dans une œuvre qui n'a cessé de se renouveler. De cette matière vivante souveraine, en éruption permanente, le cinéaste tire une geste mémorielle tissée de réminiscences et de citations. Un film-monde, aussi, où tout est dans tout : la guerre, l'art, Saint-Pétersbourg, la mort ou la religion… De cet essai crépusculaire, où l'expérimentation atteint un point de non-retour, la voix épuisée, à bout de souffle, du vieux maître émerge par à-coups du foisonnement sonore. Elle ouvre des pistes de réflexion, esquisse des contrepoints ou s'égare, mais, souvent à peine audible et morcelée, se situe dans un au-delà du langage, laissant la collision des images et des sons faire signe. "La condition de l'homme, c'est de penser avec ses mains", dit-il. Avec cet incroyable film d'artisan-penseur, Jean-Luc Godard élève le montage au rang d'art majeur. (Arte)

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Critiques (1)

Dionysos 

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français La nature des livres est d'inclure tous les autres livres ("intertextualité"), la nature de la réalité est d'inclure l'infini des réalités ("représentation"), et enfin, la nature de l'image est d'inclure toutes les autres images, toutes les histoires, toutes les interprétations, mais aussi quelque chose de plus - une fascination calme pour soi-même, dépourvue d'interprétation, ouverte à l'éclair toujours nouveau d'un monde nouveau, d'une nouvelle séquence. Après tout, les séquences se déroulent dans le temps, et quand il faut toute une vie pour une heure de film, le dernier refuge des films se transforme en fragment d'images qui ont le pouvoir de compresser des siècles entiers dans leurs éclairs. Ou du moins les leurs - le vingtième siècle du cinéma. JLG, même en vieillissant, ne change pas sa parole définitive, abandonnée par un révolutionnaire qui n'a pas l'intention d'abandonner les espoirs de son passé et de ses images, et devient l'Ange de Walter Benjamin, qui rachète du regard les victimes opprimées et exploitées (d'ailleurs, la métaphore textuelle de Benjamin trouve son précurseur dans... l'image de Paul Klee). ()